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Un tribunal iranien confirme la peine de prison prononcée contre Fariba Adelkhah

Des personnes binationales comme cette chercheuse franco-iranienne sont utilisées comme "monnaie d'échange"

Message sur la façade de la Mairie de Strasbourg appelant à la libération de Fariba Adelkhah et Roland Marchal, deux chercheurs français détenus en Iran depuis juin 2019. © 2020 Nicolas Roses/Sipa via AP Images

Le 30 juin, une cour d’appel iranienne à Téhéran a confirmé la condamnation à cinq ans de prison de Fariba Adelkhah, une anthropologue franco-iranienne à Sciences Po Paris, détenue depuis plus d’un an.

Fariba Adelkhah fait partie de la demi-douzaine de cas connus de citoyens bi-nationaux détenus en Iran sur la base de vagues accusations ayant trait à la sécurité nationale. Les autorités n’ont fourni aucune preuve convaincante pour fonder leurs accusations, telles que celles de « propagande contre le système », « connivence en vue de commettre des actes contre la sécurité nationale » et de « coopération avec des États hostiles ».

Ces dernières années, l’appareil de sécurité iranien a intensifié ses attaques contre les citoyens bi-nationaux et les ressortissants étrangers ayant, selon eux, des liens avec des institutions universitaires, économiques et culturelles occidentales. Nombre de ces cas, que Human Rights Watch a déjà documentés, sont caractérisés par des violations systématiques des droits à une procédure régulière et à un procès équitable, et souvent résolus par des négociations diplomatiques internationales plutôt que par des procédures judiciaires transparentes et équitables.

À de nombreuses occasions, les responsables iraniens ont indiqué leur volonté de négocier un échange de prisonniers avec les pays occidentaux. En mars 2020, l’Iran a libéré le compagnon de Fariba Adelkhah, l’universitaire français Roland Marchal, apparemment en échange de la libération de Jalal Ruhollahnejad, un ingénieur iranien détenu en France et recherché par les États-Unis au motif qu’il aurait violé les lois américaines sur les sanctions contre l’Iran.

Le cas de Roland Marchal s’inscrit dans un schéma plus large d’échanges de prisonniers pour les Iraniens détenus ou recherchés par les États-Unis en raison d’allégations de violation des sanctions américaines. En juin, l’Iran a libéré Michael White, un vétéran de la marine américaine, dans un autre échange de prisonniers avec un médecin iranien accusé d'avoir violé les lois américaines sur les sanctions.

L’arrestation d’universitaires, d’employés d’associations caritatives et d’hommes et femmes d'affaires étrangers ayant la double nationalité, les condamner à l’issue de procès grossièrement inéquitables et les utiliser comme monnaie d’échange dans des différends internationaux témoignent d’un incroyable mépris pour les droits humains les plus fondamentaux. L’Iran devrait immédiatement libérer Fariba Adelkhah et les autres personnes détenues arbitrairement.

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