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Une vidéo révèle un meurtre horrible commis au Cameroun

Les abus perpétrés par des séparatistes se poursuivent dans la région du Sud-Ouest

« Fine play » est une expression anglaise qui signifie « bien joué ». C’est ce qu’un combattant séparatiste présumé a déclaré après qu’une femme a eu la gorge tranchée à la machette.

Image issue d’une vidéo montrant Confort Tumassang, interrogée et menacée par des séparatistes armés à  Muyuka, dans la région du Sud-Ouest au Cameroun, le 11 août 2020. Peu après, ils l’ont brutalement tuée.  © 2020 Privé

Dans une vidéo choquante filmée le 11 août à Muyuka, dans la région du Sud-Ouest au Cameroun et largement diffusée sur les réseaux sociaux, trois combattants séparatistes présumés ont roué de coups et traîné sur le sol une femme âgée de 35 ans, par la suite identifiée par le gouvernement comme étant Confort Tumassang. Les mains liées derrière le dos, elle les a suppliés de l’épargner avant d’être décapitée. Son corps a ensuite été abandonné dans la rue. Cette mère de quatre enfants n’est que la dernière victime en date d’attaques brutales perpétrées contre des civils par des groupes séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, d’autres attaques ayant aussi été documentées par vidéo.

Human Rights Watch a également visionné une deuxième vidéo, filmée avant le meurtre, dans laquelle des séparatistes interrogent et menacent Confort Tumassang, accusée de collaboration avec l’armée.

Le 13 août, le Ministre de la communication a rendu publique une déclaration dans laquelle il condamne le meurtre et appelle les forces de sécurité à assurer la protection des civils.

La vidéo, qui corrobore des témoignages antérieurs recueillis par Human Rights Watch depuis fin 2016 sur des meurtres commis par des séparatistes armés, apparaît comme la manifestation d’un nouveau pic de violence touchant les populations civiles des régions anglophones.

« Accepter ces abus comme la nouvelle norme est contraire à la notion même d’humanité. Des responsabilités doivent être établies », a déclaré cette semaine à Human Rights Watch l’éminent activiste des droits humains Felix Agbor Nkongho, également connu sous le nom d’Agbor-Balla.

Pourtant, lorsque Human Rights Watch a contacté les trois principaux groupes séparatistes anglophones – le Conseil de gouvernance d’ Ambazonie (Ambazonia Governing Council), le gouvernement intérimaire (Interim Government) dirigé par Sisiku Julius Ayuk Tabe et sa faction dissidente, dirigée par Samuel Ikome Sako – pour connaître leurs réactions à la vidéo, ceux-ci ont nié toute responsabilité tout en condamnant le meurtre. Certains se sont blâmés mutuellement, et d’autres ont accusé les forces gouvernementales de se faire passer pour des combattants séparatistes en vue de commettre des atrocités, une allégation rejetée par le ministre de la Communication.

Les séparatistes continuent de commettre de graves violations des droits humains dans les régions anglophones en toute impunité. Leurs dirigeants devraient immédiatement mettre fin à la violence contre les civils, et les partenaires internationaux du Cameroun et le Conseil de sécurité de l’ONU devraient imposer des sanctions ciblées aux dirigeants séparatistes responsables de ces abus.

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