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Des dirigeants se réunissent à Paris pour soutenir les élections en Libye

Assurer un processus électoral libre et accessible et veiller à ce que les auteurs d'abus graves rendent des comptes est crucial

Des personnes portent un drapeau libyen sur la place des Martyrs lors d'une marche commémorant l'anniversaire des manifestations à Tripoli, en Libye, le 25 février 2020. © 2020 AP Photo/Felipe Dana, File

Le président français Emmanuel Macron accueillera une conférence de haut niveau sur la Libye le 12 novembre, à laquelle assisteront les dirigeants d'une vingtaine d'États, dont la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre italien Mario Draghi et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.

Cette rencontre portera sur les élections présidentielles libyennes, prévues le 24 décembre, et les élections législatives, deux mois plus tard. Des élections nationales sont absolument nécessaires pour permettre à la Libye de sortir de sa violente transition, après le soulèvement de 2011 qui a mis fin à 42 ans de règne de Mouammar Kadhafi. Mais la situation des droits humains dans le pays reste précaire. Des élections libres et équitables ne seront guère possibles sans un État de droit, une justice et l’établissement des responsabilités dans les abus commis qui font actuellement cruellement défaut.

Les principales questions que les dirigeants du sommet devraient se poser sont les suivantes : les autorités libyennes peuvent-elles garantir des élections sans coercition, discrimination et intimidation des électeurs, des candidats et des partis politiques ? Les règles électorales risquant d’exclure arbitrairement des électeurs ou des candidats potentiels, comment les autorités peuvent-elles garantir que le vote est inclusif ? Existe-t-il un plan de sécurité solide pour les bureaux de vote ? Le système judiciaire est-il en mesure de traiter rapidement et équitablement les litiges liés aux élections ? Les organisateurs des élections peuvent-ils garantir que des observateurs indépendants auront accès aux bureaux de vote, même dans les zones reculées ? La Haute Commission électorale nationale a-t-elle organisé un audit externe indépendant du registre des électeurs ?

Compte tenu de la situation en Libye, on peut en douter. Des lois restrictives portent atteinte à la liberté d'expression et d'association, et des groupes armés intimident, harcèlent, menacent, attaquent physiquement et détiennent arbitrairement des journalistes, des militants politiques et des défenseurs des droits humains, en toute impunité. Il est nécessaire que le gouvernement lève les restrictions drastiques imposées aux associations civiques pour qu'elles puissent fonctionner, d'autant plus à l’approche des élections.

Les autorités libyennes doivent également s'engager clairement à établir les responsabilités des combattants libyens et étrangers qui ont commis des crimes graves au cours du récent conflit armé libyen. Ces crimes comprennent notamment des exécutions sommaires, des disparitions, des homicides illégaux de civils et l'utilisation illégale de mines terrestres.

Il semble que vice-présidente Harris abordera la situation alarmante des migrants, des demandeurs d'asile et des réfugiés en Libye, ce qui serait bienvenu compte tenu du soutien continu de l'Union européenne aux autorités libyennes pour maintenir de force des personnes en Libye, entraînant des détentions arbitraires abusives dans des conditions inhumaines.

Les prochaines élections sont l'occasion d'une remise à plat indispensable en Libye et les dirigeants internationaux devraient saisir cette opportunité pour s'assurer que les Libyens, lorsqu'ils iront voter, auront les meilleures chances d'élire leur nouveau président et leur nouveau parlement de manière libre et équitable.  

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