Lire la version en anglais du Brief du Jour de Andrew Stroehlein.
Comme nous l'avons souligné ici la semaine dernière, la situation dans l'ouest du Darfour, au Soudan, s'est détériorée à un rythme alarmant et les organisations internationales devraient agir rapidement pour mettre un terme à la spirale de violence.
Depuis le mois d'avril, les Forces de soutien rapide (RSF), une force militaire indépendante, et les milices arabes alliées attaquent les communautés non arabes de la région. Selon le syndicat des médecins du Soudan, quelque 1 100 personnes ont trouvé la mort rien que dans la ville d'El Geneina, capitale du Darfour occidental.
Les RSF et les milices arabes ont commis des pillages et des incendies criminels à grande échelle. Elles ont attaqué des hôpitaux, des marchés et d'autres infrastructures civiles essentielles. Alors que les populations non arabes tentent de fuir et de se mettre à l'abri ailleurs, ces mêmes assaillants ont attaqué les camps de personnes déplacées.
Ils ont également tué des défenseurs des droits humains et d'autres dirigeants locaux. Le 14 juin, le gouverneur du Darfour occidental, Khamis Abbakar, a été brutalement tué peu après avoir parlé aux médias des horreurs qui se déroulaient à El Geneina et avoir blâmé la RSF et ses alliés.
Quelque deux millions de personnes ont été déplacées au Soudan depuis le mois d'avril, dont plus de 280 000 au Darfour occidental. De nombreuses personnes, notamment des jeunes hommes et garçons de l'ethnie Massalit, ont été piégées à El Geneina. Environ 150 000 personnes ont fui vers le Tchad, sous la menace d'attaques immédiates.
Les opérations humanitaires à El Geneina sont à l'arrêt, car l'aide humanitaire continue d'être pillée et détruite dans la région.
Il est clair que la situation exige l'attention de la communauté internationale au plus haut niveau pour tenter d'empêcher que la situation ne devienne encore plus incontrôlable.
Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait immédiatement prendre au moins trois mesures. Tout d'abord, il devrait évidemment demander aux parties du conflit de mettre fin à leurs attaques contre les civils, de permettre à la population de fuir pour se mettre en sécurité et de garantir un accès humanitaire sans obstacle à la région.
Deuxièmement, il devrait condamner ouvertement les atrocités commises et identifier publiquement les responsables. Troisièmement, les membres du Conseil devraient imposer des sanctions ciblées à l'encontre de ces personnes. L'Union africaine et l'Union européenne devraient ensuite en faire de même.
En bref : le Conseil de sécurité devrait citer des noms et engendrer des conséquences.
Ces dernières années, des signes annonciateurs de violences massives ont été observés au Darfour, mais le Conseil de sécurité et d'autres acteurs internationaux ont choisi de détourner le regard. Aujourd'hui, face à la montée en puissance des attaques ethniques et du nombre croissant de victimes civiles, le Darfour ne peut plus être ignoré.