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Israël et Palestine

Événements de 2024

Sous un clair de lune, un homme se tenait assis sur un amas de décombres, dans le camp de réfugiés d'al-Bureij dans le centre de la bande de Gaza le 15 novembre 2024, dans un contexte de poursuite des hostilités à Gaza.
 

© 2024 Eyad Baba/AFP via Getty Images.

En 2024, l’armée israélienne a continué de tuer, blesser, affamer et déplacer de force des milliers de civils palestiniens dans la bande de Gaza et de détruire leurs maisons, leurs écoles, leurs hôpitaux et leurs infrastructures, à une échelle sans précédent dans l’Histoire récente. Le ministère de la Santé de Gaza a affirmé fin novembre que plus de 44 000 personnes avaient été tuées et 104 000 blessées depuis que les hostilités se sont intensifiées le 7 octobre 2023. Presque tous les Palestiniens de Gaza ont été déplacés de force et ils ont tous été confrontés à une grave insécurité alimentaire ou à la famine.

En novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Gaza du 7 octobre 2023 au 20 mai 2024, jour où le Procureur de la CPI a demandé ces mandats, ainsi qu’à l’encontre du chef de la branche militaire du Hamas, Mohammed Deif, pour les attaques perpétrées en Israël le 7 octobre 2023, qui incluaient des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. La demande du Procureur visait également deux dirigeants du Hamas, Ismail Haniyeh et Yahya Sinwar, qui par la suite ont été tués par Israël.

En Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, les Nations Unies ont signalé que des Palestiniens ont tué 6 colons et 16 militaires israéliens, tandis que les Israéliens ont tué 719 Palestiniens, du 7 octobre 2023 au 7 octobre 2024 – soit beaucoup plus que lors de toutes les autres années depuis 2005, quand l’ONU a commencé à comptabiliser systématiquement les décès. Le nombre de morts palestiniens résulte du recours continuel par Israël à une force létale excessive, notamment à des frappes aériennes et à des missiles largués par des drones.

En septembre, Israël a intensifié ses frappes aériennes au Liban, après des attaques menées à l’aide de bipeurs et de walkie talkies piégés détenus par des membres du Hezbollah et qui ont tué au moins 32 personnes et en ont blessé plus de 3 250. Les forces terrestres israéliennes ont envahi le Liban le 1er octobre. Du 7 octobre 2023 à la mi-novembre 2024, on a dénombré 3 445 décès dûs au conflit et 14 600 blessés au Liban, pour la plupart après la mi-septembre. Plus de 400 000 personnes ont fui vers la Syrie.

Les groupes armés présents dans la bande de Gaza ont tué 6 otages israéliens et ont continué d’en détenir environ 100, dont plus de 30 personnes qui seraient mortes pendant les hostilités. Depuis le 7 octobre 2023 et jusqu’à la mi-octobre 2024, le Hezbollah, l’Iran, les Houthis au Yémen et les groupes armés palestiniens à Gaza ont lancé 28 000 roquettes, missiles et drones contre Israël, dont la plupart ont été interceptés, tuant au moins 29 civils en Israël et dans le territoire occupé par Israël. Douze enfants ont été tués par une roquette dans les hauteurs du Golan occupé par Israël ; le Hezbollah a nié toute responsabilité. Ces attaques ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes dans la partie d’Israël située à moins de 7 km de la frontière de Gaza et dans le nord d’Israël.

Les autorités israéliennes ont continué de commettre les crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution dans leur répression des Palestiniens. En juillet, la Cour internationale de justice (CIJ) a émis une opinion consultative dans laquelle elle déclare que la présence d’Israël dans le Territoire palestinien occupé est illégale, qu’Israël est en violation de l’interdiction de toute discrimination raciale et apartheid, qu’il devrait évacuer et démanteler toutes les colonies de peuplement et fournir réparation aux Palestiniens, notamment des indemnités, et permettre aux Palestiniens qu’il a déplacés après 1967 de retourner chez eux, et que les autres gouvernements devraient cesser toute reconnaissance, commerce ou investissement dans ces colonies et s’efforcer de mettre fin à la situation illégale dans le Territoire occupé.

