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Des policiers procédaient à des contrôles d’identité visant les passagers d'un bus arrêté au bord d’une route à Santa Ana, au Salvador, le 30 juin 2022, trois mois après l’instauration de l'état d'urgence décrété par le président Nayib Bukele.  © 2022 Marvin Recinos/AFP via Getty Images

Il n'y a pas d'enquêtes. La police se contente de créer des « fiches ». Il s'agit d'actes arbitraires. Par exemple, un voisin appelle le 123 et déclare : « J'ai vu des jeunes prendre de la drogue ». Un rapport est établi, la police arrive et un enquêteur des services de renseignement crée une « fiche» sur PowerPoint. Cette « fiche » devient la « preuve » que quelqu'un est membre d'un gang.

C'est le témoignage de l'un des 11 policiers d’El Salvador interviewés par Human Rights Watch pour un nouveau rapport.

Ces témoignages offrent un aperçu rare de la manière dont la police salvadorienne a fabriqué des preuves pour atteindre ses quotas d'arrestations, extorqué des innocents, contourné les procédures légales et ignoré les décisions des tribunaux.

En 2022, le président Nayib Bukele a annoncé une « guerre contre les gangs » dans un pays en proie à la violence et a déclaré l'état d'urgence.

Cela a entraîné de nombreuses violations des droits humains dans le pays.

Bien que la violence des gangs ait considérablement diminué au Salvador, l'absence de garanties de procédures équitables et d'indépendance judiciaire expose les Salvadoriens à des abus de la part des forces de sécurité qui ne sont soumises à aucun contrôle.

Depuis le début de l'état d'urgence, les forces de sécurité ont déclaré avoir arrêté plus de 86 000 personnes (soit plus de 1,5 % de la population totale), dont plus de 3 000 enfants.

Comment parvient-on à de tels chiffres ? Des policiers ont déclaré à HRW que de nombreuses arrestations résultaient de pressions exercées sur eux pour atteindre des quotas d'arrestations quotidiens, et qu’elles reposaient sur des preuves douteuses ou fabriquées de toute pièce.

Ils ont également déclaré que certaines personnes étaient arrêtées parce qu’elles avaient un tatouage, sur la base d'informations manifestement fausses inscrites dans les rapports de police, ou à cause d'appels anonymes non corroborés.

Pour couronner le tout, les policiers ont également décrit un climat d'impunité qui a conduit certains d'entre eux à exiger des pots-de-vin et, dans certains cas, des faveurs sexuelles de la part de femmes pour éviter l’arrestation de leurs proches.

Alors que le président Bukele présente ses politiques de sécurité comme un exemple à suivre dans le monde entier, les policiers avec lesquels HRW s'est entretenu racontent une tout autre histoire.

Les comportements abusifs ne feront que s'aggraver et se généraliser si la police n’est pas strictement tenue de rendre des comptes...

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