Le double attentat d'hier à l'aéroport international de Kaboul, en Afghanistan, a mené à une forte réduction du nombre de vols permettant d’évacuer les Afghans qui seraient exposés à des risques sous les talibans. Ces efforts touchaient déjà à leur fin, après avoir permis le départ d’un grand nombre de défenseurs des droits humains, de militantes des droits des femmes, de journalistes, d’interprètes et d’autres personnes. Mais celles et ceux qui n’ont pas encore pu quitter le pays font face à des menaces croissantes.
Ces dernières semaines, un réseau mondial constitué d'organisations internationales, de journalistes et d'anciens combattants américains (dont la campagne est dotée du hashtag #DigitalDunkirk sur les réseaux sociaux) a aidé à inscrire les noms d’Afghans sur les listes d'évacuation des gouvernements concernés. Dans certains cas, ils ont pu communiquer avec des Afghans afin de les aider à surmonter les conditions chaotiques à l’aéroport de Kaboul. Mais le nombre élevé d’Afghans ayant besoin d’aide, les contraintes temporelles et l’ampleur des obstacles ont souvent rendu ces efforts impossibles.
De nombreuses personnes afghanes qui cherchaient résolument à améliorer les conditions sociétales, à défendre les droits des femmes et à obliger le gouvernement à rendre des comptes, doivent maintenant se cacher et font face à de graves dangers.
Une femme qui travaillait en tant que journaliste pour une organisation médiatique financée par les États-Unis m'a envoyé ce message SMS : « Ma situation est vraiment mauvaise. Tous les soirs, les talibans sont venus à l’appartement de ma famille pour demander où je me trouve. » Sa mère a fini par dire aux talibans qu'elle était morte, afin qu’ils cessent de revenir. Mais elle reste terrifiée par l’idée que les talibans puissent punir sa famille.
Un autre journaliste m'a envoyé ce message SMS : « Les talibans sont venus chez moi pour demander à ma famille où je me trouve. Je suis entré dans la clandestinité, mais tous les deux ou trois jours, ils reviennent en disant qu'ils travaillent pour les services de renseignement … Qui peut m'aider ? »
Une journaliste qui s'exprimait ouvertement sur les droits des femmes m'a transmis ce message SMS : « Cela fait vingt ans que je me bats contre les talibans depuis vingt ans, alors ils me recherchent. Souvenez-vous de ceci : une journaliste opprimée qui croyait en la démocratie n’a pas pu être sauvée. »
Les dirigeants talibans ont promis de protéger les membres de la société civile, mais les combattants traquent sans relâche des personnes confrontées à un sort incertain.
Les pays qui ont soutenu ces activistes ont la responsabilité de les évacuer tant que ce sera possible. Et après la fin des opérations d’évacuation, ces pays devront prendre toutes les mesures possibles pour assurer la sécurité de ces personnes et de leurs familles.
Texte complet en anglais : en ligne ici.
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