L’Union européenne, le Royaume-Uni et les autres pays ont recommencé à financer l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), la principale agence humanitaire s’occupant des Palestiniens. Les États-Unis ont continué de geler leur financement de l’UNRWA, alors qu’ils approuvaient plus de 100 ventes d’armes à Israël et lui fournissaient 17,9 milliards de dollars, montant sans précédent, en aide à sa sécurité. Certains pays, dont les Pays-Bas, le Canada et le Royaume-Uni, ont suspendu certaines livraisons d’armes ou de licenses d’armement à Israël, en raison du risque évident que leurs armes soient utilisées pour commettre de graves violations du droit international.

Bande de Gaza

Les 44 000 décès survenus à Gaza en raison du conflit signalés par le ministère de la Santé de Gaza n’incluaient pas de nombreuses personnes mortes de maladies ou qui ont été ensevelies sous des décombres. Les données concernant les morts et blessés ne précisent pas le statut civil des victimes mais 70% des 8 200 décès confirmés jusqu’à septembre par le Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) étaient des femmes et des enfants.

Les forces israéliennes ont déplacé de force la quasi-totalité de la population de Gaza, et souvent plusieurs fois. En octobre 2023, Israël a ordonné à plus de 1 million de personnes dans le nord de Gaza d’évacuer sous 24 heures. Dès le mois de mai 2024, plus de la moitié de la population de Gaza était entassée dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande, que l’armée israélienne a alors attaquée, forçant plus de 1,4 million de personnes à fuir de nouveau. À partir d’octobre 2024, Israël a bloqué toute aide humanitaire destinée au nord de Gaza et a une nouvelle fois forcé des habitants à se déplacer. La majeure partie du territoire de Gaza était sous le coup d’ordres d’évacuation émis par l’armée, dans le cadre d’un système de déplacement forcé de civils palestiniens qui constitue un crime contre l’humanité. Al-Mawasi, la « zone humanitaire » déclarée par les Israéliens, manquait d’abris adéquats, d’eau, d’installations sanitaires et d’autres infrastructures, et avait atteint en août une densité de population de 88 000 personnes par mile carré. Les attaques israéliennes et les démolitions effectuées par les unités du génie militaire et leurs bulldozers ont détruit ou endommagé 63% des immeubles de Gaza, rendant la majeure partie de la bande inhabitable, ce qui constitue clairement une opération de nettoyage ethnique dans certaines zones et une violation du droit des Palestiniens au retour.

Plus de 87% des écoles et toutes les universités de Gaza ont été endommagées ou détruites, notamment dans des attaques qui étaient manifestement illégales. Depuis le 7 octobre, plus de 10 000 élèves ou étudiants et 441 membres du corps enseignant ont été tués à Gaza.

Près de 84% des établissements médicaux ont été détruits ou endommagés, notamment lors d’attaques manifestement illégales. L’effondrement du système de santé à Gaza a privé d’accès à des soins médicaux adéquats un nombre de femmes et filles enceintes estimé à 50 000 et a accru pour elles les risques de graves complications lors de leur grossesse, de l’accouchement et de la période post-partum. Des experts de l’ONU ont fait état d’une augmentation de 300% du nombre de fausses couches à Gaza.

En janvier, en mars et en mai, la Cour internationale de justice a émis des mesures provisoires dans le cadre de son traitement d’une plainte déposée par l’Afrique du Sud selon laquelle Israël violait à Gaza ses obligations découlant de la Convention de 1948 sur le génocide. Israël a ignoré l’ordre de la Cour d’ouvrir les postes frontaliers afin de permettre à l’aide humanitaire d’entrer en quantité adéquate à Gaza.

