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© 2025 John Holmes pour Human Rights Watch

En septembre dernier, Anastasia Pavlenko roulait à vélo. Cette mère de deux enfants âgée de 23 ans se rendait à un rendez-vous dans la ville de Kherson, dans le sud de l'Ukraine.

Alors qu'elle roulait, elle a vu un drone décoller du toit d'une maison. Il a commencé à la suivre.

Le drone a suivi Pavlenko sur près de 300 mètres. Il s'est rapproché, la poursuivant. Puis, il a largué quelque chose à quelques mètres à sa gauche.

Une explosion a blessé Pavlenko au cou, à la jambe gauche et sous les côtes.

Couverte de sang, elle a réussi à continuer d'avancer. Les pneus de son vélo étaient à plat, mais elle voulait atteindre un passage souterrain situé un peu plus loin. Là-bas, elle pourrait au moins se mettre à l'abri de ses poursuivants.

Le lendemain, une vidéo de l'attaque a été publiée sur une chaîne Telegram affiliée à l'armée russe.

L'attaque par drone contre Pavlenko n'est qu'une des centaines d'attaques russes de ce type contre des civils et des biens civils à Kherson depuis juin 2024. Les forces russes utilisent des drones quadricoptères petits, facilement maniables – et même disponibles dans le commerce – équipés d'armes explosives.

Il s'agit parfois d'une grenade. Parfois d'une mine antipersonnel. Parfois d'une arme incendiaire, c'est-à-dire d'une bombe destinée à brûler.

Les drones transmettent des images vidéo en direct à leurs opérateurs, qui peuvent se trouver jusqu'à 25 kilomètres de là.

Il s'agit d'attaques délibérées contre des civils, c'est-à-dire de crimes de guerre. Et les auteurs filment leurs crimes de guerre et partagent les vidéos sur les réseaux sociaux. Les forces russes semblent fières des atrocités qu'elles commettent et de la terreur qu'elles répandent.

En effet, semer la terreur parmi les civils semble être leur objectif.

Les forces russes ont autrefois occupé Kherson, mais elles ont ensuite été repoussées de l'autre côté du fleuve. Bien qu'elles ne soient plus physiquement présentes sur le terrain, elles montrent clairement aux habitants de Kherson, par ces attaques, qu'elles sont toujours là et qu'elles peuvent cibler et tuer la population à leur guise.

Effrayer les gens pour qu'ils n'osent plus quitter leur domicile en les traquant individuellement – ce que certains habitants qualifient sombrement de « safari humain » – est certainement un moyen de maintenir la terreur.

Au-delà des mutilations et des morts, cela a également un impact supplémentaire. Dans les deux zones de Kherson que les drones russes ont prises pour cible de cette manière, de nombreuses personnes ont été contraintes de partir. Il s'agit d'un dépeuplement délibéré par la peur.

Les forces russes montrent peut-être au monde entier ce que sera l'avenir des crimes de guerre, en combinant des drones peu coûteux, des explosifs et les réseaux sociaux pour semer la terreur et tuer des civils.

Et l'avenir est déjà là : les gens vivent dans la peur permanente d'entendre un bourdonnement au-dessus de leur tête.

Human Rights Watch a publié un nouveau reportage sur les attaques de drones russes à Kherson, en Ukraine, qui comprend une sélection de certaines des vidéos mentionnées ci-dessus. C'est difficile à regarder, mais je vous encourage à le consulter (non traduit en français).

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