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Deux femmes assistaient de loin à l’exhumation de corps qui avaient été enterrés par les forces russes dans une fosse commune à Boutcha, en Ukraine. Cette exhumation était supervisée par les autorités ukrainiennes dans le cadre de leurs enquêtes sur des crimes de guerre perpétrés dans cette ville. © 2022 Laurel Chor / SOPA Images/Sipa USA via AP Images

Samedi marquera le deuxième anniversaire de l'invasion et de l'occupation de l'Ukraine par la Russie, entachées d'atrocités.

Pas exactement en fait, car l'agression violente de la Russie contre son voisin a commencé il y a près de dix ans, avec des crimes de guerre, notamment des actes de torture perpétrés par les forces supplétives du Kremlin dans l'est du pays, et la persécution des habitants de la Crimée occupée dès le début de la guerre, en 2014.

Mais le 24 février 2022, date du début de ce que l'on appelle souvent « l'invasion à grande échelle de l'Ukraine » par la Russie, a fait franchir un nouveau palier à la violence de masse du Kremlin. Alors que les atrocités se multipliaient, des millions de personnes ont fui leurs maisons et des millions d'autres ont cherché refuge à l'étranger, dans « la crise de déplacement qui a connu la croissance la plus rapide au monde depuis la Seconde Guerre mondiale. »

Une liste complète des atrocités commises par la Russie au cours des deux dernières années remplirait une bibliothèque. Néanmoins, il convient d'en citer au moins quelques-unes ici pour souligner la terreur et les souffrances auxquelles les Ukrainiens ordinaires ont été confrontés.

L'armée russe a bombardé et pilonné sans pitié les zones et les infrastructures civiles. Cela a été évident dès le premier jour de leur « invasion à grande échelle », lorsque, entre autres horreurs, une arme à sous-munitions a frappé juste à côté d'un hôpital à Vuhledar, tuant quatre civils et en blessant dix autres, dont six membres du personnel soignant.

Les bombardements indiscriminés de la Russie ont été bien documentés dans de nombreuses villes depuis lors, notamment Tchernihiv, Kharkiv, Kherson, Kramatorsk, Kremenchuk, Marioupol, Mykolaiv, et bien d'autres encore. Les forces russes ont également bombardé à plusieurs reprises les infrastructures énergétiques de l'Ukraine, sans autre but précis que de terroriser les civils, en violation des lois de la guerre.

À Irpin, elles ont même bombardé un carrefour sur une route que les civils empruntaient pour fuir l'avancée de l'armée russe. Dans d'autres endroits, les soldats russes ont tiré sur ceux qui tentaient de s'enfuir, tuant des civils. Et pour de nombreux autres civils, plutôt que de les laisser fuir en sécurité, l'armée russe les a transférés de force en masse en Russie et dans les régions de l'Ukraine occupées par les Russes, ce qui constitue également un crime de guerre.

En mars 2022, les forces russes ont commis une série d'atrocités pendant leur occupation de Boutcha, notamment des exécutions sommaires, des disparitions forcées et des actes de torture. De tels abus sont également bien documentés dans d'autres régions sous occupation russe, comme Izioum, Kherson, la région de Zaporijia et ailleurs.

Il existe également des preuves de nombreux autres crimes de guerre commis par les Russes pendant les périodes d'occupation, comme le pillage des biens des civils et le pillage des œuvres d'art dans les musées, privant ainsi l'Ukraine de son patrimoine culturel.

En bref, région par région, le programme de l'armée russe a été le suivant : envahir, occuper, torturer, détruire. Et après s'être retirés de chaque région, ils ont laissé derrière eux de nombreuses preuves des crimes qu'ils ont commis.

La seule chose encourageante que l'on ait pu constater au cours de ces deux dernières années d'innombrables atrocités commises par la Russie, c'est le nombre de gouvernements du monde entier qui les ont prises au sérieux. Ils se sont rapidement unis pour soutenir les initiatives en faveur de la justice internationale, offrant ainsi un modèle de la manière dont ils pourraient et devraient s'attaquer à de tels crimes dans d'autres pays.

La Cour pénale internationale, qui se penche déjà sur les crimes graves commis en Ukraine depuis le véritable début de cette guerre il y a près de dix ans, a agi assez rapidement en délivrant des mandats d'arrêt à l'encontre de Poutine et d'une autre responsable russe pour l'un des crimes les plus odieux de la guerre : l'enlèvement massif d'enfants en Ukraine par la Russie.

Malheureusement, cette réaction internationale louable en Ukraine n'a pas fait ses preuves comme il se doit. Bon nombre des gouvernements qui ont si vigoureusement soutenu les initiatives en faveur de la justice internationale en Ukraine ne l'ont pas fait ailleurs, notamment à Gaza.

Avec une telle éthique circonstancielle du deux poids deux mesures, ces gouvernements risquent de faire passer la justice internationale pour une extension de la géopolitique, sapant ainsi le concept de justice internationale en général et leurs propres efforts en matière de justice en Ukraine en particulier.

Il faut que justice soit faite pour les crimes commis par la Russie. Les auteurs doivent être tenus pour responsables. Les innombrables victimes et leurs familles le méritent. Le concept de dignité humaine en général - et les lois de la guerre en particulier - l'exigent.

Et les mêmes normes doivent être respectées partout.

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Texte en anglais

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