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(N’Djaména, Bruxelles, Dakar, 18 août 2008) - Suite à l’annonce par les médias de la condamnation à mort par contumace de l'ex-président tchadien Hissène Habré ainsi que d'onze chefs de la rebellion armée tchadienne par une Cour criminelle de N’Djaména pour « atteinte à l'ordre constitutionnel et à l'intégrité et à la sécurité du territoire », le Comité de Pilotage du Comité International pour le Jugement Equitable de Hissène Habré tient à apporter les précisions suivantes :

 1. Cette condamnation vise des accusations relatives à l’implication de Hissène Habré aux côtés des mouvements rebelles qui ont attaqué N’Djaména en février 2008. Il ne s’agit donc pas des mêmes faits ni des mêmes chefs d’accusation pour lesquels Hissène Habré est poursuivi au Sénégal: à savoir des crimes contre l’humanité, actes de torture et autres atrocités commis durant son règne au Tchad (1982-1990) . Par conséquent, cette condamnation ne saurait avoir une quelconque incidence sur les obligations du Sénégal de poursuivre Hissène Habré conformément à ses engagements internationaux et au mandat de l’Union africaine.

2. Nous voulons un jugement EQUITABLE pour Hissène Habré et nous considérons que la peine de mort est cruelle et inhumaine. La condamnation de Hissène Habré, à l’issue d’un procès dans lequel il n’a pas été présent ni représenté par un avocat ne respecte pas les normes d’un procès équitable dont le droit à la défense. Sa condamnation à mort est donc d’autant plus injuste qu’inacceptable.

3. Nous nous opposerons fermement à toute tentative d’extradition de Hissène Habré vers le Tchad.

4. Nous appelons le Sénégal à ouvrir rapidement l’instruction sur les accusations de crimes contre l’humanité portées contre Hissène Habré pour que ses victimes, qui ont attendu dix-huit ans, trouvent, enfin, justice.

Le Comité de Pilotage du Comité International pour le Jugement Equitable de Hissène Habré

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