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Chine

Événements de 2021

Le président chinois Xi Jinping sur un écran dans un stand de promotion des sports d’hiver pour les Jeux olympiques d'hiver de 2022 à Pékin, lors d’une foire commerciale à Pékin, en Chine, le 5 septembre 2021. 

© 2021 AP Photo/Ng Han Guan

Avec le président Xi Jinping à sa tête, le gouvernement chinois a intensifié sa répression à l’intérieur et à l’extérieur du pays en 2021. Sa politique de « tolérance zéro » sur le Covid-19 a consolidé le pouvoir des autorités, qui ont imposé des politiques draconiennes au nom de la protection de la santé publique.

La manipulation de l’information par Pékin est devenue omniprésente : le gouvernement censure et punit les dissidents, propage la désinformation et renforce la surveillance des géants de la technologie. Autrefois cacophonique, Internet est désormais dominé par des voix pro-gouvernementales qui signalent aux autorités les personnes dont elles jugent les opinions insuffisamment nationalistes.

En 2021, le gouvernement chinois a prôné des valeurs plus conservatrices réduisant la place réservée aux droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels (LGBT) et aux droits des femmes – questions qui, auparavant, étaient considérées comme moins sensibles. Pékin est devenu moins tolérant vis-à-vis des critiques émanant d’entrepreneurs privés. En juillet, des tribunaux ont condamné Sun Dawu, un magnat de l’agriculture qui soutient les activistes des droits humains, à 18 ans de prison pour des délits vaguement définis, après avoir prononcé une peine tout aussi sévère à l’encontre de Ren Zhiqiang, un magnat de l’immobilier connu pour son franc-parler.

La promesse récente de Xi de s’attaquer aux inégalités et d’assurer une « prospérité commune » sonne bien creux quand, dans le même temps, son gouvernement étouffe les voix de la société civile. Après l’auto-immolation d’un chauffeur de camion de livraison en janvier, le gouvernement a renforcé les contrôles réglementaires pour protéger les travailleurs indépendants, tout en prenant des mesures contre l’activisme de ces derniers. L’accroissement rapide des inégalités en Chine a conduit certains jeunes à prôner une forme de résistance passive connue sous le nom de « tang ping » – renoncer à la consommation et au travail dégradant – un concept que le gouvernement a condamné et censuré.

Les autorités ont réduit à néant les protections des droits humains et les libertés civiles à Hong Kong, en qualifiant d’actes de subversion une grande partie des activités pacifiques qui sous-tendaient la vie hongkongaise, comme la diffusion de l’information. Dans un rapport publié en avril 2021, Human Rights Watch a constaté que les autorités commettaient des crimes contre l’humanité dans le cadre d’attaques généralisées et systématiques contre les Ouïghours et autres musulmans turcophones du Xinjiang, en les assujettissant notamment à des détentions massives, et en leur faisant subir des actes de torture et de persécutions culturelles. Les Tibétains continuent d’être soumis à de graves abus, notamment à de la détention prolongée dans des conditions difficiles pour avoir exercé leurs droits fondamentaux.

Le bilan des autorités chinoises en matière de droits et sa diplomatie des « loups guerriers » ont provoqué une perception de plus en plus négative du gouvernement dans l’opinion publique de plusieurs pays étrangers. De nouvelles recherches menées par AidData ont révélé l’existence d’une « dette cachée » de 385 milliards de dollars américains due par les pays en développement aux autorités chinoises. Certains gouvernements étrangers ont pris des mesures plus concrètes pour faire pression sur le gouvernement chinois afin qu’il améliore son bilan en matière de droits, à l’intérieur du pays comme à l’étranger, mais ces mesures sont restées insuffisantes pour remettre en question la portée et l’ampleur des abus commis par Pékin.

Hong Kong

Les autorités de Pékin et de Hong Kong ont pris des mesures agressives pour faire reculer les droits à Hong Kong.

Des activistes pro-démocratie ont été arrêtés et détenus de manière arbitraire. En janvier, les autorités ont arrêté 53 hommes et femmes politiques pour « subversion » en raison de leur participation à un sondage d’opinion réalisé en juillet 2020. En septembre, trois membres du groupe « Student Politicism » ont été arrêtés pour « conspiration en vue d’inciter à la subversion » parce qu’ils avaient livré des collations à des manifestants emprisonnés. Des citoyens ordinaires ont été arrêtées pour défiance publique, notamment pour avoir arboré des drapeaux portant le slogan de protestation interdit en 2019, « Reclaim Hong Kong, Revolution of Our Times » (« Récupérer Hong Kong, la révolution de notre temps »).

Au moment de la rédaction de ce rapport, plus de 150 personnes avaient été arrêtées pour avoir enfreint la Loi sur la sécurité nationale (LSN), particulièrement draconienne, imposée le 30 juin 2020. Certaines personnes soupçonnées d’avoir enfreint la LSN ont été maltraitées en détention ; l’activiste pro-démocratie Tam Tak-chi est maintenu à l’isolement depuis son arrestation en septembre 2020.

