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Kylian Mbappé, membre de l'équipe de France, lors du match contre l'Argentine en huitièmes de finale de la Coupe du monde de football, à Kazan, en Russie, le 30 juin 2018. © 2018 Reuters

Le week-end dernier, dans mon bar local de Brooklyn, New York, je me suis assis aux côtés d’un groupe enthousiaste de supporters britanniques, d’une grande diversité ethnique, et j’ai assisté à la victoire de l’Angleterre sur la Suède, qui lui a permis d’accéder aux demi-finales de la coupe du monde de football.

Ce moment partagé de fierté sportive m’a fait réfléchir à la manière dont cette manifestation propose une vision du monde totalement différente de celle des dirigeants politiques xénophobes qui ont fait trop souvent les grands titres ces derniers temps.

La France, la Belgique et l’Angleterre, qui sont les équipes les mieux classées de la FIFA toujours en lice, reflètent également une grande diversité, avec de nombreux joueurs vedettes qui sont des immigrés de première et deuxième générations. Six des joueurs sélectionnés par l’Angleterre en début de match contre la Suède ont des parents d’origine étrangère. La majorité de l’équipe de France est issue de communautés immigrées, dont l’attaquant Kylian Mbappé, le fils d’un Camerounais et d’une Algérienne. Le Belge Romelu Lukaku, né à Anvers de parents congolais, a électrisé les foules avec ses accélérations fulgurantes. Lui aussi est l’un des nombreux joueurs belges nés de parents immigrés.

Beaucoup de supporters ont tenu à souligner que ces équipes européennes n’auraient pas pu se rapprocher du trophée de la coupe du monde sans bénéficier des atouts de l’immigration. Pourtant, nous vivons actuellement une ère d’effroyables politiques anti-migratoires. L’Europe renonce à ses repères moraux dans des efforts pour bloquer les demandeurs d’asile et migrants qui traversent la Méditerranée, tandis qu’aux États-Unis, l’administration Trump retire leurs enfants aux parents demandeurs d’asile ou place des familles fuyant la violence en détention pour une période indéfinie.

Et en Europe comme aux États-Unis, les dirigeants politiques usent de la rhétorique xénophobe pour attiser la peur de « l’autre »  – migrants, réfugiés, demandeurs d’asile, musulmans, ceux qui ont la peau foncée – en se servant d’arguments fallacieux ou distordus sur la criminalité, la dislocation culturelle ou l’impact économique.

Avant de s’envoler pour l’Europe cette semaine, le président américain Donald Trump a déclaré au Washington Post que « l’immigration détruit l’Europe telle que nous la connaissons et il est très triste d’être témoin de ce qui s’y passe ».

J’aimerais que Donald Trump écoute Gareth Southgate, le manager de l’équipe d’Angleterre, qui a saisi le sentiment de beaucoup lorsqu’il a déclaré: « Nous sommes une équipe dont la diversité et la jeunesse représentent l’Angleterre moderne ». Au regard des comportements hostiles aux immigrés que tiennent des politiciens européens, la fierté évidente de Southgate pour la diversité ethnique de son équipe est une bouffée d’air frais.

De plus, avec des politiciens européens traditionnels comme Angela Merkel et Emmanuel Macron, disposés à reconnaitre les bienfaits que l’immigration peut apporter, et des héros potentiels de la coupe du monde comme Southgate, il y a une chance que les fans de football à travers l’Europe se montrent plus positifs bien après le coup de sifflet final à Moscou.

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