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Le gouvernement burundais se retire de son examen devant l’ONU

Les autorités refusent le dialogue en présence de la société civile

L'emplacement prévu pour la délégation du Burundi lors d'une session spéciale du Conseil des droits de l’homme de l'ONU au sujet de ce pays, à  Genève le 17 décembre 2015. © 2015 Reuters

Cette semaine, les autorités burundaises ont une fois de plus affiché leur mépris pour les droits humains en se retirant de l’examen périodique de leur pays devant le Comité des droits de l’homme des Nations Unies à Genève.

La délégation burundaise est sortie peu après le début de la session, en disant qu’elle s’opposait à la présence de représentants de la société civile – des personnes que le gouvernement a qualifiées de « criminels qui ont été condamnés par la justice burundaise ». Le Comité est resté ferme, affirmant que tout individu accrédité par le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies ne peut être exclu d’une réunion publique. La session s’est poursuivie en l’absence de la délégation burundaise.

L’un des activistes de la société civile présents dans la salle était Armel Niyongere, qui fait partie des douze défenseurs des droits humains et journalistes en exil condamnés pour avoir participé à une tentative de coup d’État en mai 2015. Les accusés, qui étaient absents lors de ce qui n’était qu’un simulacre de procès à leur encontre, n’étaient par ailleurs pas représentés par un avocat, en violation du droit à un procès équitable. Armel Niyongere et de nombreux autres défenseurs des droits humains et journalistes ont fui le Burundi après la répression brutale menée contre la société civile déclenchée par la crise politique de 2015 dans le pays.

Depuis le début de la crise, le Burundi refuse avec toujours plus de détermination de coopérer de façon constructive avec les mécanismes des droits humains de l’ONU. En 2016, le gouvernement burundais a choqué toute l’assistance en refusant d’assister à la deuxième journée de la session spéciale du Comité des Nations Unies contre la torture, organisée pour examiner les allégations de torture et d’autres abus dans le pays. Le Burundi a également fermé le Bureau des droits de l’homme des Nations unies dans le pays et refuse de coopérer avec le Rapporteur spécial sur le Burundi.

Malgré l’élection d’un nouveau président en mai 2020, le gouvernement burundais demeure profondément hostile aux activistes de la société civile, aux journalistes et aux défenseurs des droits humains. Aujourd’hui, la journaliste Floriane Irangabiye est emprisonnée en violation de son droit à la liberté d’expression.

Si les autorités burundaises sont sincères quant à leur volonté de réformer le pays, elles devraient abandonner ces condamnations, coopérer avec les experts internationaux en droits humains et prendre au sérieux les recommandations du Comité. L’Union européenne et les autres partenaires internationaux du Burundi devraient clairement indiquer, par des déclarations publiques et des demandes concrètes, que leur confiance dans les autorités burundaises ne sera rétablie que lorsque celles-ci respecteront réellement les droits des médias et de la société civile. La coopération avec les organismes internationaux chargés d’examiner leur bilan en matière de droits humains faciliterait les choses à cet égard.

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