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Des personnes faisaient la queue pour acheter du pain devant une boulangerie partiellement détruite, mais toujours opérationnelle, dans le camp de réfugiés de Nuseirat à Deir al Balah, dans la bande de Gaza, le 4 novembre 2023. © 2023 Ashraf Amra/Anadolu via Getty Images

Nous avons examiné à plusieurs reprises dans ce Brief les violations du droit humanitaire international – les « lois de la guerre » – commises par les différentes parties de la crise Israël-Palestine. Aujourd’hui, s’y ajoute un autre crime de guerre: le gouvernement israélien utilise la famine des civils comme arme de guerre.  

Les forces israéliennes bloquent délibérément l’approvisionnement en eau, en nourriture et en carburant. Ils entravent délibérément l’aide humanitaire et, apparemment, détruisent des zones agricoles. En bref, ils privent la population civile de Gaza des moyens de survivre. 

Il faut comprendre que ceci n’est pas juste un corrolaire du conflit, une conséquence malheureuse issue d’une situation terrible. C'est bel et bien la politique du gouvernement israélien. 

Depuis le 7 octobre, des hauts responsables israéliens – dont le ministre de la Défense Yoav Gallant, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, et le ministre de l'énergie Israël Katz – ont fait des déclarations publiques exprimant leur objectif de priver les civils de Gaza de nourriture, d'eau et de carburant. 

Le 19 octobre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu'Israël n'autoriserait pas l'aide humanitaire " sous forme de nourriture et de médicaments " à entrer à Gaza par ses points de passage " tant que nos otages ne seront pas libérés ". 

Ce qui se passe sur le terrain, soutenu par ces déclarations de haut niveau des dirigeants israéliens, "reflète une intention d'affamer les civils comme méthode de guerre", comme le dit mon collègue Omar Shakir. 

Les lois de la guerre l’interdisent clairement. Le statut de Rome de la Cour Pénale Internationale stipule que le fait d'affamer intentionnellement des civils en les "privant de biens indispensables à leur survie, y compris en empêchant intentionnellement l'envoi des secours" est un crime de guerre. 

Bien entendu, la prise d'otages est également un crime de guerre – et une pratique abominable à tous égards - et le Hamas devrait les libérer immédiatement et sans condition. Et ce, sans aucune réserve. Toutefois, dans les conflits, un crime de guerre n'en justifie pas un autre. En fait, rien n'excuse les crimes de guerre. Pour personne.  

De plus, la poursuite du blocus de Gaza par Israël, sans compter la cloture illégale de Gaza depuis plus de 16 ans, constitue une punition collective de la population civile. Comme nous l'avons déjà dit, il s'agit d'un autre crime de guerre

En tant que force occupante de Gaza, conformément à la quatrième convention de Genève, Israël doit approvisionner la population civile en produits de première nécessité. Le gouvernement doit faire parvenir à Gaza des quantités suffisantes de nourriture, d'aide médicale et de carburant dont la population a désespérément besoin. Il doit également rétablir complètement l'eau et l'électricité, ainsi que les moyens nécessaires pour les acheminer. 

Le gouvernement israélien doit immédiatement cesser d'utiliser la famine comme une arme, et les gouvernements concernés doivent appeler Israël à le faire. Les pays qui fournissent de l'aide militaire et des armes à Israël - les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l'Allemagne et d'autres - doivent suspendre leur soutien militaire tant que les forces israéliennes continuent de commettre des crimes de guerre. 

L'Iran devrait également suspendre son soutien militaire aux groupes armés palestiniens du Hamas et Jihad islamique, tant qu'ils continueront à commettre des crimes de guerre, tels que la prise d'otages et les tirs indiscriminés sur des zones civiles. 

La catastrophe humanitaire à Gaza exige une réponse urgente et efficace de la part de la communauté internationale. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors qu'un gouvernement pousse délibérément une population à la famine. 

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