Les deux attentats-suicides perpétrés jeudi à l'aéroport international de Kaboul, en Afghanistan, ont tué plus de 60 Afghans et au moins 12 soldats américains, et ont blessé de nombreuses autres personnes. Les portes de l'aéroport seraient actuellement fermées, ce qui mettrait apparemment fin à l'évacuation massive des civils qui était en cours. Il semble que seules les personnes se trouvant déjà à l'intérieur de l'aéroport pourront embarquer à bord d’avions à destination de pays étrangers. L'évacuation des forces militaires se poursuit ; celles de plusieurs pays – l'Allemagne, la Belgique, le Canada, le Danemark, et la Pays-Bas – auraient déjà quitté l’Afghanistan.
Des dizaines de milliers d'Afghans ont déjà pu être évacués vers des pays étrangers, mais ce n’est pas le cas de nombreuses autres personnes qui ont pourtant été identifiées comme répondant aux critères requis pour des visas et/ou une réinstallation. Les Afghan·e·s dans des situations à risque ne peuvent désormais tenter de fuir le pays que par les routes terrestres ; sinon, ces personnes doivent chercher à se réfugier dans des lieux sûrs, dans l’espoir de pouvoir prendre un vol à l’avenir. Mais ceci dépendra des décisions des talibans concernant la reprise des vols civils et l’autorisation requise pour prendre un tel vol.
La prise de contrôle de l'Afghanistan par les talibans a fortement augmenté le nombre d'Afghans menacés à l'intérieur du pays, mais aussi à l’étranger. Les gouvernements d’autres pays devraient aider à protéger les Afghans ayant déjà fui l’Afghanistan, et ceux qui souhaiteront le faire à l'avenir.
L'Union européenne a proposé la mise en place d’un vaste plan de réinstallation des réfugiés afghans. Les membres du G7 (l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni et l'Union européenne), et en particulier les pays européens, devraient soutenir cette initiative. La déclaration du G7, émise le 25 août, a exprimé son intention de « soutenir les réfugiés afghans » par le biais d’efforts coordonnés de réinstallation de ces personnes.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait d’urgence aborder la crise humanitaire en Afghanistan et la question de l'avenir de la mission politique de l’ONU dans ce pays. Les gouvernements étrangers, les agences de l’ONU et les organisations humanitaires devront s'adapter rapidement aux nouvelles conditions de travail difficiles en Afghanistan afin d’y poursuivre leur travail vital. Cela est essentiel pour sauver des vies et pour surveiller la situation des droits humains, notamment les droits des femmes et des filles, ainsi que des minorités ethniques déjà opprimées dans le passé.
Texte complet en anglais : en ligne ici.
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