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En Corée du Sud, un jugement dans une affaire liée au climat est une victoire pour les droits humains

Une nouvelle législation sur la réduction des émissions de carbone est nécessaire pour garantir que les objectifs climatiques soient atteints

Le mois dernier, la Cour constitutionnelle de Corée du Sud a jugé que les mesures climatiques actuelles du pays sont insuffisantes pour protéger les droits des citoyens, en particulier ceux des jeunes générations, qui subiront de plein fouet les effets du changement climatique. Cette décision est la première du genre en Asie et pourrait servir de modèle pour d’autres pays de cette région.

Cette décision historique a conclu que l’insuffisance des mesures climatiques actuelles de la Corée du Sud viole les dispositions de sa constitution qui accordent aux citoyens le droit de vivre dans « un environnement sain et agréable » et à « la liberté et le bonheur pour [leur] et [leur] postérité pour toujours ». L’Assemblée nationale de la République de Corée est désormais tenue de modifier la loi et de créer des objectifs annuels de réduction des émissions de carbone pour 2031 à 2049 d’ici février 2026.

Cette décision a été rendue après quatre années de litiges climatiques qui ont impliqué 255 plaignants, dont beaucoup étaient mineurs au moment du dépôt des affaires. Cette décision est une reconnaissance cruciale du fait que le changement climatique menace concrètement les droits des jeunes Sud-Coréens. Pourtant, l’optimisme quant à l’action est tempéré par le bilan historiquement faible de la Corée du Sud en matière de législation climatique.

En 2021, l’Assemblée nationale a adopté la loi-cadre sur la neutralité carbone et la croissance verte pour faire face au changement climatique, promettant une réduction significative des gaz à effet de serre d’ici 2030 et une neutralité carbone totale d’ici 2050. Mais les progrès ont été lents. Selon les dernières données disponibles de 2023, seulement 9 % environ de l’électricité de la Corée du Sud provient de sources renouvelables, bien en deçà de la moyenne de 34 % des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

En outre, la Corée du Sud n’a pas atteint les objectifs de réduction des émissions de carbone pour atteindre ses objectifs de 2030 ou 2050, et encore moins ses obligations au titre de l’Accord de Paris. Les progrès en matière de législation environnementale restent faibles, de nombreux projets de loi de réduction des émissions de carbone étant en attente à l’Assemblée nationale. L’un de ces projets de loi prévoit la mise en place d’une taxe carbone, une mesure visant à réduire les émissions d’environ 330 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone entre 2026 et 2030.

Le ministère de l’Environnement a exprimé son soutien à la décision du tribunal et a annoncé son intention de réagir par des mesures de suivi. Le président Yoon Suk-yeol et l’Assemblée nationale doivent désormais agir de manière décisive pour honorer la décision. Le soutien bipartisan à une législation climatique solide pour garantir la réduction des émissions de carbone est essentiel pour que la Corée du Sud atteigne ses objectifs de réduction des émissions de carbone et aligne ses actions sur ses promesses climatiques – ou risque de laisser sa jeunesse confrontée à des dommages environnementaux évitables.

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