Les autorités ont transformé les institutions quasi-démocratiques de Hong Kong en instances n’ayant plus qu’un rôle de validation automatique des décisions. En mars, Pékin a imposé des « réformes électorales », exigeant que les personnes loyales au Parti communiste chinois soient les seules à être autorisées à prétendre à un siège à l’Assemblée législative de Hong Kong. En avril, suite à des appels lancés par des citoyens en faveur du vote blanc pour protester contre ces changements, le gouvernement a révisé les lois électorales afin d’interdire « l’incitation d’autrui à voter blanc », une mesure assortie de peines pouvant aller jusqu’à trois ans de prison. En septembre, quand le gouvernement a exigé des membres élus du conseil de district – un organe consultatif qui conseille le gouvernement sur les questions locales – qu’ils prêtent un serment de loyauté, près de la moitié d’entre eux ont démissionné, craignant d’être disqualifiés par ce même gouvernement en raison de leurs opinions pro-démocratiques.

Les autorités ont interdit la veillée annuelle organisée dans le parc Victoria à la mémoire des victimes du massacre de la place Tiananmen en 1989, à Pékin. Le jour de la veillée, la police a arrêté la vice-présidente du groupe organisateur de l’événement, Hong Kong Alliance, a bouclé le parc et a posté des agents dans toute la ville pour empêcher les commémorations. En septembre, la police a gelé les 2,2 millions de dollars hongkongais (283 000 dollars américains) d’actifs de l’Alliance, a fermé le Musée du 4 Juin consacré au massacre, a révoqué son agrément, a supprimé ses comptes sur les réseaux sociaux et a arrêté ses quatre dirigeants pour « incitation à la subversion ».

Des dizaines d’organisations de la société civile se sont dissoutes en 2021, notamment l’organisation qui coordonnait des manifestations Civil Human Rights Front en août et le groupe d’aide juridique 612 Humanitarian Relief Fund en novembre. Les principales forces syndicales, dont la Hong Kong Professional Teachers’ Union et la Hong Kong Confederation of Trade Unions (HKCTU), se sont dissoutes respectivement en août et en septembre.

Pendant toute l’année 2021, les journaux de Pékin ont dénigré le barreau de Hong Kong et son président, Paul Harris, et ont appelé à la démission de ce dernier. En août, invoquant des menaces pour lui-même et sa famille, un candidat pro-démocratie s’est retiré d’une élection au conseil de la Law Society, une association d’avocats. Par la suite, les candidats ayant des liens avec Pékin ont gagné cette élection

Les autorités se sont attaquées à la liberté de la presse. Elles ont contraint le deuxième journal le plus populaire de Hong Kong, Apple Daily¸ à fermer ses portes en juin, après avoir arrêté son propriétaire, Jimmy Lai, ainsi que plusieurs cadres supérieurs et rédacteurs en chef, gelé les biens de Lai d’une valeur de 500 millions de dollars hongkongais (64 millions de dollars des États-Unis) et fait une descente au siège du journal. Lai a également été condamné à un total de 14 mois de prison en avril pour avoir participé à des manifestations ; il devait répondre de six autres chefs d’accusation dans quatre autres affaires.

Le gouvernement a également transformé la chaîne de radio et de télévision Radio Télévision Hong Kong (RTHK), autrefois indépendante. En mai, il a remplacé le directeur de la RTHK par Li Pak Chuen, qui n’avait aucune expérience préalable des médias. Li a par la suite censuré plusieurs émissions sur l’actualité, interdit au personnel de participer aux remises de prix à la presse qui récompensaient leur couverture des manifestations de 2019, et licencié des journalistes et des animateurs de talk-shows qui exprimaient des opinions critiques à l’égard du gouvernement.

La police a censuré Internet en bloquant pour la première fois l’accès à plusieurs sites web. En janvier 2021, la police a ordonné aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer l’accès à HKChronicles.com, un site qui documente les abus de la police, mais qui avait également révélé des informations personnelles sur certains policiers. En juin, une société d’hébergement israélienne a mis hors ligne le site de 2021 Hong Kong Charter, une initiative d’exilés de Hong Kong, à la demande de la police de Hong Kong, avant de le rétablir suite au tollé international provoqué par cette décision. En septembre, la police de Hong Kong a bloqué le site Internet du Musée du 4 Juin.

La liberté d’enseignement s’est détériorée. Les administrations universitaires se sont montrées hostiles envers les syndicats d’étudiants tout au long de l’année 2021, tandis qu’un certain nombre de professeurs ont été soit licenciés, soit privés du renouvellement de leur contrat, en raison de leurs opinions pro-démocratiques.

Les autorités ont censuré des œuvres d’art. En mars, elles ont obligé les cinémas à retirer de leur programmation un documentaire sur les manifestations de 2019, et en novembre, lors de l’inauguration d’un nouveau musée, le M+, à retirer une œuvre de l’artiste dissident chinois Ai Weiwei.

