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Afrique du Sud: Les demandeurs d’asile victimes de mauvais traitements

Le gouvernement doit procurer une meilleure protection et assistance

Les demandeurs d’asile et les réfugiés à Johannesburg sont souvent victimes d’harcellement, de mauvais traitements, et d’extorsion de la part de la police. Le gouvernement sud-africain doit procurer une protection et une assistance aux demandeurs d’asile et réfugiés en cours de demande de statut.

Le rapport de 66 pages, “ Vivre en marge: protection inadéquate pour les réfugiés et les demandeurs d'asile à Johannesburg ,” explique comment les réfugiés et demandeurs d’asile, dans la plus grande ville d’Afrique du Sud, font face à des abus de la part de la police et à d’autres obstacles durant le processus de détermination de leur statut de réfugiés.

“Sur papier, l’Afrique du Sud a des lois exemplaires pour protéger les réfugiés et les demandeurs d’asile,” a déclaré Georgette Gagnon, directeur adjoint de la division Afrique à Human Rights Watch. “Mais dans la réalité, le gouvernement ne donne aucune protection à ces individus vulnérables.”

L’Afrique du Sud accueille environ 142.000 réfugiés et demandeurs d’asile. Beaucoup d’entre eux ont fui des régions en conflit et la persécution dans des pays comme la République Démocratique du Congo, le Burundi, la Côte d’Ivoire et le Zimbabwe. Le bureau aux réfugiés à Johannesburg est responsible de presque les trois-quarts des demandes d’asiles en instance en Afrique du Sud et sur les 115.000 demandes d’asiles en instance de tout le pays, il en traite 75.000.

Les demandeurs d’asile et les réfugiés, à Johannesburg, sont souvent victimes d’harcellement, de mauvais traitements, et d’extorsion par la police. Les officiers de police qui doivent vérifier le statut d’imigration d’un individu n’ont pas toujours pleine connaissance des lois et procédures particulières aux réfugiés et demandeurs d’asile. Les policiers mettent souvent en question la validité de la multitude des documents officiels d’identités, ce qui augmente les risques d’expulsion des réfugiés ou demandeurs d’asile vers un pays où ils pourraient être persécutés.

“Les demandeurs d’asile et les réfugiés ne devraient pas avoir à soudoyer un policier pour échapper à une arrestation non justifiée, à une mise en garde à vue ou voire même à une expulsion.” a déclaré Gagnon. “Les policiers devraient connaître les documents de demande d’asile, être capables de les vérifier rapidement et de punir les éléments corrompus dans leurs rangs.”

Pourtant les demandeurs d'asile obtiennent toujours difficilement les documents officiels. Après avoir franchir la frontière jusqu’en Afrique du sud, les réfugiés reçoivent un titre temporaire leur accordant 14 jours de délai pour faire leur demande d'asile. Ce document, établissant leur statut légal, est supposé les protéger jusqu'à réception du permis de demandeur d’asile. Ce dernier document les défendra alors des risques d'arrestations touchant les “clandestins“. Toutefois, le titre temporaire expire souvent des semaines voire des mois avant qu'ils ne recoivent leurs permis de demandeurs d'asile. C’est alors la première lacune administrative qui laisse les demandeurs d’asile face à l’insécurité.

Un personnel en nombre insuffisant et un équipement inapproprié sont les principales causes des retards interminables dans les procédures de demande d’asile. La situation s’est aggravée suite à l'exécution contradictoire d’une décision du Comité d’Etat aux réfugiés qui autorise les demandeurs d’asile à travailler, via le département des Affaires intérieures, à Johannesburg. De nombreux refugiés, incapables de subvenir à leurs besoins, sont laissés dans la misère bien qu’ils aient le droit légal de travailler.

Les importantes échéances dans le traitement des demandes d'asile, qui peuvent se prolonger sur plus d'une année, deviennent une préoccupation essentielle en raison de la précarité juridique et de la situation économique de plusieurs refugiés, actuellement en attente . De telles procédures devraient être traitées par le département des Affaires intérieures dans une période juridiquement déterminée de six mois .

“Les réfugiés et les demandeurs d’asile sont déjà marginalisés. Ils ne devraient pas endurer d’épreuves supplémentaires à cause de l’inefficacité du gouvernement,” a déclaré Gagnon. “Le gouvernement sud-africain devrait s'engager pleinement à respecter les droits des demandeurs d’asile et des réfugiés.”

Une fois qu’une demande d’asile est acceptée, un émigré bénéficie du statut global de réfugié comme défini dans la loi sud-africaine. Cependant, lorsque les réfugiés sont reconnus et leurs statuts octroyés, la délivrance des titres de réfugiés n’est pas automatique. Cela entrave d'autant plus le plein accès des individus à leurs droits.

Human Rights Watch a exhorté le gouvernement sud-africain à fournir une plus grande protection aux demandeurs d’asile et aux réfugiés, et à s’assurer que les documents délivrés sont bien reconnus par les organismes publics et privés. Pour s'assurer que les réfugiés et les demandeurs d’asile ne sont pas continuellement, et par erreur, arrêtés et détenus comme «clandestins», la police devrait suivre une formation spécifique . Les autorités sud-africaines devraient s'assurer de l'affectation d'un personnel approprié qui traiteraient les demandes d'asile dans la période de temps stipulée par la loi.

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