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Yémen : Les forces saoudiennes ont recouru à la torture et à des disparitions forcées

Au moins cinq détenus originaires d'Al-Mahrah ont été illégalement transférés en Arabie saoudite

Une marche de résidents du district de Houff, dans la province de Al-Mahrah au Yémen, tenue le 4 mai 2019 pour protester contre la présence continue de forces saoudiennes dans cette région. © 2019 Privé

(Beyrouth, le 25 mars 2020) - Les forces militaires saoudiennes et leurs alliés yéménites ont perpétré de graves abus depuis juin 2019 dans le gouvernorat d’Al-Mahrah, dans l’est du Yémen, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. Il s’agit notamment d’arrestations arbitraires de Yéménites, d’actes de torture, de disparitions forcées, ainsi que le transfert illégal de certains détenus vers l’Arabie saoudite.

Des forces saoudiennes et des forces yéménites alliés ont arrêté arbitrairement des manifestants qui protestaient à Al-Ghaydah, la capitale de la province yéménite d’Al-Mahra,  contre la présence de forces saoudiennes dans cette région. D’autres habitants qui n’avaient pas participé aux manifestations ont également été arrêtés, selon des témoignages de résidents recueillis par Human Rights Watch.

D'anciens détenus ont affirmé qu’ils ont été accusés d’avoir exprimé leur opposition à l'Arabie saoudite, et  qu’ils ont été interrogés et torturés dans un centre de détention mis en place dans une aile de l'aéroport d'Al-Ghaydah. Ils ont précisé que des officiers saoudiens y supervisent les actions d’officiers yéménites. Des familles des détenus ont indiqué que les forces saoudiennes avaient procédé à des disparitions forcées, ayant illégalement transféré au moins cinq personnes vers l'Arabie saoudite sans fournir d'informations sur leur sort durant des périodes allant de trois à cinq mois.

« Les forces saoudiennes et les graves abus de leurs alliés yéménites contre les habitants de Mahra sont une autre horreur à ajouter à la liste des agissements illégaux de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen », a déclaré Michael Page, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

Human Rights Watch a documenté les cas de 16 personnes que les forces saoudiennes et leurs alliés yéménites ont détenues arbitrairement dans le gouvernorat d'Al-Mahrah entre juin 2019 et février 2020. Les forces de sécurité saoudiennes ont transféré 11 des 16 détenus en Arabie saoudite. En juin 2019, cinq d’entre eux été emprisonnés à Abha, la capitale de la province frontalière d'Asir, située dans le sud du royaume. Ce n’est que par la suite que leurs familles ont réussi à obtenir des informations sur leur sort.

Les forces saoudiennes au Yémen ont l’obligation de respecter le droit international humanitaire et le droit international relatif aux droits humains. La torture - ou le transfert vers un lieu où existe le risque de torture - sont strictement interdits, tout comme les disparitions forcées et la détention de personnes sans divulguer d’informations à leur sujet. L’article 49 de la Quatrième Convention de Genève interdit le transfert de civils détenus dans leur pays vers un autre État, comme l'Arabie saoudite.

Communiqué complet en anglais :

www.hrw.org/news/2020/03/25/yemen-saudi-forces-torture-disappear-yemenis

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