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États-Unis : Le mandat de Trump débutera après une année de revers pour les droits humains

Les attaques se sont multipliées contre les libertés fondamentales et la discrimination raciale s’est poursuivie

Plusieurs femmes et d’autres partisans de la vice-présidente Kamala Harris, candidate démocrate à la présidence, l'écoutaient reconnaître sa défaite à l'élection présidentielle américaine, à l'université Howard, le 6 novembre 2024, à Washington. © 2024 Brandon Bell/Getty Images

En 2024, la discrimination raciale systémique profondément ancrée aux États-Unis a été aggravée par des politiques anti-immigration drastiques, des efforts visant à subvertir les processus démocratiques et de nouvelles politiques discriminatoires des États basées sur la race, le sexe et l’appartenance à la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre (LGBT), a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch dans son Rapport mondial 2025. Réélu en novembre à la présidence des États-Unis, Donald Trump a promis des mesures qui porteraient lourdement atteinte aux droits humains et au système démocratique de pouvoirs et de contrepouvoirs en place dans le pays.

Dans la 35e édition de son Rapport mondial, qui comprend 546 pages, Human Rights Watch analyse les pratiques relatives aux droits humains dans près de cent pays. Dans une grande partie du monde, écrit la directrice exécutive Tirana Hassan dans son essai introductif, les gouvernements ont réprimé, arrêté et emprisonné à tort des opposants politiques, des activistes et des journalistes. Des groupes armés et des forces étatiques ont illégalement tué des civils, forcé beaucoup d’entre eux à quitter leur foyer et les ont empêchés d’accéder à l’aide humanitaire. Dans de nombreux cas parmi plus de 70 élections nationales tenues en 2024, des dirigeants autoritaires ont gagné du terrain sur la base de rhétoriques et de programmes politiques discriminatoires.

« Donald Trump prend ses fonctions à un moment où les États-Unis sont déjà en train de faire marche arrière sur des questions cruciales liées aux droits humains », a déclaré Tanya Greene, la directrice du programme États-Unis à Human Rights Watch.  « L’administration Biden a fait peu de progrès dans la lutte contre le racisme systémique et les menaces croissantes contre la liberté reproductive, tandis que les gouvernements fédéral et étatiques ont adopté des politiques frontalières de plus en plus abusives. Les autorités étatiques et locales ont annulé les réformes du système judiciaire pénal et menacé les libertés fondamentales. »

Les principaux défis en matière de droits humains aux États-Unis en 2024 ont été les suivants :

  • De nouvelles lois dans plusieurs États ont restreint l’enseignement de l’histoire des personnes noires et les discussions en classe sur les notions de race, d’orientation sexuelle et de genre, créant des environnements au sein desquels l’exclusion est jugée acceptable.
  • Les politiques des États relatives à la santé, à l’éducation et à la dignité fondamentale ont constitué une attaque soutenue contre les droits des personnes LGBT, en particulier des jeunes transgenres.
  • Des récits trompeurs sur les crimes violents ont renforcé les appels à l’annulation des réformes du système judiciaire pénal, tandis qu’aucun progrès n’a été accompli pour remédier à la vaste surreprésentation des personnes noires et des hispaniques dans les prisons et les pénitenciers américains.
  • Les États-Unis ont mis fin au droit fondamental de demander l’asile lorsque le nombre moyen de personnes traversant la frontière sans autorisation a dépassé un certain seuil. L’opération Lone Star au Texas a donné lieu à des conditions de détention abusives, à des atteintes physiques et à des décès.
  • Les élections de 2024 ont privé de leur droit de vote de nombreux individus passés par le système judiciaire pénal, ainsi que de nombreuses personnes handicapées. La plupart des citoyens incarcérés n’ont pu voter, tandis que les lois de privation du droit de vote pour les crimes graves dans 48 États ont empêché plus de quatre millions de personnes condamnées pénalement de se rendre aux urnes.
  • L’avortement a été interdit dans 13 États et fait l’objet de restrictions sévères dans 11 autres.
  • La politique étrangère a permis quelques progrès en matière de droits humains par le biais de la diplomatie et de sanctions contre des acteurs abusifs, mais elle a été dominée par des accords transactionnels, tels que des transferts d’armes à des gouvernements se livrant à des violations graves et généralisées des lois de la guerre.

Les inquiétudes en matière de droits humains au sujet de la nouvelle administration Trump, tant aux États-Unis qu’à l’étranger, impliquent une vigilance accrue sur les problèmes passés et des réponses proactives aux problèmes émergents, a souligné Human Rights Watch.

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