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(Londres, le 23 juin 2015) – Human Rights Watch suit de près le cas d'Emmanuel Karenzi Karake, chef des services de renseignement du Rwanda, qui a été arrêté à Londres le 20 juin 2015, en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis à la suite d'une demande présentée par un juge espagnol.

© 2012 Human Rights Watch

Au cas où Karenzi Karake serait extradé vers l'Espagne, où il a été inculpé par un tribunal espagnol, avec 39 autres autorités rwandaises de haut rang, de graves crimes commis en violation du droit international, les autorités espagnoles devraient s'assurer que le principe de régularité des procédures soit respecté et qu'il bénéficie d'un procès équitable.

« D'importants progrès ont été accomplis afin de rendre justice aux victimes du génocide au Rwanda », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « Mais des milliers de victimes et leurs proches attendent toujours que justice soit rendue pour les crimes commis par des membres du Front patriotique rwandais depuis 1994. »

Karenzi Karake occupe des postes de haute responsabilité au sein de l'armée et des services de renseignement rwandais depuis 20 ans. Des victimes et des témoins de violations des droits humains ont souvent cité son nom en relation avec de graves crimes commis dans les années 1990. Dans l'acte d'inculpation espagnol, il est accusé, entre autres choses, d'être impliqué dans le meurtre de trois travailleurs humanitaires espagnols, commis en 1997.

Dans les années qui ont suivi le génocide de 1994 au Rwanda, des membres de l'Armée patriotique rwandaise ont tué des milliers de civils, en particulier dans le cadre d'une opération de contre-insurrection menée dans le nord-ouest du Rwanda, ainsi qu'en République démocratique du Congo. Des troupes rwandaises ont tué des centaines de civils dans la ville congolaise de Kisangani en juin 2000, lors d'affrontements entre des unités militaires rwandaises et ougandaises. Karenzi Karake était l'un des commandants des troupes rwandaises.

L'enquête ouverte en Espagne sur Karenzi Karake et sur d'autres autorités rwandaises a été rendue possible par le fait que certaines victimes étaient des ressortissants espagnols et que s'est appliqué le principe de compétence universelle, qui permet aux tribunaux d'un pays d'enquêter sur des crimes particulièrement graves et de poursuivre leurs auteurs, même si ces crimes ont été commis hors de ce pays et par des étrangers.

Human Rights Watch a examiné l'acte d'inculpation espagnol de 2008 et estime qu'il a une certaine pertinence, et appelle à la poursuite des enquêtes sur les crimes cités dans cet acte.

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