(26 octobre) – Nous appelons les dirigeants mondiaux à agir d’urgence pour protéger l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), contre les attaques sans précédent et dangereuses auxquelles elle est confrontée de la part du gouvernement israélien. Le 6 octobre 2024, la Commission des affaires étrangères et de la défense du parlement israélien (Knesset) a adopté deux projets de loi visant à mettre fin aux opérations de l’UNRWA. Ces projets de loi doivent être lus en dernière lecture par le plénum de la Knesset dès le 28 octobre. Cela pourrait entraîner l’expulsion de l’UNRWA des locaux qu’elle occupe depuis plus de 70 ans et la révocation de son immunité, ce qui bloquerait gravement sa capacité à fournir des services essentiels tels que les soins de santé et l’éducation à des millions de réfugiés palestiniens. Ces mesures imprudentes menacent de démanteler l’épine dorsale de l’opération humanitaire internationale à Gaza, aggravant une crise déjà catastrophique.
Ces projets de loi visent à interdire à l’UNRWA d’opérer dans les zones sous contrôle israélien, ce qui entraînerait la fermeture de ses bureaux dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé (TPO). La législation proposée mettrait également fin à l’accord de 1967 entre Israël et l’UNRWA, dans lequel Israël s’est engagé à faciliter le travail de l’UNRWA. Une telle interdiction paralyserait la capacité de l’agence à remplir son mandat tel qu’il a été défini par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1949.
Le démantèlement de l’UNRWA serait catastrophique pour les Palestiniens, en particulier à Gaza et en Cisjordanie, car ils seraient privés de biens essentiels tels que la nourriture, l’eau, l’aide médicale, l’éducation et la protection. Cela aurait également des conséquences désastreuses pour des millions de réfugiés palestiniens au Liban, en Jordanie et en Syrie, où l’aide humanitaire essentielle est cruciale pour les réfugiés et les communautés d’accueil.
Ces actions font partie de la stratégie plus large du gouvernement israélien visant à délégitimer l’UNRWA, à discréditer son soutien aux réfugiés palestiniens et à saper le cadre juridique international protégeant leurs droits, y compris le droit au retour des Palestiniens ayant dû quitter leurs foyers. Si elles sont adoptées, ces lois auront de graves répercussions non seulement sur les opérations de l’UNRWA, mais aussi sur les droits des réfugiés palestiniens.
Si ces projets de loi sont adoptés, ils auront des conséquences opérationnelles et juridiques dévastatrices sur la capacité de l’UNRWA à fournir des services dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Gaza. Ces lois porteront non seulement préjudice aux réfugiés qui dépendent de l’UNRWA, mais mettront également en péril le personnel de l’agence, dont de nombreux employés ont déjà été tués par des attaques israéliennes ; ces lois affaibliraient aussi la capacité d’autres agences humanitaires et des Nations Unies à opérer dans le TPO. Contrairement aux allégations de préoccupation israélienne concernant la neutralité de l’UNRWA, l’intention réelle semble être, en partie, de saper ses efforts pour maintenir le statut des réfugiés palestiniens et d’entraver ainsi une future résolution politique à cette question.
La Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël de prendre toutes les mesures en son pouvoir pour empêcher la commission de tous les actes relevant de l’article II de la Convention sur le génocide. En bloquant les opérations de l’UNRWA, Israël ne tient pas compte de la mesure provisoire de la CIJ visant à garantir l’acheminement d’une aide vitale à Gaza.
L’ordonnance émise par la CIJ le 28 mars 2024 indique ceci :
45. Conformément aux obligations lui incombant au titre de la Convention sur le génocide, et au vu de la dégradation des conditions de vie auxquelles sont soumis les Palestiniens de Gaza, en particulier de la propagation de la famine et de l’inanition, Israël doit : a) prendre toutes les mesures nécessaires et effectives pour veiller sans délai, en étroite coopération avec l’ONU, à ce que soit assurée, sans restriction et à grande échelle, la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l’aide humanitaire requis de toute urgence …
Selon les organisations de défense des droits humains, la cessation des services de l’UNRWA s’inscrirait dans le contexte du siège illégal de la bande de Gaza par les autorités israéliennes, déjà marqué par deux crimes de guerre : la punition collective des habitants, et le recours à la famine comme arme de guerre.
