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Au Mozambique, disparition forcée d’un journaliste au Cabo Delgado

Les autorités devraient immédiatement localiser et remettre en liberté Arlindo Chissale

Arlindo Chissale, à droite, sur une photo téléchargée sur Facebook le 19 octobre 2022. © 2022 Arlindo Chisalle

Un autre journaliste a disparu dans la province du Cabo Delgado, située dans le nord du Mozambique, après avoir été arrêté par la police le 29 octobre alors qu’il enquêtait dans la ville minière de Balama. Arlindo Chissale est journaliste freelance et rédacteur en chef de Pinnacle News, un média en ligne qui a couvert les violences en cours dans le nord du pays.

Chissale est détenu au secret et n’a pas accès à un avocat depuis son arrestation samedi, ont affirmé un membre de sa famille et ses amis à Human Rights Watch. Selon l’organisation mozambicaine de défense des droits des médias Misa, un responsable local a confirmé que la police avait emmené Chissale au poste local, mais n’a fourni aucun autre détail.

Sa disparition forcée fait suite à de nombreux autres cas documentés durant lesquels les forces de sécurité ont harcelé, menacé et placé en détention arbitraire des journalistes couvrant les combats entre les forces gouvernementales et le groupe armé islamiste Al-Shabab, connu localement sous le nom de Mashababos.

Le dernier journaliste connu à avoir disparu au Cabo Delgado est Ibrahimo Mbaruco, en avril 2020. Il a disparu après avoir croisé le chemin d’un groupe de soldats gouvernementaux dans la ville de Palma et n’a plus donné signe de vie depuis. Le gouvernement mozambicain n’a pas révélé publiquement l’état d’avancement de l’enquête sur sa disparition, si une telle enquête existe bel et bien.

En vertu du droit international, l’arrestation ou la détention arbitraire d’un individu par des représentants de l’État ou leurs agents, suivie du refus de reconnaître la privation de liberté ou de révéler le sort réservé à cette personne ou son lieu de détention, constitue une disparition forcée. Les personnes ayant fait l’objet d’une disparition forcée ne sont plus protégées par la loi et sont souvent exposées à la torture et aux exécutions extrajudiciaires.

Le gouvernement mozambicain devrait immédiatement prendre des mesures pour localiser Chissale, informer sa famille de son lieu de détention et assurer son retour chez lui en toute sécurité. Les autorités devraient également empêcher les membres des forces de sécurité de harceler et de menacer les journalistes et prendre des mesures contre ceux qui persistent à le faire.

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