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Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU devrait débattre du rapport sur le Xinjiang

La crédibilité de cet organe des Nations Unies en jeu à propos des abus commis contre les Ouïghours

Un policier gardait l'entrée du Centre de détention n°3 d'Urumqi à Dabancheng, dans la Région autonome ouïghoure du Xinjiang, située dans l’ouest de la Chine, en avril 2021. © 2021 Mark Schiefelbein/AP Photo

Cette semaine, la crédibilité du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies est en jeu à cause d'une demande extraordinairement modeste : tenir un débat sur un récent rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme sur les abus commis dans la région du Xinjiang en Chine. Les États membres ne seraient pas obligés de prendre position sur les problèmes en cause, le gouvernement en question, ni même de rechercher un résultat particulier. Mais le débat est l'occasion de s'unir pour s'assurer que le Conseil remplit son mandat minimum.

Le 31 août, le Haut-Commissariat a publié un rapport, décrivant une campagne systématique du gouvernement chinois visant à cibler les Ouïghours ainsi que d'autres minorités à prédominance musulmane pour l'exercice pacifique de leurs droits à la liberté de religion et d'expression, et à jouir de leur propre culture. Le rapport s’appuie largement sur les propres documents politiques du gouvernement chinois pour démontrer que la répression radicale menée par les autorités au Xinjiang est discriminatoire, à la fois dans son objectif et dans ses effets. Il conclut que l'étendue de ces violations « peut constituer des crimes internationaux, en particulier des crimes contre l'humanité », nécessitant « une attention urgente de la part des organes intergouvernementaux des Nations Unies et du système des droits de l'homme. »

Malgré l'engagement exprimé par les autorités chinoises en faveur du dialogue, elles n'ont ménagé aucun effort pour étouffer le rapport du Haut-Commissariat et empêcher la discussion de son contenu. Si cette approche prévalait, elle porterait atteinte à l'intégrité institutionnelle du Conseil des droits de l'homme en plaçant la situation des droits humains dans un pays uniquement hors de tout examen international. Le Conseil est expressément mandaté pour débattre des violations des droits humains commises par tout État. Permettre à un seul gouvernement d'échapper à un examen minutieux pour certaines des pires violations du droit international signifierait non seulement laisser tomber les victimes et les survivants, mais aussi favoriser les auteurs d’abus et créer un double standard dangereux.

Le Conseil des droits de l'homme doit pouvoir débattre de toutes les questions relatives aux droits humains. Alors que les États membres du Conseil décident de voter ou non pour cette initiative, ils devraient tenir compte de l'intégrité du Conseil et des implications sur les droits humains dans le monde si un pays puissant se voit effectivement garantir l'impunité.

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