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États-Unis : La suspension de l'aide étrangère met des vies en danger

L'administration Trump devrait autoriser la poursuite de ces programmes durant la période de réexamen des budgets

Le nouveau Secrétaire d'État américain, Marco Rubio, s'adressait aux journalistes peu après avoir prêté serment devant le vice-président J. D. Vance dans le bâtiment Eisenhower Executive Office Building près de la Maison Blanche à Washington, le 21 janvier 2025.  © 2025 AP Photo/Evan Vucci

(Washington) – La décision du nouveau gouvernement des États-Unis de suspendre la plupart de ses programmes d’aide internationale met des vies en danger dans le monde entier, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le premier jour de son mandat, le président Donald Trump a émis un décret suspendant « l’aide au développement à l’étranger » (« foreign development assistance ») pendant la durée d’un examen budgétaire. Le 24 janvier, le secrétaire d’État Marco Rubio a émis une directive ordonnant à tous les départements et aux agences du gouvernement américain de cesser de travailler sur des programmes d’aide vers l’étranger, et de geler les dépenses à cet égard, pendant une période d’examen de 85 jours.

La directive du département d’État comprend une liste de dérogations, dont « l’aide alimentaire d’urgence » et le « financement militaire destiné à Israël et à l’Égypte ». La directive ordonne au directeur de l’aide étrangère du département d’État d’approuver toute nouvelle dérogation. Cependant, aucune dérogation ou procédure d’appel n’a été mise à la disposition des organisations financées par les États-Unis, ou d’autres bénéficiaires de l’aide extérieure fournie par ce pays.

« Toute nouvelle administration américaine est habilitée à réexaminer les programmes d’aide étrangère, mais il est essentiel de continuer à fournir une aide importante pendant la période d’un tel réexamen », a déclaré Sarah Yager, directrice du bureau de Washington de Human Rights Watch. « L’aide fournie par les États-Unis soutient des programmes de santé, de déminage et de protection des défenseurs des droits humains et d’autres communautés vulnérables ; tous ces programmes seraient fragilisés par un manque de financement stable. »

Le secrétaire d’État Marco Rubio devrait autoriser la poursuite d’aide américaine pendant la période de réexamen des programmes, compte tenu des risques accrus auxquels sont actuellement confrontés les bénéficiaires, en particulier ceux qui se trouvent dans des zones de crise et font face à la répression, a déclaré Human Rights Watch. Le gouvernement américain devrait également accélérer les décisions de reprise de l’aide, en particulier si des personnes ont été mises en danger par la suspension des financements.

Les États-Unis financent des travaux importants et vitaux en matière de droits humains, de développement et de démocratie dans le monde entier, qui sont suspendus pendant au moins trois mois en vertu de ce décret. Ce décret mettra fin à des travaux essentiels, dont la vaccination de milliers d’enfants et des opérations de déminage. Parmi les programmes menacés de cessation figure le Plan d’urgence du Président pour la lutte contre le sida (President’s Emergency Plan for AIDS Relief, PEPFAR), qui fournit depuis longtemps des antirétroviraux vitaux à plus de 20 millions de personnes recevant un traitement contre le VIH.

Les États-Unis utilisent également l’aide internationale comme outil pour promouvoir et protéger les droits humains à l’étranger, et lutter contre les abus. Le Département d’État finance des programmes visant à protéger des activistes menacés en raison de leur travail en faveur des droits humains et de la démocratie, des programmes de lutte contre la traite des êtres humains, des programmes qui protègent les femmes et les enfants contre les risques de travail forcé et d’exploitation sexuelle, ainsi que des programmes qui défendent le principe de sociétés libres et ouvertes en documentant les abus commis par des gouvernements autoritaires.

« Le soutien apporté par les États-Unis aux défenseurs des droits humains a sauvé des vies et a permis de révéler les pires violations en temps réel, dans le monde entier », a conclu Sarah Yager. « L’affaiblissement de ce soutien expose de nombreuses personnes qui luttent contre les violations au risque de détention ou pire, sous des régimes répressifs qui profiteront de cette suspension de l’aide pour les réduire au silence. »

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