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Donald Trump saluait ses partisans dans la nuit du 4 novembre 2024, lors du dernier rassemblement de sa campagne électorale, tenu au Van Andel Arena à Grand Rapids (Michigan) à la veille de l’élection présidentielle du 5 novembre. Le 6 novembre, Trump a été déclaré vainqueur de cette élection, lui assurant un 2ème mandat en tant que président des États-Unis. © 2024 Carlos Osorio/AP Photo

Donald Trump sera le prochain président des États-Unis - et c’est une grave menace pour les droits humains aux États-Unis et dans le monde entier.

Pour se projeter dans ce qui nous attend, il convient d'abord de revenir sur les abus documentés sous le premier mandat présidentiel de Trump de 2017 à 2021.

Il y a eu par exemple des politiques et des mesures pour expulser des demandeurs d’asile et séparer des familles à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Il y a eu aussi des politiques visant à punir des familles modestes et à les priver de soins de santé. Trump a personnellement diffusé des stéréotypes racistes à propos des communautés noires et autres personnes de couleur.

Et, qui peut l'oublier, Trump a encouragé un assaut violent du Capitole des États-Unis pour renverser les résultats de l'élection de 2020.

Les déclarations de Trump pendant sa campagne pour 2024 sont également une énorme source d'inquiétude, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des États-Unis.

Trump a fait l'éloge à plusieurs reprises de dirigeants autoritaires tels que Viktor OrbánVladimir Poutine, et Kim Jong Un

Mais il ne s'agit pas seulement d’une tendance générale en faveur de l'autocratie. Trump a proposé des politiques spécifiques qui affaibliraient les institutions démocratiques aux États-Unis protégeant les droits humains fondamentaux. 

Trump a ouvertement promis d'exercer des représailles contre ses opposants politiques, en utilisant le Département de la Justice. Dans ses discours et ses interviews de campagne, il a utilisé une rhétorique de plus en plus nocive, qualifiant ses détracteurs dennemis de l'intérieur ». Il a laissé entendre qu'il déploierait l'armée américaine et la garde nationale contre les personnes qui exercent leur droit de manifester.

Le « projet 2025 », un plan de gouvernement rédigé par les anciens conseillers et alliés politiques de Trump, détaille de nombreuses autres politiques abusives et souvent racistes que la nouvelle administration pourrait adopter.

Un pilier central de la campagne de Trump a été de désigner les immigrés comme des boucs émissaires. Il a appelé à des politiques anti-immigrés extrêmes, notamment la détention et l'expulsion massives de millions de personnes. Ces mesures auraient pour effet de déchirer des familles profondément enracinées aux États-Unis.

Le droit à l'avortement sera également de plus en plus menacé pendant le second mandat de Trump. Nous verrons probablement des politiques qui violent les droits, mettent en danger la santé, conduisent à des décès évitables et criminalisent des décisions privées en matière de soins de santé.

En ce qui concerne la politique étrangère, au cours de son premier mandat, Trump a fait preuve de peu de respect pour les traités, les institutions multilatérales ou les initiatives visant à protéger les droits humains des personnes vivant sous des gouvernements répressifs. Il s'est opposé au financement de l'aide humanitaire et des mesures de protection des civils dans les conflits et les crises majeurs.

Les personnes confrontées à des atrocités dans les conflits en expansion au Moyen-Orient, en Europe de l'Est, dans la Corne de l'Afrique et ailleurs n'auront probablement pas beaucoup de soutien de la part de Washington au cours des prochaines années.

Dans l'ensemble, l'avenir pour les droits humains semble sombre. Ne vous y trompez pas, les choses n'allaient pas très bien avant, mais aujourd'hui, le risque de voir les choses empirer est nettement plus élevé.

Mais avant de vous laisser aller à la déprime, sachez qu'il s'agit aussi d'un appel à l'action - pour chacun·e d'entre nous. HRW redoublera ses efforts au sein d’un mouvement plus large pour lutter contre les abus et demander des comptes si et quand ils auront lieu.

Comme Tirana Hassan, directrice exécutive de Human Rights Watch a déclaré ce matin en réponse aux résultats de l'élection : « Donald Trump n'a pas caché son intention de violer les droits humains de millions de personnes aux États-Unis ».

« Les institutions et les responsables respectueux des droits doivent tenir le cap pendant l'administration Trump. Les dirigeants mondiaux, les fonctionnaires fédéraux et étatiques, les militants et les citoyens ordinaires ont un rôle à jouer pour protéger les droits humains et empêcher Trump de mettre en œuvre les abus qu'il a promis. »

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