(Séoul, le 16 décembre 2021) – Le 10ème anniversaire de la mort du chef suprême de la Corée du Nord, Kim Jong-il, devrait être l’occasion d’attirer l'attention du monde sur le régime brutal de son fils Kim Jong-un, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Kim Jong-il est décédé le 17 décembre 2011.
Au cours des 10 années qui se sont écoulées depuis la mort de son père, Kim Jong-un a poursuivi la répression à l’encontre des Nord-Coréens, élargi le système de surveillance invasive, refusé aux habitants le droit à la liberté de circulation à l'intérieur du pays et à travers ses frontières, et a répondu à la pandémie de Covid-19 avec des mesures qui ont aggravé l’insécurité alimentaire et le risque d’une famine généralisée.
« L'héritage de Kim Jong-il était la mort de centaines de milliers de Nord-Coréens, peut-être même de millions de Nord-Coréens, dans les années 1990 », a déclaré Lina Yoon, chercheuse senior sur la péninsule coréenne à Human Rights Watch. « Tout comme son père et son grand-père, Kim Jong-un gouverne d’une manière marquée par la brutalité, la peur et la répression, ainsi que par des violations systématiques des droits humains, des difficultés économiques et le risque omniprésent de famine. »
Sous prétexte de protéger la population contre le Covid-19, Kim Jong-un a isolé son pays davantage encore. Il a imposé des mesures inutiles et extrêmes, dont les effets dépassent de loin l'impact des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il a ordonné le blocage de presque toutes les activités de commerce officieux et officiel, renforcé le système de surveillance, empêché les personnes d'entrer ou de sortir librement du pays, entravé l’accès aux informations, et accru le recours au travail forcé pour développer l'économie. Ses mesures ont engendré une double crise alimentaire et humanitaire artificielle.
« Les gouvernements du monde entier devraient convaincre la Corée du Nord d'accepter une aide humanitaire qui soit distribuée de manière surveillée, et d'autoriser les travailleurs humanitaires étrangers à entrer dans le pays », a déclaré Lina Yoon. « Ces pays devraient aussi faire pression pour que justice soit rendue aux victimes des crimes contre l'humanité commis par le gouvernement nord-coréen. »
Communiqué complet en anglais : en ligne ici.
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