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Des villageois fuient les combats entre les forces de sécurité du Myanmar et l'Arakan Army près de la frontière entre le Bangladesh et le Myanmar dans le district de Cox's Bazar, au Bangladesh, le 6 février 2024. © 2024 Syed Mahamudur Rahman/NurPhoto via AP Photo

Alors que des violences massives touchent de vastes régions de l'État de Rakhine, au Myanmar, des personnes tentent de fuir vers le Bangladesh voisin. Au moins 18 000 réfugiés rohingyas sont arrivés ces derniers mois, mais certains estiment que leur nombre pourrait être deux fois plus élevé.

Pourtant, des milliers d'autres sont bloqués à la frontière, repoussés par les gardes-frontières du Bangladesh et incapables de se mettre à l'abri de l'autre côté.

La raison pour laquelle ils doivent fuir le Myanmar est claire. Dans le conflit armé entre les forces militaires de la junte et le groupe armé ethnique, l'Arakan Army, les deux parties commettent des atrocités. Il s'agit notamment de massacres, d'incendies criminels et de recrutements forcés à l'encontre des Rohingyas.

L'État de Rakhine est en proie à un conflit et à une crise profonde depuis des années. C'est là qu'en 2017, l'armée du Myanmar a commis des crimes contre l'humanité et des actes de génocide à l'encontre de la communauté ethnique des Rohingyas.

Les 630 000 Rohingyas qui restent dans l'État de Rakhine vivent dans un système d'apartheid qui les rend particulièrement vulnérables aux combats, avec des restrictions de mouvement et des blocages de l'aide.

Les vagues successives de conflit dans l'État de Rakhine, au Myanmar, ont poussé de plus en plus de Rohingyas à chercher refuge chez leurs voisins. Le Bangladesh accueille aujourd'hui environ un million de réfugiés rohingyas, la plupart d'entre eux s'y trouvant depuis qu'ils ont fui les atrocités de 2017.

Les autorités bangladaises affirment que le pays n'est pas en mesure d'en accueillir davantage. Beaucoup pourraient compatir avec cette attitude, d'autant plus que le Bangladesh a lui-même connu des troubles politiques et qu'il tente actuellement (espérons-le) de reconstruire des institutions démocratiques et respectueuses des droits après des années de répression et d'abus.

Néanmoins, le gouvernement du Bangladesh est tenu par le droit international de ne pas refouler les Rohingyas vers le danger.

Ce qui aiderait les autorités bangladaises à prendre la bonne décision serait une plus grande aide humanitaire de la part des donateurs internationaux. Des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Union européenne et l'Australie devraient intervenir et augmenter leur financement.

Dans le même temps, la communauté internationale doit s'attaquer aux racines du problème, qui ne se trouvent pas au Bangladesh. Les généraux du Myanmar n'ont jamais eu à payer le moindre prix ou à rendre des comptes pour les atrocités qu'ils ont commises contre les Rohingyas en 2017, et après le coup d'État de 2021, ils ont poursuivi leurs exactions.

Il s'agit d'une question que le Conseil de sécurité des Nations unies n'a jusqu'à présent pas abordée comme il se doit. Face à l'éventualité d'un veto de la Chine et de la Russie, les autres membres du Conseil de sécurité ont reculé plutôt que de redoubler d'efforts pour négocier ce qui est nécessaire, comme un embargo mondial sur les armes à destination du Myanmar, des sanctions ciblées contre la junte et un renvoi de la situation devant la Cour pénale internationale.

L'impact des atrocités commises au Myanmar ne devrait pas reposer sur les seules épaules des Rohingyas désespérés et des autorités bangladaises à bout de nerfs. Il s'agit d'un problème international, qui appelle des réponses internationales.

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