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Une peinture murale montrant des images de Nicaraguayens tués lors des manifestations de 2018 contre la réforme de la sécurité sociale sous les mots "mémoire et justice pour le Nicaragua" orne un mur de l'organisation de défense des droits humains, Nicaragua Nunca Más, à San Jose, au Costa Rica, le 20 février 2023.  © 2023 AP/Carlos Gonzalez

Lire la version en anglais du Brief du Jour de Andrew Stroehlein.

Les dirigeants européens et latino-américains se réunissent aujourd'hui et demain à Bruxelles à l'occasion d'un grand rassemblement international pour les deux régions. 

Le sommet Union européenne-Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes (UE-CELAC) est la première réunion à ce niveau depuis huit ans. Les chefs d'État et de gouvernement comptent discuter de commerce, de lutte contre le changement climatique et de la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine.  

En ce qui concerne les droits humains, outre l'invasion du Kremlin caractérisée par ses nombreuses atrocités, un certain nombre de problématiques devraient retenir leur attention. Par exemple, il serait bon de voir les dirigeants d'Amérique latine et des Caraïbes interpeller l'UE et ses États membres pour leur politique du « laisser mourir » envers les migrants et les demandeurs d'asile en Méditerranée.  

Dans les Amériques, les gouvernements de la région et de l'Europe devraient donner la priorité à la crise des droits humains au Nicaragua. Un groupe de 160 victimes du Nicaragua a signé une lettre avec 29 organisations nationales, régionales et internationales de défense des droits humains, demandant aux dirigeants réunis à Bruxelles d'agir en ce sens.  

Depuis la répression brutale contre les manifestants en avril 2018, le président du Nicaragua Daniel Ortega s’en est pris à toute personne perçue comme un opposant au gouvernement. Un rapport d'experts de l'ONU publié en mars a mis en évidence des meurtres, des emprisonnements, des tortures, des violences sexuelles, des déportations forcées et des persécutions pour des raisons politiques, concluant que ces abus constituaient des crimes contre l'humanité.   

Parmi les signataires de cette lettre figurent des dizaines de Nicaraguayens qui ont souffert pendant des années de ces abus.   

Plusieurs gouvernements d'Amérique latine, ainsi que le Service européen pour l'action extérieure (SEAE), ont publiquement condamné les abus du gouvernement nicaraguayen. Toutefois, ces initiatives n'ont jusqu'à présent pas bénéficié de la coordination et des efforts soutenus nécessaires pour obtenir la libération des prisonniers politiques, l'obligation de rendre des comptes et des mesures en faveur du rétablissement de la démocratie.  

La lettre invite les dirigeants des Amériques, ainsi que l'Union européenne et ses États membres, à créer un nouvel organisme, le Groupe des amis du peuple nicaraguayen. Ce groupe coordonnerait la réponse internationale à l'égard du Nicaragua et contribuerait à promouvoir une transition démocratique.  

Le peuple nicaraguayen appelle à l'aide et au soutien. Espérons que les dirigeants présents au sommet de cette semaine les entendront. 

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