Les autorités israéliennes ont privé pendant des mois les habitants de Gaza d’une quantité d’eau suffisante pour leur survie, restreignant le débit des conduites d’eau et déconnectant de force les pompes à eau, les usines de désalinisation et de traitement des eaux usées en coupant l’électricité, en détruisant des panneaux solaires dans plusieurs installations et en bloquant la livraison du carburant nécessaire à l’utilisation de générateurs. Les forces israéliennes ont attaqué des ouvriers des services sanitaires et des entrepôts, empêchant des réparations, et bloqué l’entrée d’équipements et de pièces. En moyenne, d’octobre 2023 à juillet 2024, les habitants ont eu accès à moins de 5 litres d’eau par jour, soit un tiers du minimum nécessaire à la survie défini par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et le manque d’eau et d’installations sanitaires a contribué à un désastre en matière de santé publique, en dépit d’une campagne de vaccination des enfants après qu’un premier cas de polio depuis 25 ans ait été détecté en août. Les cas de dysenterie chez les enfants de moins de 5 ans ont augmenté, passant de 2 000 par mois avant le 7 octobre 2023 à 71 000 en janvier. La privation d’eau imposée par Israël à la population palestinienne de Gaza équivaut au crime contre l’humanité d’extermination et à l’acte génocidaire consistant à infliger des conditions de vie visant à causer la destruction totale ou partielle d’une communauté.

Le blocus imposé par Israël a empêché l’entrée à Gaza de 83% de l’aide alimentaire jusqu’à septembre et, en moyenne, les habitants étaient limités à un repas tous les deux jours, tandis que plus d’un million de personnes dans le sud et le centre de Gaza n’ont reçu aucune ration alimentaire en août. En octobre, Israël a ordonné à la population du nord de Gaza d’évacuer et a bloqué toute arrivée d’aide dans cette zone, alors que la totalité de l’aide autorisée par Israël à entrer dans Gaza a chuté à son plus bas niveau depuis le début de l’intensification du conflit, suscitant des estimations qu’une famine était « imminente » dans le nord.

Les forces israéliennes ont à plusieurs reprises attaqué des locaux connus comme étant utilisés par des travailleurs humanitaires après que ceux-ci eurent communiqué à l’avance leurs emplacements à l’armée israélienne. En septembre, le Comité permanent interorganisations des Nations Unies a déclaré que « le nombre de travailleurs humanitaires tués à Gaza au cours de l’année écoulée est le plus élevé jamais enregistré lors d’une seule crise. » Au moins 318 travailleurs humanitaires ont été tués à Gaza d’octobre 2023 à octobre 2024.

Les déplacements forcés imposés par l’armée israélienne, l’absence de réels avertissements à l’avance de ses attaques, ainsi que son siège de Gaza, ont créé des risques et des souffrances extrêmes pour les enfants et les adultes handicapés, qui souvent étaient incapables de fuir pour se mettre à l’abri ou d’accéder à la nourriture, aux médicaments et aux appareils d’aide nécessaires à leur survie. L’usage extensif d’armes explosives, y compris dans des zones à forte densité de population, et les attaques contre des immeubles résidentiels sans cible militaire apparente, ont causé des blessures entraînant des handicaps permanents et des traumatismes de longue durée aux enfants de Gaza. Tous les enfants handicapés ont subi un dommage psychologique particulier du fait des violences et des privations qu’ils ont endurées ou dont ils ont été les témoins.

Les autorités israéliennes n’ont autorisé aucun Palestinien à sortir de Gaza par le poste-frontière d’Erez, le seul point de passage entre Gaza et Israël par lequel les Palestiniens peuvent se rendre en Cisjordanie et à l’étranger. Environ 110 000 personnes ont pu quitter Gaza pour l’Égypte entre octobre 2023 et le 6 mai 2024, date à laquelle Israël a pris le contrôle du poste-frontière de Rafah et l’a fermé. De mai à novembre, Israël n’a autorisé qu’environ 320 malades dans un état critique à quitter Gaza pour recevoir des soins médicaux. Environ 12 000 personnes nécessitant une évacuation médicale étaient, jusqu’à septembre, inscrits sur des listes d’attente pour aller en Égypte. L’Égypte, la Turquie, le Qatar, la Jordanie, l’Italie et plusieurs autres pays ont accepté ou offert d’accepter des Palestiniens nécessitant des soins médicaux ; d’autres pays occidentaux, dont le Royaume-Uni, n’en avaient encore accepté aucun jusqu’à début novembre.

