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Syrie / Russie : Inaction de la communauté internationale face aux décès de civils

La Russie continue de donner son feu vert aux frappes dévastatrices en Ghouta orientale

Un nuage de fumée s'élève au-dessus de Hamouriyeh, un village en Ghouta orientale, à l’est de Damas, le 21 février 2018. Cette zone est tenue par les forces rebelles et assiégée par les forces gouvernementales syriennes. © 2018 Reuters

(Beyrouth, le 22 février 2018) - Plus de 400 civils auraient été tués lors d’attaques aériennes menées depuis le 19 février en Ghouta orientale par les forces alliées russes et syriennes, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. 

Certaines frappes meurtrières contre cette région située à 15 kilomètres à l’est de Damas ont été menées avec des barils d’explosifs (« bombes-barils » ou « barrel bombs »), a déclaré Human Rights Watch. Au moins 13 hôpitaux ont été touchés, selon des organisations médicales syriennes, dont six établissements qui ne sont plus en mesure de fonctionner. Le 21 février, selon les témoignages de secouristes interrogés par Human Rights Watch, une bombe a directement frappé une ambulance lors de son arrivée au site d’une attaque.

« En Ghouta orientale, nous avons la pire sensation de déjà-vu », a déclaré Lama Fakih, directrice adjointe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Les autres pays devraient exhorter la Russie, principal allié de la Syrie, à cesser d’entraver toute initiative du Conseil de sécurité de l’ONU visant à mettre un terme à ces atrocités. »

La Ghouta orientale, où résident 400 000 civils, est visée par une vague d’attaques sans précédent menées par les forces syro-russes depuis le 19 février. Cette enclave est assiégée par les forces gouvernementales depuis 2013.

Face aux violations persistantes par le gouvernement syrien du droit international et de son refus d’adhérer à de précédentes résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, celui-ci devrait imposer un embargo sur les armes destinées au gouvernement, ainsi que des sanctions individuelles à l’encontre des responsables gouvernementaux impliqués dans des violations.

La Résolution 2139 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 22 février 2014 envisageait la prise de « mesures supplémentaires » en cas de non-respect de ses dispositions. Toutefois, quatre ans plus tard, le Conseil n’a toujours pas sanctionné les responsables gouvernementaux et militaires syriens ayant refusé de respecter cette résolution, a observé Human Rights Watch.

Human Rights Watch a déjà documenté des attaques indiscriminées par les forces russo-syriennes contre des civils en Ghouta orientale, y compris avec des armes à sous-munitions, et a décrit les conséquences de l’état de siège, maintenu en toute illégalité, pour les civils de cette zone. Les forces syriennes ont sévèrement restreint l'entrée de nourriture et de médicaments essentiels ainsi que les possibilités d'évacuation de civils, parmi lesquels certains auraient urgemment besoin de soins médicaux.

Human Rights Watch a également  documenté l'utilisation généralisée par le gouvernement syrien de barils d’explosifs et d'autres armes, y compris des armes chimiques, lors d'opérations visant à reprendre des territoires contrôlés par des groupes antigouvernementaux, y compris des quartiers dans l’est de la ville d'Alep.

Communiqué intégral et plus détaillé en anglais :

www.hrw.org/news/2018/02/22/syria/russia-international-inaction-civilians-die

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