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La Commission des Affaires étrangères du Sénat américain doit tenir aujourd’hui une audience sur la « bonne gouvernance » en Afrique centrale, ce dont cette région agitée a désespérément besoin. Le moment ne pourrait s’avérer plus crucial.

Rien ne laisse clairement entrevoir la fin de la crise au Burundi, où des centaines de personnes ont été tuées depuis que des manifestations ont éclaté contre la décision controversée du Président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat en 2015. Tant les forces de sécurité que les groupes d’opposition armés ont attaqué leurs adversaires respectifs avec une brutalité sans cesse croissante.

La police anti-émeute arrête un manifestant à Goma, dans l’est de la RD Congo, le 19 janvier 2015, lors d’une des nombreuses actions de contestation organisées à travers le pays contre une proposition de changement de la loi électorale qui pourrait mener à un report des élections. © 2015 Reuters / Kenny Katombe

La crise qui se profile en République démocratique du Congo pourrait pourtant reléguer au second plan diplomatique les troubles au Burundi. Ici aussi, le président, Joseph Kabila, semble résolu à se cramponner au pouvoir malgré une limite constitutionnelle de deux mandats consécutifs, dont le deuxième échoit en décembre. Le gouvernement se livre à une violente répression contre des opposants politiques, des jeunes activistes et d’autres personnes qui réclament la tenue, dans les délais requis, d’élections crédibles en RD Congo.

Mais il est encore temps d’enrayer la violence et le gouvernement américain a un rôle primordial à jouer. Il a fait preuve d’un solide leadership en ce qui concerne la RD Congo, appelant à plusieurs reprises le Président Kabila à organiser des élections crédibles et à se retirer à l’issue de son mandat. Le Président Barack Obama s’est entretenu au téléphone avec Kabila en mars 2015, le Secrétaire d’État John Kerry s’est rendu dans la capitale, Kinshasa, en mai 2014, et les envoyés spéciaux des États-Unis dans la région des Grands Lacs, tout d’abord Russ Feingold et aujourd’hui Tom Perriello, ont effectué des dizaines de visites pour délivrer ce message.

À ce jour, Kabila et ses partisans ont toutefois ignoré ces appels. Le gouvernement américain doit maintenant traduire ses paroles en actes. Des sanctions ciblées visant les responsables de la répression, telles que des interdictions de voyager et le gel de leurs avoirs, constitueraient une mesure importante, à appliquer idéalement en coordination avec l’Union européenne. Ces sanctions enverraient un message puissant à Kabila et à son proche entourage, leur faisant comprendre que leur répression brutale entraîne des conséquences. Cette mesure pourrait aussi contribuer à dissuader les forces de sécurité de commettre de futures exactions, notamment lors d’une nouvelle série d’actions citoyennes qui devraient commencer à travers le pays la semaine prochaine.

La RD Congo se trouve aujourd’hui à un tournant historique. L’évolution de la situation déterminera si le peuple congolais pourra davantage nourrir l’espoir de vivre dans un pays qui respecte les droits humains et les institutions démocratiques ou s’il continuera à être exposé aux exactions.

En ce moment crucial, le gouvernement américain devrait soutenir les efforts du peuple congolais visant à défendre la démocratie et le respect des droits humains.

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