(Bruxelles, le 30 octobre 2015) - L'attribution par le Parlement européen du Prix Sakharov 2015 pour la liberté de l’esprit au blogueur saoudien emprisonné Raif Badawi met en lumière la répression brutale subie par les activistes et dissidents pacifiques en Arabie saoudite, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Human Righs Watch a réitéré son appel aux autorités saoudiennes à libérer immédiatement et inconditionnellement Badawi, qui a été condamné en 2014 à dix ans de prison et 1 000 coups de fouet pour avoir prétendument insulté l'islam et créé un site web pro-démocratie.
Raif Badawi, âgé de 31 ans, fait partie d’un groupe d’éminents activistes saoudiens qui ont été condamnés à de longues peines de prison en raison de leur militantisme pacifique. Le Parlement européen a décrit Badawi comme un blogueur et écrivain qui « a courageusement exprimé ses idées et ses doutes sur certaines règles de son pays jugées excessivement restrictives, et a cherché à défendre la liberté de pensée de tous les Saoudiens ». La cérémonie de remise du prix Sakharov aura lieu à Strasbourg le 16 décembre.
« L'attribution du prix Sakharov à Raif Badawi représente un message fort au gouvernement saoudien, indiquant qu’il est temps de mettre fin aux pratiques intolérantes envers les citoyens qui cherchent à défendre les droits humains et promouvoir des réformes », a déclaré Lotte Leicht, directrice de plaidoyer auprès de l'Union européenne à Human Rights Watch. « Le roi Salman devrait ordonner la libération immédiatement de Raif Badawi et des autres activistes et dissidents pacifiques qui purgent de longues peines de prison. »
Les accusations portées contre Badawi sont basées uniquement sur l'exercice pacifique de son droit à la libre expression, selon Human Rights Watch. Badawi a créé en 2008 un forum de discussion en ligne visant à encourager un débat sur les questions religieuses et politiques en Arabie saoudite. Il est détenu dans la prison Buraiman de Djeddah depuis son arrestation, le 17 juin 2012.
Badawi a déjà reçu 50 coups de fouet le 9 janvier 2015, lors d’une séance de flagellation publique devant la mosquée Djuffali, dans le centre de Djeddah. Le 7 juin dernier, la Cour suprême de l'Arabie saoudite a confirmé la peine de 10 ans et 1 000 coups de fouet prononcée contre Badawi.
Le droit international relatif aux droits humains interdit les verdicts judiciaires imposant des châtiments corporels, y compris la flagellation, en tant qu’actes de torture ou en tant que traitements inhumains ou dégradants. L’Arabie saoudite a ratifié en 1997 la Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. L’article 32 de la Charte arabe des droits de l'homme, également ratifiée par l'Arabie saoudite, garantit le droit à la liberté d'opinion et d'expression.
Communiqué intégral en anglais :
https://www.hrw.org/news/2015/10/30/saudi-arabia-prize-jailed-blogger-spotlights-oppression
Dans les médias
Tweets (nov. 2018)
#ArabieSaoudite : Cela fait plus de six ans que le blogueur Raif Badawi est injustement emprisonné, séparé de sa femme et de ses trois enfants. Assez ! #FreeRaif @raif_badawi pic.twitter.com/Fq8HCQqsVZ
— HRW en français (@hrw_fr) 2 novembre 2018
6 ans et 5 mois aujourd’hui que Raif #Badawi est emprisonné pr avoir cru ds la liberté d’expression
— Emmanuel Foulon (@efoulon1) 2 novembre 2018
Et que les gouvernements du monde entier se taisent face à l’Arabie Saoudite ce qui fait d’eux des complices
Voici un message de ses 3 enfants aux autorités pic.twitter.com/rZvBHXamHG
L’épouse de Raif Badawi, injustement emprisonné en #ArabieSaoudite, a remplacé son image de profil par une photo de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, injustement emprisonnée en #Iran, en guise de solidarité. #FreeNazanin #FreeRaif https://t.co/XQYVCNiOth
— HRW en français (@hrw_fr) 6 novembre 2018