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Arabie saoudite : Il faut libérer un blogueur qui a été publiquement flagellé

Raif Badawi a été condamné après avoir créé un site web réformateur et été accusé d’insulter les autorités religieuses

(Beyrouth le 10 janvier 2015) - Le roi Abdallah d'Arabie saoudite devrait selon Human Rights Watch immédiatement annuler la sentence d’un blogueur condamné à une peine de prison et à des coups de fouet pour avoir exprimé ses opinions, et le gracier. Raif Badawi a reçu 50 coups de fouet le 9 janvier, en présence d’une foule devant une mosquée à Jeddah. Il s’agissait des premiers coups sur les 1000 coups de fouet auxquels il a été condamné, au-delà d’’une peine de dix ans de prison pour la mise en place d'un site web réformateur et pour avoir prétendument insulté les autorités religieuses.

Les accusations portées contre Badawi sont basées uniquement sur l'exercice pacifique de son droit à la libre expression, a précisé Human Rights Watch. Badawi a créé en 2008 un forum de discussion en ligne visant à encourager un débat sur les questions religieuses et politiques en Arabie saoudite. Badawi est détenu dans la  prison Buraiman de Jeddah depuis son arrestation le 17 juin 2012.

« Les châtiments corporels ne sont pas nouveaux en Arabie saoudite, mais fouetter en public un militant pacifique qui n’a fait qu’exprimer ses idées envoie un message hideux d'intolérance », a déclaré Sarah Leah Whitson, Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

En juillet 2013, la Cour pénale de Jeddah a condamné Badawi en première instance à sept ans de prison et à 600 coups de fouet, mais en mai 2014, une cour d'appel a augmenté cette peine, la portant à dix ans de prison et 1 000 coups de fouet.

Le jugement prévoit que les 1 000  coups de fouet doivent être distribués lors de 20 séances de 50 coups devant la Mosquée al-Jafali, avec au moins une semaine entre chaque séance.

Le droit international relatif aux droits humains interdit les verdicts judiciaires qui imposent les châtiments corporels, y compris la flagelleation, en tant que torture, a rappelé Human Rights Watch. L’Arabie saoudite a ratifié en 1997 la Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Communiqué intégral en anglais : www.hrw.org/node/131853

 

 

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