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Libye : Meurtre d’une avocate qui dénonçait des abus à Benghazi

Une enquête transparente sur le meurtre de Hanan al-Barassi, apparemment basé sur des motifs politiques, devrait être rapidement menée

L'avocate libyenne Hanan al-Barassi. Elle a été assassinée à Benghazi, le 10 novembre 2020. © 2020 Hanan al-Barassi / Facebook

(Beyrouth, le 11 novembre 2020) - Les autorités de l'est de la Libye devraient enquêter rapidement sur le meurtre d'une avocate, apparemment basé sur des motifs politiques, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Hanan al-Barassi, qui avait ouvertement critiqué les violations commises par des groupes armés dans l'est de la Libye, a été abattue à Benghazi par des hommes armés masqués non identifiés le 10 novembre 2020. Elle avait déclaré avoir reçu de nombreuses menaces de mort, dans les jours qui ont précédé son meurtre.

Les assaillants ont d'abord tenté de kidnapper Hanan al-Barassi dans un magasin à Benghazi en début d'après-midi le 10 novembre, mais ont fini par lui tirer dessus et l'ont tuée, selon un communiqué de la direction de la sécurité de Benghazi, qui a assuré qu’une enquête serait menée. Le communiqué indique que les hommes armés se sont enfuis dans deux voitures banalisées aux vitres sombres. Hanan al-Barassi a subi trois blessures par balle et a été fatalement touchée à la tête, a déclaré un médecin légiste de Benghazi qui a connaissance de l'incident.

« L'assassinat d'une avocate au franc-parler en plein jour à Benghazi risque d’avoir un effet glaçant sur les activistes de toute la région », a déclaré Hanan Salah,  chercheuse senior sur la Libye à Human Rights Watch. « Ce meurtre brutal s’apparente à une exécution de sang-froid. La seule manière de mettre fin à ce cycle de violence est que les autorités tiennent les criminels pour responsables de ces actes terribles. »

Les militantes des droits humains en Libye sont régulièrement confrontées au harcèlement, à la violence et à des tentatives d'intimidation. Le meurtre de Hanan Al-Barassi à Benghazi est survenu près d'un an et demi après l'enlèvement de la députée Seham Sergewa, par des hommes armés apparemment affiliés aux Forces armées arabes libyennes (FAAL) dirigées par Khalifa Hiftar. Seham Sergewa, qui a été enlevée a son domicile à Benghazi le 17 juillet 2019, avait critiqué l'assaut menée par ce groupe armé contre Tripoli. On est toujours sans nouvelles à son sujet. Précédemment, l’avocate Salwa Bugaighis, avait été abattue à Benghazi en 2014 par des hommes armés non identifiés. Les autorités n'ont ni enquêté, ni engagé des poursuites, à la suite de ce meurtre.

La Cour pénale internationale (CPI) dispose depuis 2011 d’un mandat pour enquêter sur les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et des actes de génocide commis en Libye. Une mission d'enquête des Nations Unies a récemment été créée afin d'enquêter sur les violations graves commise en Libye depuis 2016. La CPI et la mission d’enquête de l’ONU devraient apporter leur soutien à une enquête crédible et indépendante sur le meurtre de Hanan Al-Barassi.

Texte complet en anglais : en ligne ici.

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