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Le Kremlin approuve la prolongation du régime brutal de Kadyrov en Tchétchénie

La bénédiction de Poutine envoie un triste message quant aux espoirs de justice en Tchétchénie

Des résidents de Grozny, la capitale de la Tchétchénie dans le sud de la Russie, tenaient des pancartes avec des portraits du président Vladimir Poutine et du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov lors d'un rassemblement tenu à l'occasion de la Journée de l'unité, le 4 novembre 2019. © 2019 Musa Sadulayev/AP Photo

Le président russe Vladimir Poutine a encouragé le président de la république tchétchène dans le sud du pays, Ramzan Kadyrov, à briguer un quatrième mandat lors des élections régionales de septembre. « Grâce a votre engagement personnel, immédiat et parfois direct, la Tchétchénie est devenue l'une des régions les plus sûres de la Fédération de Russie », a déclaré Poutine, souhaitant bonne chance à Kadyrov pour sa réélection.

Non pas que Kadyrov ait besoin de chance. Avec la bénédiction du Kremlin, la réélection de Kadyrov est vraisemblablement gagnée d'avance ; le climat de peur en Tchétchénie est incompatible avec des élections libres ou équitables.

Cette évolution n'est pas surprenante. Pendant plus d'une décennie, sous le règne de Kadyrov et avec le soutien du Kremlin, toutes les formes de dissidence en Tchétchénie ont été impitoyablement éradiquées. Des cas flagrants de torture, de disparitions forcées, d'exécutions extrajudiciaires et d'humiliation publique, commises par les forces de l'ordre locales et les agences de sécurité sous le contrôle de facto de Kadyrov, n'ont jamais fait l'objet de véritables enquêtes. Moscou couvre avec efficacité les crimes perpétrés par les autorités tchétchènes.

La description par Poutine de la Tchétchénie comme étant « l'une des régions les plus sûres » du pays est particulièrement cynique.

La semaine dernière, une nouvelle dévastatrice concernait l’enlèvement par la police tchétchène d’une jeune femme qui avait fui la violence familiale, et qui a été ramenée de force chez elle. Précédemment, en avril, des agents de sécurité tchétchènes, collaborant avec la police locale dans une ville du nord de la Russie, ont enlevé un témoin clé dans une enquête sur des allégations de torture. Deux jours plus tard, cet homme se retrouvait en prison en Tchétchénie. En février, la police tchétchène a arrêté deux jeunes blogueurs qui avaient fui la persécution vers une autre région de la Russie. Les deux jeunes hommes sont maintenant en prison en Tchétchénie, sur la base de fausses accusations de terrorisme.

En septembre 2020, une vidéo choquante a circulé sur les réseaux sociaux. On y voyait un jeune homme de 19 ans forcé de se pénétrer analement avec une bouteille en verre, en représailles pour avoir « propagé des mensonges » en ligne sur le gouvernement tchétchène. Il a fait l’objet d’une disparition forcée, et son sort est un avertissement sévère pour tous les Tchétchènes.

Ceci n'est qu'un échantillon récent d'une litanie d'abus éhontés. En favorisant un climat d'impunité, Moscou porte l’ultime responsabilité  de cet état de non-droit et de cette brutalité. En demandant à Kadyrov de briguer un nouveau mandat, le président russe envoie aux résidents de la Tchétchénie un nouveau signal indiquant qu'il n'a aucune intention de leur permettre d’espérer un meilleur avenir caractérisé par la justice et par l'état de droit.

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We have corrected this article to indicate that two young bloggers were detained by Chechen police in February.

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