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Sous un clair de lune, un homme se tenait assis sur un amas de décombres, dans le camp de réfugiés d'al-Bureij dans le centre de la bande de Gaza le 15 novembre 2024, dans un contexte de poursuite des hostilités à Gaza.  © 2024 Eyad Baba/AFP via Getty Images.

(Jérusalem) – L’armée israélienne a tué, blessé, affamé et déplacé de force des civils palestiniens dans la bande de Gaza en 2024 et a détruit leurs maisons, leurs écoles, leurs hôpitaux et leurs infrastructures à une échelle sans précédent dans l’histoire récente, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui en rendant public son Rapport mondial 2025. Des dizaines de milliers de civils à Gaza ont été tués ou blessés. L’armée israélienne a déplacé de force des Palestiniens de leurs domiciles, ce qui constitue un crime contre l’humanité, et les autorités israéliennes ont délibérément privé des civils de nourriture, d’eau et d’autres biens nécessaires pour survivre, constituant des crimes d’atrocité et des actes de génocide, alors que s’accumulent des éléments tendant à prouver une intention génocidaire.

Dans la 35e édition de son Rapport mondial, qui comprend 546 pages, Human Rights Watch analyse les pratiques relatives aux droits humains dans près de cent pays. Dans une grande partie du monde, écrit la directrice exécutive Tirana Hassan dans son essai introductif, les gouvernements ont réprimé, arrêté et emprisonné à tort des opposants politiques, des activistes et des journalistes. Des groupes armés et des forces étatiques ont illégalement tué des civils, forcé beaucoup d’entre eux à quitter leur foyer et les ont empêchés d’accéder à l’aide humanitaire. Dans de nombreux cas parmi plus de 70 élections nationales tenues en 2024, des dirigeants autoritaires ont gagné du terrain avec leurs discours et politiques discriminatoires. 

« La répression systématique des Palestiniens par Israël, qui dure depuis des décennies, s’est fortement aggravée et a plongé les civils de Gaza dans un abîme d’horreur, mais on voit émerger des possibilités pour une justice internationale », a déclaré Lama Fakih, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « La poursuite des ventes d’armes à Israël par ses partenaires, en dépit de nombreuses preuves qu’il commet des crimes atroces de manière incontrôlée, font courir à ces pays et à leurs dirigeants le risque d’être directement complices de ces crimes. »

  • En novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza, et à l’encontre du chef de la branche militaire du Hamas, Mohammed Deif, pour les attaques perpétrées en Israël le 7 octobre 2023, qui incluaient des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
  • Les autorités israéliennes ont continué de commettre les crimes contre l’humanité d’apartheid et persécution dans le cadre de leur répression des Palestiniens. En juillet, la Cour internationale de justice (CIJ) a émis une opinion consultative, dans laquelle elle déclare que la présence d’Israël dans le Territoire palestinien occupé est illégale et que toutes les colonies de peuplement illégales devraient être évacuées et démantelées.
  • En Cisjordanie, y compris à Jérusalem-est, les Nations Unies ont signalé que des Palestiniens ont tué 6 colons et 16 militaires israéliens, tandis que les Israéliens ont tué 719 Palestiniens, du 7 octobre 2023 au 7 octobre 2024, soit beaucoup plus que lors de toutes les autres années depuis 2005, date depuis laquelle l’ONU dispose de statistiques.
  • Des preuves ont été révélées tout au long de l’année 2024 concernant de mauvais traitements et des tortures infligés à des détenus palestiniens transférés de Gaza vers des centres de détention en Israël.
  • Les groupes armés dans la bande de Gaza détiennent toujours environ 100 otages, dont les corps de plus de 30 personnes qui seraient mortes au cours des hostilités. En août, les ravisseurs ont délibérément tué six otages israéliens, apparemment pour empêcher leur sauvetage par des forces israéliennes qui approchaient. Human Rights Watch a observé que l’aile militaire du Hamas — les brigades Qassam — et au moins quatre groupes armés palestiniens, ont commis de nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité contre des civils lors de l’assaut du 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël.
  • En octobre 2024, le parlement israélien a adopté une loi visant à empêcher l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) de continuer à opérer dans les zones sous contrôle israélien et à interdire les communications avec son personnel, compromettant l’accès à l’aide humanitaire et aux services de base des Palestiniens dans le Territoire palestinien occupé. Cette interdiction doit entrer en vigueur au début de 2025.

Tous les pays qui fournissent des armes à Israël, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne, devraient suspendre leurs livraisons d’armes en raison des attaques illégales répétées de l’armée israélienne contre les civils. Les pays devraient soutenir la CPI ; exécuter ses mandats d’arrêt ; et accentuer les pressions publiques et privées sur le gouvernement israélien pour qu’il cesse de violer les lois régissant les conflits armés, se conforme à ses obligations, ainsi qu’aux ordonnances contraignantes et aux avis consultatifs de la CIJ, et fasse en sorte que l’aide internationale puisse être acheminée à Gaza et distribuée de manière sûre et que les Palestiniens de Gaza puissent accéder à des services de base. 

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