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Afghanistan : Les pays retirant leurs forces devraient protéger les interprètes

Les pays membres de l'OTAN et l'Australie devraient accélérer la réinstallation de leurs employés afghans

Des interprètes afghans ayant travaillé pour les forces américaines et de l’OTAN tenaient des drapeaux de certains pays concernés et de l’UE lors d’un rassemblement à Kaboul, le 30 avril 2021. Leurs pancartes exprimaient leur crainte pour leur vie, suite au retraite annoncé des troupes de ces pays. © 2021 AP Photo/Mariam Zuhaib

(Washington, le 8 juin 2021) – Les pays ayant annoncé le retrait de leurs forces de l'Afghanistan devraient accélérer les programmes de réinstallation d'anciens interprètes afghans et d'autres employés qui sont de plus en plus menacés par les talibans, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.

L’annonce du retrait de toutes les forces étrangères actuellement présentes en Afghanistan d’ici le 11 septembre 2021 laisse craindre que les talibans ne ciblent les interprètes, les traducteurs et les membres afghans du personnel des ambassades des pays concernés. Les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie, le Canada, l'Allemagne, les Pays-Bas et d'autres pays devraient accélérer d’urgence le traitement des visas et le processus de réinstallation de ces personnes sur leurs territoires.

« Les Afghans ayant travaillé auprès de troupes ou d’ambassades étrangères font face à d'énormes risques de représailles de la part des talibans », a déclaré Patricia Gossman, directrice adjointe de la division Asie à Human Rights Watch. « Les pays dont les forces se retireront devraient s'engager à aider les Afghans qui sont en danger en raison du travail mené pour ces forces étrangères. »

Les talibans, dans une déclaration mise en ligne le 7 juin sur leur site (« Émirat islamique d'Afghanistan »), ont nié que d'anciens interprètes et d'autres personnes ayant travaillé pour des forces étrangères soient en danger. La déclaration a toutefois ajouté que ces personnes devraient « montrer des remords pour leurs actions passées et … ne pas mener à l'avenir de telles activités constituant une trahison contre l'islam et le pays ».

Cependant, les talibans ont à maintes reprises dans le passé ciblé des civils, notamment ceux qu'ils accusaient de travailler pour le gouvernement afghan ou pour des pays étrangers. En janvier 2021, des insurgés talibans auraient tué un interprète qui travaillait pour les États-Unis depuis 12 ans, et attendait un visa. D'autres anciens interprètes ont déclaré avoir reçu des menaces de mort.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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