Le Hamas et les autres groupes armés palestiniens à Gaza

Outre le fait qu’ils détiennent des civils en otages, les groupes armés palestiniens ont tué par balles six d’entre eux un ou deux jours avant la découverte de leurs corps par les forces israéliennes dans un tunnel sous Rafah le 31 août. Les brigades Qassam, l’aile militaire du Hamas, ont déclaré que les combattants qui gardent les otages avaient reçu de « nouvelles instructions » et que la pression militaire israélienne aurait pour effet que les otages seront rendus à leurs familles « dans des cercueils. »

La Représentante spéciale de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits armés a signalé en mars que sa mission avait obtenu des « informations claires et convaincantes » selon lesquelles certains otages détenus à Gaza avaient subi des violences sexuelles, y compris des viols.

Cisjordanie

La répression par Israël des Palestiniens en Cisjordanie s’est intensifiée en 2024. Les autorités israéliennes poursuivent rarement en justice les responsables de violences à l’égard des Palestiniens.

Les forces israéliennes ont effectué plusieurs raids d’envergure, ciblant tout particulièrement les camps de réfugiés, où 130 Palestiniens ont été tués, selon des compte-rendus de l’OCHA, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.

Les autorités israéliennes appliquent le droit civil israélien aux colons mais gouvernent les Palestiniens de Cisjordanie selon le code de justice militaire, leur déniant ainsi des procédures régulières, et les font juger par des tribunaux militaires.

La difficulté à obtenir des permis de construire israéliens à Jérusalem-Est et dans les 60% de la Cisjordanie qui sont sous le contrôle exclusif d’Israël (Zone C) a poussé les Palestiniens à construire des bâtiments sans autorisation qui, de ce fait, risquent d’être démolis.

Près de 6 200 Palestiniens, dont plus de 2 700 enfants, ont été forcés de quitter leurs domiciles en Cisjordanie depuis le 7 octobre, du fait des démolitions de maisons effectuées par l’armée israélienne ou d’attaques ayant causé la destructions de maisons, ainsi que des violences commises par des colons soutenus par l’État. Jusqu’au 2 octobre 2024, l’ONU avait enregistré plus de 1 400 attaques de colons.

En septembre, la Cour suprême d’Israël a statué en faveur d’une organisation de colons, approuvant l’expulsion d’une famille palestinienne de son domicile à Jérusalem-Est, en vertu d’une loi discriminatoire qui permet aux colons de revendiquer des terres que des juifs possédaient à Jérusalem-Est avant 1948. La loi israélienne interdit aux Palestiniens de faire de semblables revendications de terres en Israël.

Les autorités israéliennes fournissent sécurité, infrastructures et services à plus de 700 000 colons en Cisjordanie occupée, qui inclut Jérusalem-Est.

Depuis 2023, le gouvernement israélien a approuvé la construction de plus de 20 000 nouveaux logements dans des colonies illégales en Cisjordanie occupée. Jusqu’à octobre, 28 « avant-postes » coloniaux ont été créés, qui n’étaient pas autorisés mais qui bénéficient néanmoins du soutien du gouvernement et de l’armée pour prendre le contrôle de territoires palestiniens.

L’Australie, le Canada, l’Union européenne, les États-Unis et le Royaume-Uni ont pris des sanctions à l’encontre de colons violents et de colonies de peuplement en Cisjordanie, mais pas à l’encontre de responsables israéliens.

D’importantes organisations de la société civile palestinienne en Cisjordanie demeurent interdites  car elles sont considérées comme des organisations « terroristes ».

Liberté de déplacement

Les autorités israéliennes ont continué d’exiger des personnes munies de pièces d’identité palestiniennes qu’elles se procurent des permis difficiles à obtenir et à durée limitée, pour entrer en Israël et dans de vastes parties de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.

Les forces israéliennes ont sévèrement restreint les déplacements des Palestiniens en Cisjordanie et leur ont, dans une large mesure, interdit d’effectuer la récolte des olives en 2023 et de nouveau en 2024, leur causant d’importantes pertes économiques.