Il n’existe aucune alternative viable à l’UNRWA, dont le rôle essentiel et irremplaçable dans le soutien aux réfugiés palestiniens ne peut être surestimé. Dotée d’un mandat de l’Assemblée générale des Nations Unies depuis 1949, l’UNRWA fournit des services cruciaux tels que l’éducation, les soins de santé et l’aide sociale à des millions de réfugiés. L’idée de démanteler ou de saper cette agence est non seulement un affront aux valeurs du multilatéralisme, mais elle crée également un précédent dangereux aux implications mondiales. Démanteler unilatéralement le mandat de l’UNRWA remettrait en cause l’intégrité du système international, sapant la confiance qui sous-tend une gouvernance mondiale coopérative.
Nous appelons les dirigeants mondiaux à employer tous les moyens diplomatiques pour empêcher l’adoption de cette législation. Ils devraient s’opposer aux actions illégales d’Israël, et respecter ainsi la résolution du 13 septembre de l’Assemblée générale des Nations Unies, concernant l’avis consultatif émis en juillet par la Cour internationale de justice.
Ce n’est pas le moment de garder le silence. Ceci est un appel à l’action. La communauté internationale doit intervenir maintenant avant que davantage de Palestiniens ne soient tués. La population de Gaza ne peut pas supporter de nouveaux retards. Une action immédiate et décisive est nécessaire pour protéger ses droits, défendre sa dignité et faire respecter l’avis consultatif de la Cour internationale de justice, selon laquelle l’occupation israélienne du Territoire palestinien occupé est illégale. L’avenir de millions de Palestiniens est en jeu, et le monde doit agir sans hésitation.
Organisations signataires :
- ActionAid
- ABCD Bethlehem
- Action for Humanity
- Amos Trust
- Asamblea de Cooperación por la Paz
- ATELIER ONGD (Valencia, Spain)
- Caabu (Council for Arab-British Understanding)
- Children Not Numbers
- Christian Aid
- Colectivo CALA (Extremadura, Spain)
- COODECYL (Castilla y León Platform of Cooperation Organizations)
- Coordinadora Andaluza de ONGD
- Coordinadora Cántabra de ONGD
- Coordinadora de ONGD Castilla La Mancha
- Coordinadora de ONGD de Canarias (CONGDCA)
- Coordinadora de ONGD de La Rioja
- Coordinadora de ONGD de Navarra
- Coordinadora Extremeña de ONGD
- Coordinadora Galega de ONG para o Desenvolvemento
- Coordinadora Valenciana de ONGD
- DanChurchAid
- Embrace the Middle East
- Euskadiko GGKEen Koordinakundea
- Federación Aragonesa de Solidaridad
- FONSA
- Gender Action for Peace and Security (GAPS)
- Global Justice Now
- Humanity & Inclusion - Handicap International
- Human Rights Watch
- INTERSOS
- Johanniter International Assistance
- La Coordinadora de Organizaciones para el Desarrollo - Spain
- Lafede.cat – Organitzacions per a la Justícia Global
- Lawyers for Palestinian Human Rights
- Medico International
- Medical Aid for Palestinians (MAP)
- Mennonite Central Committee (MCC)
- Middle East Children’s Alliance
- Movimiento Extremeño por la Paz
- Movimiento Por la Paz - MPDL
- Médicos del Mundo España
- NOVACT Institute for Nonviolence
- Norwegian People’s Aid
- Oxfam
- Quakers in Britain
- Sabeel-Kairos UK
- Sodepaz
- The Huauquipura Association
- United Against Inhumanity
- War Child
- War on Want
- Welfare Association
………….