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Peu après son entrée en fonction en tant que président des Philippines, le 30 juin 2016, Rodrigo Duterte (dont le mandat s’est achevé en 2022) a lancé une « guerre contre la drogue ». Fin août 2017, cette « guerre » avait déjà causé la mort de plus de 12 000 Philippins, principalement des citadins pauvres. Au moins 2 555 de ces meurtres ont été attribués à la Police nationale philippine. Duterte et d’autres hauts responsables ont fomenté et incité à ces meurtres dans le cadre d’une campagne qui pourrait constituer un crime contre l’humanité.
Les recherches de Human Rights Watch ont révélé que la police falsifiait des preuves pour justifier ces homicides illégaux. En 2017, malgré les appels croissants à une enquête, Duterte a annoncé la poursuite de cette campagne.
En tant que maire de Davao pendant 22 ans, Duterte avait précédemment recouru à la violence extrajudiciaire à grande échelle en tant que solution à la criminalité ; cette stratégie avait même constitué la pierre angulaire de sa campagne présidentielle en 2016. Le 7 mai 2016, à l’avant-veille de sa victoire électorale, Duterte avait déclaré devant plus de 300 000 personnes : « Si j'arrive au palais présidentiel, je ferai exactement ce que j'ai fait en tant que maire [de Davao]. Vous, trafiquants de drogue, braqueurs et fainéants, vous feriez mieux de partir, car sinon je vous tuerai. »
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