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Libye : Des possibles crimes de guerre commis à Tripoli

Des combattants affiliés aux FAAL auraient perpétré des exécutions sommaires et des tortures, et profané des cadavres

La façade d’un bâtiment criblé de balles à Ain Zara au sud de Tripoli, en Libye, photographiée le 14 octobre 2019. © 2019 Reuters/Ismail Zitouny

(Beyrouth, le 16 juin 2020) - Les Forces armées arabes libyennes (FAAL) devraient enquêter d’urgence sur des éléments de preuve montrant que des combattants qui leur sont affiliés ont apparemment commis des exécutions sommaires et des tortures, et profané des cadavres en Libye, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch.

Des enregistrements de ces attaques imputables aux FAAL, un groupe armé qui est sous le commandement du maréchal Khalifa Haftar, ont été diffusés sur les réseaux sociaux en mai 2020. Une vidéo montre des combattants, identifiés par Human Rights Watch comme étant affiliés aux FAAL, en train de battre un homme qu'ils ont ensuite tués, selon leurs propres déclarations. Une autre vidéo semble montrer des combattants des FAAL en train de profaner le corps d'un détenu qui serait un combattant des forces du Gouvernement d'accord national (GNA), basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale.

« Khalifa Haftar doit d’urgence s’assurer que les membres de ses forces qui diffusent en ligne des enregistrements d’éventuels crimes de guerre soient tenus responsables de leurs actes », a déclaré Hanan Salah, chercheuse senior sur la Libye à Human Rights Watch. « Les commandants des FAAL qui ont ignoré ces crimes devraient en outre être inculpés de complicité dans ces abus, par des tribunaux nationaux et internationaux. »

Dans une lettre adressée au maréchal Haftar le 28 mai, Human Rights Watch a demandé des informations sur ces deux incidents, sur la possible ouverture d’une enquête et sur les mesures envisagées à l’encontre des responsables. Aucun représentant des FAAL, précédemment connues sous le nom d'Armée nationale libyenne (LNA), n'a répondu à ce jour.

Les 6 et 7 mai, deux vidéos et une photographie montrant les mauvais traitements infligés à un homme par un groupe d'hommes en tenue militaire et civile ont été diffusées sur les réseaux sociaux. L'incident a eu lieu dans la localité de Ain Zara, au sud de Tripoli. La première vidéo, mise en ligne sur une page Facebook le 6 mai, montre deux hommes en train de frapper un homme alors qu'il est immobilisé au sol, l'accusant d'être un mercenaire étranger. Les deux assaillants seraient affilés au bataillon 646 des LAAF, selon le commentaire audio. La deuxième vidéo [attention, images choquantes], diffusée sur Twitter le 7 mai, montre le même homme qui a été frappé et dont les yeux sont bandés, contraint de descendre un escalier par un groupe d'hommes armés. Un post Facebook a affirmé que la victime avait été tuée par la suite.

Le 9 mai, une autre  vidéo [attention, images choquantes] a été diffusée sur Twitter. Elle montre trois hommes armés, vêtus de treillis militaires, qui entourent le corps d'un homme gisant par terre dans une mare de sang, dans la rue. Les trois hommes sont apparemment affiliés aux forces FAAL, selon des commentaires accompagnant des photos diffusées en ligne. L’un des trois hommes armés secoue violemment la tête de l’homme gisant par terre, le traitant de « cadavre » et de « chien ».

Human Rights Watch a précédemment documenté des exécutions sommaires profanations de cadavres par des groupes alliés aux forces FAAL à Benghazi, dans l’est du pays, et d’autres récents abus à Tripoli.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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Challenges/AFP    La Croix    DW

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Oct. 2020

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