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Des hommes examinaient les débris d’une hutte démolie lors d'une frappe aérienne menée contre un camp de personnes déplacées dans le village de LaEi (canton de Pekon) dans l'État Shan au Myanmar, le 6 septembre 2024, notamment pour rechercher d’éventuelles victimes ensevelies sous les décombres. © 2024 Stringer/EPA-EFE/Shutterstock

(Bangkok) - La junte militaire du Myanmar a intensifié son recours à la tactique de la « terre brûlée » contre les zones d’opposition, dans un contexte marqué, tout au long de l’année 2024, par une résistance armée et des pertes territoriales croissantes, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch dans son Rapport mondial 2025. L’armée a procédé à des attaques illégales contre des civils et des infrastructures civiles, notamment des frappes aériennes indiscriminées, des meurtres, des viols, des actes de torture et des incendies criminels qui constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

Dans la 35e édition de son Rapport mondial, qui comprend 546 pages, Human Rights Watch analyse les pratiques relatives aux droits humains dans près de cent pays. Dans une grande partie du monde, écrit la directrice exécutive Tirana Hassan dans son essai introductif, les gouvernements ont réprimé, arrêté et emprisonné à tort des opposants politiques, des activistes et des journalistes. Des groupes armés et des forces étatiques ont illégalement tué des civils, forcé beaucoup d’entre eux à quitter leur foyer et les ont empêchés d’accéder à l’aide humanitaire. Dans de nombreux cas parmi plus de 70 élections nationales tenues en 2024, des dirigeants autoritaires ont gagné du terrain sur la base de rhétoriques et de programmes politiques discriminatoires.

« L’armée du Myanmar commet de plus en plus de crimes graves contre les civils et les infrastructures civiles en réponse à la résistance accrue des groupes armés anti-junte et des armées des minorités ethniques », a déclaré Bryony Lau, directrice adjointe de la division Asie à Human Rights Watch. « Les souffrances des villageois sont aggravées par la détermination de la junte à empêcher l’aide humanitaire de parvenir aux personnes qui en ont besoin. »

  • L’armée du Myanmar a mené de plus en plus d’attaques aériennes et d’artillerie au moyen d’armes explosives dans des zones peuplées, ce qui a accru le risque d’attaques indiscriminées. Le Myanmar est l’un des quatre seuls pays à utiliser des armes à sous‑munitions et des mines terrestres interdites.
  • La junte a encore renforcé les restrictions sur l’aide humanitaire et les services de télécommunications en guise de peine collective. En raison du blocage de l’aide humanitaire et de l’effondrement de l’économie, des millions de personnes sont exposées à la famine et la moitié de la population se retrouve dans la pauvreté. Plus de trois millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays.
  • Après la promulgation d’une loi sur la conscription en février, les autorités militaires ont recruté de force de jeunes adultes et des enfants en enlevant et en détenant des membres de leur famille. Les conscrits ont été utilisés comme boucliers humains et porteurs sur les lignes de front.
  • Les forces de la junte, ainsi que celles de l’Armée d’Arakan, un groupe armé ethnique, sont responsables de meurtres de masse, d’incendies criminels et de recrutements illégaux ciblant des civils rohingyas de l’État de Rakhine.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait adopter une résolution instituant un embargo mondial sur les armes à destination du Myanmar, imposant des sanctions ciblées aux dirigeants de la junte et aux entreprises appartenant à l’armée, et déférant la situation du pays à la Cour pénale internationale (CPI), a déclaré Human Rights Watch. Pour mieux soutenir les personnes dans le besoin, les donateurs devraient s’appuyer sur les groupes de la société civile et sur les efforts transfrontaliers pour acheminer l’aide humanitaire, soutenir les organisations indépendantes et permettre le transfert de fonds à ces groupes en dehors du système bancaire officiel du Myanmar.

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