Le Canada, l’un des 10 plus gros émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, contribue à la crise climatique, dont les effets sont de plus en plus nuisibles pour les droits humains dans le monde. Depuis son élection en 2015, le gouvernement Trudeau s’est engagé à maintes reprises à prendre des mesures ambitieuses pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, le Canada reste le seul pays du G7 dont les émissions de gaz à effet de serre ont fortement augmenté depuis l’adoption de l’Accord de Paris.
Le Canada est en tête des pays du monde concernant le financement public par tête de combustibles fossiles et prévoit une augmentation de sa production de pétrole jusqu’en 2050. Selon le Climate Action Tracker, l’engagement du Canada à réduire de 40 à 50 % d’ici 2030, ses émissions par rapport au niveau de 2005 n’est pas suffisant pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement mondial à 1,5°C au-dessus des niveaux d’avant la révolution industrielle. Et le Canada n’est même pas sur la voie pour atteindre cet objectif.
L'incapacité des gouvernements du monde entier à lutter contre le changement climatique fait déjà payer un tribut de plus en plus lourd aux populations marginalisées du Canada. Le réchauffement des températures et l’imprévisibilité croissante des conditions météorologiques réduisent la disponibilité des ressources alimentaires traditionnelles des Premières nations, et augmentent la difficulté et le danger associés à la récolte de nourriture.
Les mesures mises en place au niveau fédéral et provincial pour soutenir l’adaptation des Premières Nations aux répercussions actuelles et anticipées du changement climatique ont été largement insuffisantes et n’ont tenu aucun compte de l’incidence du changement climatique sur le droit à l’alimentation des Premières Nations. Bien qu’en 2021, le gouvernement fédéral a pris des engagements historiques pour soutenir la sécurité alimentaire des peuples autochtones et la surveillance du climat par les collectivités autochtones, il faudra beaucoup plus pour faire face aux répercussions de la crise climatique sur les Premières Nations et garantir à tous ceux qui en ont besoin, des subventions alimentaires et des ressources sanitaires.
Le soutien insuffisant des pouvoirs publics a aussi aggravé les risques pour les personnes handicapées et les personnes âgées pendant le « dôme de chaleur » de juin 2021, une vague de chaleur extrême et prévisible, qui a tué des centaines de personnes dans la province canadienne de Colombie-Britannique. Le manque de préparation pour faire face à la chaleur et d’accès à des lieux frais ainsi qu’à du soutien spécifique pour les populations à risque, ont contribué à des souffrances inutiles et peut-être à des décès.
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