Israël a poursuivi la construction de la barrière de séparation, dont 85% est en Cisjordanie, et qui isolera 9% de ce territoire lorsqu’elle sera achevée.

Abus commis par l’Autorité palestinienne

L’Autorité palestinienne (AP) a arbitrairement arrêté et détenu des opposants et des critiques, notamment des étudiants et des journalistes. Entre janvier et novembre 2024, l’organe statutaire de contrôle palestinien, la Commission indépendante des droits de l’homme, a reçu 231 plaintes contre l’AP concernant des arrestations arbitraires, y compris des mises en détention sans procès ni inculpation, et 117 plaintes concernant des actes de torture et des mauvais traitements pendant la détention. 

Aucun changement n’a été apporté, en 2024, aux lois sur le statut personnel pour les musulmans et les chrétiens qui sont discriminatoires envers les femmes.

Israël

En octobre, le parlement israélien, la Knesset, a approuvé une loi visant à empêcher l’UNRWA d’opérer dans les zones sous contrôle israélien et à interdire les communications avec son personnel. L’UNRWA employait 14 000 personnes dans la bande de Gaza, où il était un fournisseur essentiel d’aide humanitaire, d’éducation et de soins médicaux.

Au moins six journalistes et employés des médias libanais et 137 palestiniens ont été tués, et 69 autres ont été arrêtés du 7 octobre 2023 au mois de novembre 2024. Israël a imposé la fermeture du bureau d’Al Jazeera à Ramallah et a révoqué les accréditations de journalistes de ce média en septembre.

Les autorités israéliennes ont systématiquement rejeté les requêtes de la plupart des demandeurs d’asile, dont environ 30 000 originaires d’Érythrée, d’Éthiopie et du Soudan, mais a commencé à offrir le statut de résident permanent à des hommes qui s’engagaient dans l’armée.

Détentions, tortures et mauvais traitements de Palestiniens

Les autorités israéliennes ont arbitrairement détenu, fait subir des tortures et infligé des violences sexuelles à des Palestiniens détenus, hommes, femmes et enfants, tout en les privant d’une nourriture adéquate et de soins médicaux. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a poussé à l’adoption de politiques punitives incluant de limiter la nourriture des détenus. Le ministère de la Santé a restreint l’accès aux hôpitaux pour les détenus en provenance de Gaza à l’hôpital de campagne de Sde Teiman en Israël, à moins qu’ils ne courent un risque immédiat de mort ou de grave handicap « tel que l’amputation d’un membre ou la perte d’un œil. » Au moins 53 Palestiniens sont morts en détention jusqu’au mois de juillet, Israël retenant souvent leurs dépouilles.

Après le 7 octobre, les autorités israéliennes ont détenu au secret et commis des abus à l’encontre de milliers de travailleurs palestiniens qui se trouvaient légalement en Israël. En 2024, les autorités israéliennes ont continué de transférer des Palestiniens arrêtés à Gaza dans des installations en territoire israélien, notamment des prestataires de soins de santé. Ceux-ci ont affirmé avoir été torturés et privés de nourriture, d’eau et de soins médicaux. Les médias israéliens ont fait état d’amputations de détenus dues à l’usage abusif de menottes, d’opérations chirurgicales sans anesthésie et de violences sexuelles et fondées sur le genre. À la base militaire de Sde Teiman, neuf militaires ont été arrêtés, puis remis en liberté, pour avoir violé un détenu, qui a dû être hospitalisé.

Selon un décompte allant jusqu’à juin, les autorités israéliennes maintenaient 3 377 Palestiniens en détention administrative sans inculpation, ni procès, ni possibilité de contester les éventuels éléments de preuve d’infractions, et détenaient 1 415 Palestiniens de Gaza en vertu de la loi sur les « combattants illégaux », une forme de détention administrative. Israël a refusé d’accorder un accès indépendant aux centres de détention, y compris au Comité international de la Croix-Rouge, depuis le 7 octobre 2023.