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Les gouvernements devraient renforcer leur soutien aux Tibétains en exil

Ce 10 mars marque le 66ème anniversaire du soulèvement de 1959 contre la gouvernance chinoise au Tibet

Des moines tibétains vivant en exil en Inde brandissaient des drapeaux tibétains lors d’une marche pour la paix tenue lors du 65ème anniversaire du soulèvement tibétain de 1959 contre la gouvernance chinoise, près de Dharamsala, dans le nord de l’Inde, le 10 mars 2024.  © 2024 Sanjay Baid/AFP via Getty Images

Aujourd’hui, le 10 mars 2025, des Tibétains à travers le monde commémorent le soulèvement de 1959 au Tibet.

Après presque 70 ans de gouvernance répressive par l’État chinois au Tibet, les politiques gouvernementales qui cherchent à assimiler de force les peuples n’appartenant pas à l’ethnie majoritaire Han en Chine, menées sous la présidence de Xi Jinping, représentent une tournure alarmante pour l’avenir des Tibétains.

Les crimes contre l’humanité commis par le gouvernement chinois contre les Ouïghours et d’autres musulmans turciques au Xinjiang ont déjà suscité l’attention à l’échelle mondiale ; mais les informations émanant plus lentement sur la répression accrue à l’encontre des Tibétains ont été moins médiatisées, en raison des opérations policières, de surveillance et de censure toujours plus intrusives et étouffantes dans les régions tibétaines.

Au Tibet, il n’y a ni société civile indépendante, ni liberté d’expression, d’association, de réunion ou de religion. Se servant du prétexte de campagnes nationales de maintien de l’ordre telles que la « lutte contre les gangs criminels » et la « lutte anti-fraude », le gouvernement chinois a décimé les derniers vestiges de la société civile tibétaine, fermé les sites Internet tibétains qui faisaient la promotion de la langue et de la culture tibétaines, et fermé les écoles financées par des fonds privés, même celles qui suivaient le programme approuvé par le gouvernement.

Les Tibétains se voient dicter leur mode de vie : n’utiliser que le chinois mandarin en tant que langue d’enseignement dans les écoles, quitter en masse leurs villages où ils habitaient de longue date en devant s’installer sur de nouveaux site construits et gérés par le gouvernement chinois, assister en silence à la construction de barrages sur leurs rivières pour produire de l’électricité destinée à des mines à grande échelle, ou à d’autres régions éloignées en Chine. Toute remise en question des politiques gouvernementales, aussi minime soit-elle, peut entraîner une détention arbitraire, une disparition forcée, la torture et l’emprisonnement à long terme.

Après le soulèvement de 1959, de nombreux Tibétains ont fui la Chine en franchissant la chaîne montagneuse de l’Himalaya. Mais cette option périlleuse est désormais fermée, depuis que le gouvernement a renforcé la surveillance de la frontière en 2008 et rendu l’obtention d’un passeport extrêmement difficile pour les Tibétains, en 2012. Ces dernières années, le simple fait de téléphoner à des proches vivant à l’étranger est devenu dangereux pour les habitants du Tibet.

Le Dalaï Lama est âgé de 89 ans, et le gouvernement chinois est prêt à intervenir et à dicter le choix de son successeur. En outre, le gouvernement tibétain en exil et les organisations de la société civile tibétaine de la diaspora sont confrontés à une incertitude accrue, due à la décision du gouvernement américain de geler de nombreux programmes d’aide étrangère dans le monde entier. Les abus commis par le gouvernement chinois au-delà des frontières du pays ont réduit au silence des Tibétains vivant en exil au Népal, et les membre de la diaspora qui vivent dans des pays occidentaux sont également pris pour cible.

Les gouvernements qui disent soutenir les droits humains des Tibétains devraient intensifier leur aide aux organisations tibétaines en dehors de la Chine, qui documentent la situation des droits au Tibet, signalent les abus, plaident pour leur cessation dans des forums internationaux et cherchent à préserver l’identité et la culture tibétaines.

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