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République centrafricaine: Le GIC doit insister pour que les tueries prennent fin

Le Groupe international de contact devrait mettre en avant le besoin de justice lors de sa réunion à Bangui

(Bangui, le 10 novembre 2014) – Le Groupe international de contact (GIC) sur la République centrafricaine (RCA), qui se réunit le 11 novembre 2014, devrait appeler publiquement à mettre fin aux violences sectaires, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le GIC, qui se réunit pour la première fois à Bangui, capitale de la RCA, devrait rappeler à tous les acteurs armés que ceux qui se sont rendus responsables de graves violations des droits humains seront tenus pour responsables de leurs actes.

« Mettre fin aux violences contre les civils en République centrafricaine devrait être la priorité numéro une du Groupe international de contact, qui se réunit pour la première fois à Bangui », a affirmé Daniel Bekele, directeur de la division Afrique de Human Rights Watch. « Il s’agit d’un moment clé pour que les responsables politiques internationaux disent clairement et fortement que ceux qui tuent, torturent et violent devront un jour faire face à la justice. Le temps de l’impunité est révolu. »

Parmi les membres du GIC figurent des représentants des Nations Unies, de l’Union africaine, de l’Union européenne, de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), des États-Unis, de la France et de la République du Congo. Sa dernière réunion a eu lieu en juillet 2014 dans la capitale de l’Éthiopie, Addis-Abeba.

La RCA traverse une crise aiguë depuis début 2013, lorsque les rebelles de la Séléka, majoritairement musulmans, ont pris le pouvoir après une campagne caractérisée par un grand nombre de massacres de civils, de maisons pillées et incendiées et d’autres crimes graves. En 2013, des groupes s’appelant eux-mêmes les anti-balaka, se sont organisés pour combattre la Séléka. Les anti-balaka ont commencé alors des représailles à grande échelle contre des civils musulmans et d’autres personnes.

Le cycle meurtrier des violences sectaires s’est aggravé dans les derniers mois dans le centre et l’est du pays, en particulier dans les préfectures de Ouaka et de Nana-Gribizi, malgré la signature d’un accord de cessez-le-feu le 23 juillet dernier à Brazzaville (République du Congo).

En septembre dernier, Human Rights Watch a documenté le meurtre d’au moins 146 personnes depuis juin dans les villes de Bambari et Bakala (préfecture d’Ouaka), Mbres (préfecture de Nana-Gribizi) et Dekoa (préfecture de Kémo), ainsi qu’aux alentours de ces villes, toutes situées dans le centre et l’est du pays. Ce chiffre ne représente toutefois qu’une fraction du nombre total de meurtres présumés, étant donné que de nombreux massacres ont eu lieu dans des zones reculées et difficiles d’accès.

Human Rights Watch appelle le GIC à faire une déclaration publique à l’issue de sa réunion, rappelant à tous les acteurs armés que la violence contre les civils doit cesser et qu’ils risquent de faire face à la justice à l’avenir, soit devant une cour nationale ou devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye. Suite à une demande faite par le gouvernement de transition de la RCA, la Procureure de la CPI a annoncé en septembre que son Bureau allait ouvrir une seconde enquête dans ce pays au sujet des crimes graves qui y auraient été commis depuis août 2012.

Des efforts importants sont aussi en cours pour renforcer la capacité du système judiciaire de la RCA pour traiter des crimes internationaux graves. En avril, la Présidente de transition Catherine Samba-Panza a créé par décret une Cellule spéciale d’enquête et des discussions sont en cours pour la création d’une Cour pénale spéciale.

Les membres du GIC devraient exhorter le gouvernement de transition de la RCA à coopérer pleinement avec la CPI, et à créer rapidement un mécanisme efficace, impartial et équitable au sein du système pénal centrafricain pour enquêter et juger les crimes graves, a souligné Human Rights Watch.

Le GIC devrait aussi insister pour que tous les acteurs humanitaires aient accès à ceux qui sont dans le besoin en RCA, et rappeler que toute entrave volontaire à cet accès constitue une violation du droit international humanitaire.

« Le peuple centrafricain a besoin de savoir que les responsables politiques internationaux se trouvent à ses côtes dans son désir d’en finir avec les violences et de voir la justice », a conclu Daniel Bekele. « Pendant sa présence à Bangui, le GIC devrait saisir cette opportunité pour rappeler directement aux divers acteurs armés leur obligation de respecter le droit international humanitaire. »

 

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