La semaine dernière marquait le premier anniversaire de l'arrestation de Joseph Figueira Martin en République centrafricaine. Cet ancien analyste de l'International Crisis Group a été arrêté par les forces russes à Zemio, dans le sud-est du pays, où il menait des recherches pour FHI 360, une organisation américaine qui vise à réduire la pauvreté, à développer les opportunités économiques et à prévenir les violences sexistes et sexuelles.
Alors que sa famille et ses amis commémorent ce triste anniversaire, aucune date n'a encore été fixée pour son procès.
J'ai travaillé avec Joe, un citoyen belgo-portugais, au Crisis Group pendant plusieurs années. Il était très respecté par ses collègues pour son intelligence, sa diligence et sa bienveillance. Il est devenu un expert au sujet de l'Afrique centrale, et a depuis travaillé pour plusieurs organisations internationales qui étudient les facteurs de conflit dans cette région.
Mais depuis un an, il est détenu à Bangui, la capitale, au Camp de Roux, une prison militaire réservée aux prisonniers les plus en vue. Les autorités l'ont accusé d'avoir financé et coordonné les activités de groupes armés, notamment de l'Union pour la Paix en Centrafrique, considérée comme une organisation terroriste par le gouvernement, ainsi que d'une série d'autres infractions, notamment d'avoir porté atteinte à la sécurité de l'État.
Depuis l’arrestation de Joe, le gouvernement centrafricain a déclaré à plusieurs reprises disposer de preuves substantielles à son encontre. Si tel est le cas, le gouvernement devrait respecter son droit à un procès dans un délai raisonnable, un élément clé du droit à un procès équitable et public devant un tribunal indépendant et impartial. Comme l'a souligné le Comité des droits de l'homme des Nations Unies, le droit à un procès rapide sert à éviter que des personnes non inculpées ne soient maintenues en détention pendant une période prolongée, et en l’absence d’une libération sous caution, le procès doit être aussi rapide que possible.
Un an après son arrestation, sa famille cherche désespérément à faire avancer son dossier, convaincue qu'il peut expliquer les preuves retenues contre lui et déterminée à prouver qu'il était dans le pays pour aider la République centrafricaine, et non pour la déstabiliser. Ce n’est qu’au tribunal que la vérité pourra être établie. Il est temps que les autorités mettent fin à sa détention prolongée sans procès et veillent à ce que la procédure régulière suive son cours.
Si les autorités ne disposent pas de preuves suffisantes pour porter cette affaire devant les tribunaux – et elles ont eu plus d'un an pour les rassembler –, elles devraient libérer Joe.