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Un homme et une femme qui souhaitaient demander l’asile aux États-Unis s’étreignaient à Panama City, au Panama, le 8 mars 2025. En février 2025, ils avaient été expulsés des États-Unis vers le Panama avec de nombreuses autres personnes, puis transférés vers un centre de rétention de migrants dans la région de Darién au Panama. Début mars, les autorités panaméennes leur ont accordé un « permis de séjour humanitaire » provisoire, pour une durée de 30 jours. © 2025 AP Photo/Matias Delacroix

Le jour de son investiture, le président américain Donald Trump a déclaré qu'il y avait une « invasion » à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Il a également affirmé que les personnes qui avaient franchi la frontière sans autorisation ne pouvaient pas demander l'asile.

Or, selon la loi américaine, toute personne, quelle que soit la manière dont elle est entrée dans le pays, a le droit de demander l'asile si elle se trouve à la frontière ou à l'intérieur des États-Unis.

Les paroles du président Donald Trump ont été suivies d'actes.

Moins d'un mois plus tard, les États-Unis ont procédé à l'expulsion massive de 299 ressortissants de pays tiers vers le Panama. Les personnes expulsées vers le Panama avaient toutes traversé la frontière américaine par le Mexique, depuis l'investiture du président Trump.

Les ressortissants de pays tiers, dans ce cas, sont des personnes qui ne sont ni américaines ni panaméennes.

Un nouveau rapport révèle que les États-Unis ont refusé à ces personnes une procédure régulière et le droit de demander l'asile, tout en leur infligeant des conditions de détention très difficiles et de mauvais traitements.

Le Panama, quant à lui, les a placées en détention au secret. Les autorités ont confisqué leurs téléphones, interdit les visites et les ont isolées du monde extérieur.

HRW a interviewé en personne 49 des 299 ressortissants expulsés. Beaucoup d'entre eux avaient fui les persécutions en raison de leur origine ethnique, de leur religion, de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leurs liens familiaux et de leurs opinions politiques.

Une femme de 27 ans originaire d'Iran avait fui son pays après s'être convertie au christianisme, craignant d'être arrêtée et persécutée par les autorités, car les personnes converties sont victimes de graves violations des droits humains et peuvent même être condamnées à mort.

Elle a déclaré à HRW qu'elle avait demandé à plusieurs reprises l'asile une fois arrivée aux États-Unis : « Je ne comprenais pas pourquoi ils ne m'écoutaient pas. Puis un agent d'immigration m'a dit que le président Trump avait mis fin à l'asile et qu'ils allaient nous expulser. »

Entre le 12 et le 15 février, elle et d'autres personnes ont été menottées et embarquées dans des avions militaires américains. Ils ne savaient pas où ils étaient emmenés. Ce n'est qu'après l'atterrissage qu'ils ont réalisé qu'ils se trouvaient au Panama.

Début mars, ils ont été libérés. Les autorités panaméennes leur ont délivré des permis humanitaires de 30 jours, prolongeables jusqu'à 90 jours, les exhortant à quitter le pays. En avril, ces permis ont été prolongés de 60 jours supplémentaires.

Sur les 299 personnes expulsées, 180 ont ensuite été renvoyées dans leur pays d'origine.

Les États-Unis devraient cesser d'expulser des ressortissants étrangers vers d'autres pays et respecter le principe de non-refoulement, qui consiste à ne pas renvoyer des personnes dans des lieux où elles risquent d'être maltraitées. Il s'agit d'une violation du droit international.

A l'avenir, le Panama ne devrait plus accepter de ressortissants de pays tiers provenant des États-Unis.

Il incombe désormais à ce pays de protéger ces personnes, en commençant par leur accorder une audience complète et équitable pour examiner leur demande de statut de réfugié.

Le droit d'asile est un droit humain universel.

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