(Beyrouth, 18 mars 2018) – Soutenu par la Russie, le gouvernement syrien continue d’employer des tactiques illégales dans son offensive contre la Ghouta orientale, y compris manifestement le recours à des armes interdites en vertu du droit international, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Le traitement par les forces gouvernementales des résidents de zones sous leur contrôle suscite de fortes préoccupations, compte tenu de précédents témoignages au sujet d'exécutions commises en guise de représailles.
Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait exiger d'urgence qu'une équipe de surveillance des Nations Unies soit immédiatement autorisée à accéder aux zones de la Ghouta orientale actuellement contrôlées par le gouvernement. La présence de cette équipe, chargée de documenter les crimes déjà commis, servirait aussi à empêcher de nouveaux abus. Ses membres devraient être aussi autorisés à visiter les lieux vers lesquels le gouvernement transfère des résidents de la Ghouta orientale, car il y a d'importantes inquiétudes quant à leur traitement. Si la Russie oppose à nouveau son veto à une telle mesure décidée par le Conseil de sécurité, l'Assemblée générale des Nations Unies devrait alors exiger le déploiement immédiat d’une mission de surveillance.
« Au lieu d’assister passivement à la destruction de la Ghouta orientale par les forces syro-russes, le Conseil de sécurité de l'ONU devrait enfin agir pour mettre fin à ces attaques illégales », a déclaré Lama Fakih, directrice adjointe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Si la Russie tente à nouveau de protéger le gouvernement syrien en empêchant le Conseil d’agir, l'Assemblée générale devrait exiger le déploiement d’une mission d’observateurs en Ghouta. Depuis des semaines, les habitants endurent la famine et les bombardements, et désormais ils sont aussi confrontés au risque de détention, voire même d'exécution. »
La Ghouta orientale est une banlieue de la capitale, Damas, où résident environ 400 000 civils et qui subit une nouvelle offensive militaire syro-russe depuis le 19 février. Cette zone est assiégée depuis 2013 par les forces gouvernementales syriennes, qui ont restreint l'acheminement d’aide humanitaire et empêché les civils de partir en violation des lois de la guerre. L'alliance a bombardé de la Ghouta orientale de manière indiscriminée, sans distinguer entre cibles civiles et militaires, touchant des quartiers résidentiels, des hôpitaux, des écoles et des marchés. Selon une agence de secours travaillant dans la Ghouta orientale (United Relief Office), au moins 1 699 résidents ont été tués depuis le 19 février.
Communiqué intégral (plus détaillé) en anglais :
www.hrw.org/news/2018/03/18/russia-backs-syria-unlawful-attacks-eastern-ghouta
#Syrie #Russie #Ghouta : Le Conseil de sécurité de l'#ONU devrait agir d'urgence pour protéger les civils https://t.co/IWE9h0vXCr @ONUinfo @franceonu
— HRW en français (@hrw_fr) 18 mars 2018
Ns recevons appels de détresse de résidents #Ghouta - forces gouvt syriennes & russes lancent assaut brutal. Le choix? Rester et risquer la mort, partir et risquer des représailles. @ONUinfo devrait au moins déployer des moniteurs pr protéger les civils.https://t.co/Fbq2Pdr85d pic.twitter.com/I8TVkoGrby
— HRW en français (@hrw_fr) 19 mars 2018
Depuis le début de la guerre en Syrie, le régime de Bachar al-Assad a utilisé le viol comme arme de guerre. Plusieurs ex-cadres et agents du régime racontent https://t.co/HlRHrzKcZI pic.twitter.com/3i1RBP4dIu
— Libération (@libe) 19 mars 2018