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Grèce : Des sauveteurs de migrants en mer visés par des accusations sans fondement

Les poursuites s'apparentent à une tentative de criminaliser des activités dont le but est de sauver des vies

Sean Binder, bénévole auprès du Centre international d’intervention d’urgence (ERCI) sur l'île de Lesbos en Grèce, photographié sur un bateau de l'ERCI utilisé lors d'opérations de sauvetage de migrants en mer Méditerranée.  © 2018 Privé

(Athènes) Les accusations criminelles portées par des procureurs grecs à l'encontre d’activistes ayant soutenu des opérations de sauvetage de migrants et de demandeurs d'asile en mer Méditerranée semblent être entièrement dénuées de fondement, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Human Rights Watch a analysé les procès-verbaux des tribunaux et d'autres documents concernant les affaires de deux des quatre activistes qui se trouvent actuellement en détention provisoire.

Deux bénévoles originaires de pays étrangers – Sarah Mardini, 23 ans, et Sean Binder, 24 ans – sont détenus depuis plus de deux mois. Deux ressortissants grecs sont également en détention provisoire ; l’un d’entre eux, Nassos Karakitsos, 37 ans, a été arrêté une semaine après Mardini et Binder. Leur détention fait suite à une enquête de police et à des accusations selon lesquelles des opérations humanitaires de recherche et de sauvetage en mer sont décrites de manière erronée comme des activités de passeurs clandestins pour le compte d’un réseau criminel organisé. Les autorités judiciaires grecques devraient abandonner ces accusations sans fondement, et libérer les activistes actuellement détenus.

« Ces accusations de blanchiment d’argent, de trafic de personnes et d’espionnage semblent être une tentative de criminaliser des activités humanitaires dont le vrai but est d’aider des réfugiés et des migrants en Grèce », a déclaré Bill Van Esveld, chercheur senior auprès de la division Droits des enfanst à Human Rights Watch. « Ces accusations devraient être abandonnées, et les activistes détenus devraient être libérés. »

Sarah Mardini, une réfugiée syrienne, et Sean Binder, un citoyen allemand dont le père est un ancien réfugié vietnamien, se sont portés volontaires en 2017 sur l'île de Lesbos auprès du Centre international d’intervention d’urgence (Emergency Response Centre International, ERCI), une organisation à but non lucratif qui participe à opérations de recherche et de sauvetage en mer. La police grecque a arrêté Sarah Mardini le 21 août 2018 à l'aéroport de Lesbos alors qu'elle s'apprêtait à voyager en Allemagne, où elle devait commencer sa deuxième année d'études à l’université Bard College Berlin. Peu après avoir été informé de l’arrestation de Sarah Mardini, Sean Binder est allé lui rendre visite au commissariat de police de Lesbos ou elle se trouvait en garde à vue, et a été lui-même arrêté.
 
Communiqué complet en anglais

www.hrw.org/news/2018/11/05/greece-rescuers-sea-face-baseless-accusations

Sur ce thème

L’important   Le Parisien 28/8/18   Article UNHCR
Les Inrocks

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