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Des militaires de la compagnie du groupe Wagner surveillent une zone au siège du district militaire sud à Rostov-sur-le-Don, Russie, samedi 24 juin 2023.

Lire la version en anglais du Brief du Jour de Andrew Stroehlein.

Que s'est-il passé exactement en Russie samedi ? 

Comme à peu près tout le monde sur cette planète, j'essaie de comprendre la brève rébellion du chef mercenaire russe Evgueni Prigojine. 

Les événements se sont déroulés à un rythme effréné : la prise par Prigojine d'un centre de commandement militaire important à Rostov-sur-le-Don, sept avions abattus, les troupes de Prigojine se ruant sur l'autoroute en direction de Moscou, les loyalistes de Poutine creusant des routes et prenant d'autres mesures défensives hâtives autour de la capitale, Poutine prenant apparemment la fuite...

Et puis, d'un coup, tout s'est terminé. Il y a apparemment eu un accord. Prigojine s'exilerait en Biélorussie. C'est tout, les amis, rangez votre pop-corn. Le spectacle est terminé.

Ce matin, les analystes se creusent encore la tête, soupçonnant que le danger n'est pas encore tout à fait écarté. Les spéculations sont omniprésentes et la désinformation se répand dans le monde entier. 

Les médias chinois contrôlés par l'État ont déclaré que les divisions au sein du leadership russe étaient une « illusion », ce qui rappelle les mots de George Orwell dans 1984 : « Le Parti disait de rejeter le témoignage des yeux et des oreilles. C'était le commandement final et le plus essentiel ».

Mes collègues et moi avons suivi les événements de près samedi. Nous avons publié une déclaration exprimant l'inquiétude de HRW quant aux conséquences pour la population russe de cet affrontement entre le ministère russe de la défense et le groupe de mercenaires Wagner. Aucune des deux parties – même avec beaucoup d’imagination - ne pourrait être qualifiée comme étant du côté des « gentils » dans ce conflit.

C'était le point fondamental pour nous : les deux parties ont commis des atrocités récemment. Les forces russes en Ukraine et en Syrie, et les forces Wagner en Ukraine, au Mali et en République centrafricaine. Étions-nous sur le point d’assister à des violations similaires en Russie également ?

Cette éventualité semble écartée pour l'instant, mais compte tenu de la rapidité avec laquelle les événements évoluent, il s'agit d'une préoccupation qui ne peut être totalement écartée. Pas plus que les craintes d'une répression encore plus sévère dans la Russie paranoïaque de Poutine - qui est déjà assez horrible - dans le cadre de l'insurrection annulée.

Dans toute la confusion et les rapides retournements de situation du week-end, il semble qu'une seule chose soit restée constante : les forces russes continuent de massacrer des personnes en Ukraine. Une attaque de missiles russes sur un immeuble à Kiev, samedi, a tué trois personnes et en a blessé huit.

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