(Beyrouth, le 10 mai 2021) - Les gouvernements du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (région MENA) devraient interdire les châtiments violents infligés aux enfants, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch, lors de la mise en ligne d’un indice classant les pays de la région en fonction de leurs lois et politiques.
Le recours aux châtiments corporels est très répandu dans la région MENA. Des enquêtes ont révélé que plus de 90 % des enfants subissent des châtiments corporels au moins une fois par mois dans des pays comme l'Égypte, le Maroc et la Tunisie, tandis que le taux le plus bas - 50 % des cas - était observé au Qatar. Human Rights Watch a analysé la situation dans 19 pays : la plupart ne disposent pas de lois conçues pour mettre fin aux punitions disciplinaires violentes, et certains pays ont des lois qui les autorisent explicitement. Dix pays ont mis en place des politiques qui en principe interdisent les châtiments corporels dans les écoles ; mais en l’absence de lois à cet égard, cette interdiction est souvent bafouée.
« Dans de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, une agression est considérée comme un crime si la victime est un adulte, mais justifiée en tant qu’outil pédagogique si la victime est un enfant », a déclaré Ahmed Benchemsi, directeur de la communication et du plaidoyer auprès de la division MENA à Human Rights Watch. « Or, la cessation des châtiments corporels serait très bénéfique non seulement pour les enfants mais aussi pour les sociétés de ces pays, et il fondrait donc mettre fin à cette pratique dès maintenant. »
Les châtiments violents infligés aux enfants leur causent des souffrances inutiles, sont dégradants et nuisent à leur développement, à leur réussite scolaire et à leur santé mentale des enfants, a déclaré Human Rights Watch. Tous les châtiments corporels sont interdits en vertu du droit international, et tous les enfants ont droit à une éducation dans un environnement exempt de violence.
À travers le monde, 62 pays ont déjà interdit les châtiments corporels en toute situation, et 27 autres pays se sont engagés à le faire.
Mettre fin aux châtiments corporels dans les écoles aboutirait selon toute probabilité a un meilleur taux de fréquentation par les eleves, et a une amélioration de leurs résultats scolaires. La moitié de la population au Moyen-Orient et en Afrique du Nord a moins de 24 ans, mais la région se situe en deçà des moyennes mondiales en matière de niveau d'éducation et de réussite scolaire , selon la Banque mondiale et le Programme des Nations Unies pour le développement.
Communiqué complet en anglais : en ligne ici.
Indice de HRW en anglais : en ligne ici.
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