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Coronavirus : En Égypte, la libération conditionnelle de certains prisonniers permettrait d’éviter un désastre

Dans les prisons surpeuplées et insalubres, la propagation du virus représente une grave menace. Le président Sissi choisira-t-il la voie de la raison au lieu de la punition ?

Publié dans: Middle East Eye
Un officier de police égyptien entrouvre la porte principale de la prison de Tora, située dans une banlieue au sud de la capitale, Le Caire. © 2020 Khaled Desouki / AFP

Dans un pays comme l'Égypte, où les droits fondamentaux sont souvent bafoués, une crise de santé publique peut avoir de nombreuses répercussions à l’égard des droits humains. L'une des conséquences à caractère d’urgence est l'impact sur les groupes vulnérables, comme les personnes incarcérées dans des prisons densément peuplées.

Les prisons égyptiennes sont tristement connues pour être surpeuplées, sales et insalubres. En novembre dernier, des experts des Nations Unies ont déclaré que les conditions de détention abusives des centres de détention en Égypte mettaient en danger « la santé et la vie de milliers de prisonniers ». Cette déclaration a été faite quelques mois avant l’irruption de l’épidémie de COVID-19, dont l’aspect contagieux risque d’avoir des conséquences dévastatrices.

Parmi les mesures urgentes recommandées par Human Rights Watch aux gouvernements des pays touchés par le coronavirus figure la  libération conditionnelle de  prisonniers injustement détenus. En Égypte, ceci concernerait des milliers de personnes emprisonnées simplement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits.

Le gouvernement du président Abdel Fattah al-Sissi a sévèrement réprimé toute forme de dissidence, arrêtant des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux opposants, écrivains, journalistes, défenseurs des droits humains, blogueurs et manifestants pacifiques. Des milliers de personnes ont été emprisonnées sans même avoir été jugées, ou ont été prises dans les mailles du système égyptien de détention provisoire, souvent marqué par des abus.

L'insuffisance des soins médicaux est la norme, et menace la santé ou la vie des milliers de prisonniers malades. Des précédents rapports de Human Rights Watch sur les abus dans les prisons égyptiennes ont révélé que les autorités pénitentiaires avaient souvent  « laissé mourir » les prisonniers, menant à de nombreux décès de détenus ces dernières années.

Le président Sissi devrait immédiatement ordonner la libération des milliers de personnes détenues simplement pour avoir tenté d’exercer pacifiquement leurs droits.

Texte complet en anglais :

www.hrw.org/news/2020/03/16/coronavirus-egypts-prisons-could-spare-disaster-conditional-releases

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