Skip to main content
Faire un don

Afghanistan : Les talibans ont intensifié leur répression en 2024

De nouvelles lois et règlements ont aggravé les abus à l’encontre des femmes et des filles

Des femmes afghanes attendaient de recevoir une aide financière de la part de la Société afghane du Croissant-rouge dans le district de Kohsan, situé dans la province de Herat, le 25 septembre 2024.  © 2024 Mohsen Karimi/AFP via Getty Images

(Bangkok) – La situation des droits humains en Afghanistan s’est encore détériorée en 2024, les talibans ayant intensifié leur répression à l’encontre des femmes, des filles et des minorités religieuses, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui dans son Rapport mondial 2025. Les autorités talibanes ont arrêté des journalistes et des détracteurs du gouvernement et imposé de sévères restrictions à l’activité des médias. La crise économique que connaît l’Afghanistan a rendu 23 millions de personnes dépendantes d’une assistance humanitaire, affectant les femmes et les filles de manière disproportionnée.

Dans la 35e édition de son Rapport mondial, qui comprend 546 pages, Human Rights Watch analyse les pratiques relatives aux droits humains dans près de cent pays. Dans une grande partie du monde, écrit la directrice exécutive Tirana Hassan dans son essai introductif, les gouvernements ont réprimé, arrêté et emprisonné à tort des opposants politiques, des activistes et des journalistes. Des groupes armés et des forces étatiques ont illégalement tué des civils, forcé beaucoup d’entre eux à quitter leur foyer et les ont empêchés d’accéder à l’aide humanitaire. Dans de nombreux cas parmi plus de 70 élections nationales tenues en 2024, des dirigeants autoritaires ont gagné du terrain sur la base de rhétoriques et de programmes politiques discriminatoires.

« Trois ans après l’arrivée au pouvoir des talibans, la suppression des droits et des libertés n’a fait que s’intensifier », a déclaré Fereshta Abbasi, chercheuse sur l’Afghanistan à Human Rights Watch. « Les gouvernements devraient exhorter les talibans à mettre fin à leurs abus à l’encontre des femmes et des filles, tout en soutenant d’urgence la création, au sein du système des Nations Unies, d’un mécanisme complet d’établissement des responsabilités. »

  • Les talibans ont adopté une nouvelle loi interdisant aux femmes de voyager ou d’utiliser les moyens de transport publics sans être accompagnées d’un tuteur masculin, et de chanter en public ou de laisser entendre leur voix en dehors de leur domicile. Les talibans ont également arrêté des femmes et des filles pour ne pas s’être conformées au code vestimentaire qu’ils ont imposé.
  • Les talibans ont arrêté arbitrairement et torturé des journalistes et d’autres critiques du gouvernement. En septembre, ils ont interdit les diffusions en direct de programmes à caractère politique, ainsi que les critiques à leur égard, et limité les possibilités d’entretiens avec des responsables en établissant une liste préapprouvée de ceux-ci.
  • L’État islamique de la province de Khorasan (Islamic State Khorasan Province, ISKP), la branche afghane de l’État islamique (EI), a perpétré des attaques qui ont blessé et tué des civils, contre les minorités ethniques et religieuses, en particulier les Hazara, ainsi que contre les talibans. Le 18 mai, l’ISKP a publié une déclaration dans laquelle il menaçait les organisations non gouvernementales, les médias et les organismes d’assistance étrangers.
  • En 2024, la crise économique de l’Afghanistan a placé plus de la moitié de la population – 23,7 millions de personnes – en situation de dépendance d’une aide humanitaire d’urgence, dont 2,9 millions de personnes sont à des niveaux alarmants de sous-alimentation.

Les bailleurs de fonds de l’Afghanistan devraient fournir une assistance spécifiquement dédiée aux personnes qui en ont le plus urgent besoin et à élaborer des solutions durables à la crise économique afghane, a déclaré Human Rights Watch.

Your tax deductible gift can help stop human rights violations and save lives around the world.

Région/Pays