Xinjiang

Les autorités chinoises commettent des crimes contre l’humanité à l’encontre des Ouïghours et autres musulmans turcophones du Xinjiang. Parmi les abus commis, on peut citer des détentions arbitraires massives, la torture, les disparitions forcées, la surveillance de masse, les persécutions culturelles et religieuses, la séparation des familles, les retours forcés en Chine, le travail forcé, ainsi que les violences sexuelles et les violations des droits reproductifs. En 2021 cependant, peu d’informations ont filtré du Xinjiang, les autorités maintenant un contrôle étroit sur l’information, tandis que l’accès à la région, déjà limité, a encore été réduit en raison des restrictions de mouvement imposées par la pandémie de Covid-19.

Il a été confirmé que certains Ouïghours disparus dans le cadre d’une abusive « campagne de lutte contre le terrorisme violent » au Xinjiang étaient emprisonnés, et parmi eux la célèbre universitaire Rahile Dawut, bien que le crime dont elle est accusée, la durée de sa peine et le lieu de son emprisonnement ne soient pas clairement établis. Selon certaines informations, plusieurs Ouïghours sont morts en détention, notamment Mihriay Erkin, 31 ans, chercheur en biotechnologie, Yaqub Haji, 45 ans, homme d’affaires, et Haji Mirzahid Kerimi, 82 ans, poète et éditeur.

Un rapport du Uyghur Human Rights Project a montré que le gouvernement du Xinjiang a dépossédé des Ouïghours en confisquant des biens d’une valeur de 84,8 millions de dollars à 21 Ouïghours emprisonnés et en les mettant aux enchères en ligne.

Les gouvernements des pays voisins ont continué à faciliter les abus commis par Pékin. En septembre, les autorités kazakhes ont interdit l’entrée du pays à un chercheur russo-américain, Evgeniy Bunin, dans le but apparent d’entraver son travail de documentation sur les abus commis au Xinjiang. En septembre également, la Turquie a refusé l’entrée sur son territoire à Dolkun Isa, président du Uyghur World Congress, une organisation ouïghoure en exil. Plusieurs Ouïghours vivant à l’étranger, de l’Afghanistan au Maroc, craignaient d’être expulsés vers la Chine, le gouvernement chinois continuant de chercher à les faire rentrer au pays pour terrorisme présumé, un terme vaguement défini par la loi chinoise et qui recouvre l’expression et les prises de position pacifiques.

Les entreprises ont continué de faire l’objet d’une surveillance accrue en raison de leur implication au Xinjiang. En mars, des consommateurs chinois ont boycotté des marques internationales de prêt-à-porter qui s’étaient engagées à ne plus acheter de coton provenant du Xinjiang à cause de la publication de plusieurs rapports faisant état de cas de travail forcé. En avril, la police de Shenzhen a fermé la filiale chinoise d’un organisme américain d’audit du travail à but non lucratif, Verite. En juillet, la société américaine de photographie Kodak a supprimé d’Instagram le post d’un photographe qualifiant le Xinjiang de « dystopique ». L’agence américaine des douanes et de la protection des frontières a émis de nombreuses interdictions d’importation liées au Xinjiang, notamment pour le coton et les tomates en provenance de la région, et pour tous les produits qui, en aval, utilisent le coton et les tomates du Xinjiang et qui sont manufacturés en dehors de la région. De plus en plus d’appels sont lancés pour que d’autres pays imposent des interdictions similaires sur les importations en provenance du Xinjiang.

Tibet

Les autorités des régions tibétaines continuent de sévèrement restreindre les libertés de religion, d’expression, de circulation et de réunion. Elles ne répondent pas non plus aux préoccupations de la population concernant l’exploitation minière et l’accaparement des terres par les responsables locaux, qui s’accompagnent souvent d’actes d’intimidation et d’un recours illégal à la force par les forces de sécurité.

Suite à l’annonce faite en novembre 2020 d’un renforcement des contrôles sur les communications en ligne qui « portent atteinte à l’unité nationale », on a pu assister à une recrudescence des détentions de Tibétains en 2021, pour des infractions présumées qui auraient été commises en ligne. En particulier, les Tibétains qui communiquaient avec des personnes hors de Chine ont été harcelés et punis, et ce quel que soit le contenu de leurs communications.

Le gouvernement a intensifié les politiques assimilationnistes coercitives. Les cours de chinois étaient déjà obligatoires pour les enseignants, les fonctionnaires locaux et les stagiaires de la formation professionnelle. En juillet, les autorités ont annoncé que les jardins d’enfants qui se trouvent dans les zones où vivent des minorités ethniques devaient utiliser le chinois comme langue d’enseignement. En août, lors de la conférence nationale sur le « travail ethnique », le président Xi a insisté sur la subordination des identités minoritaires à une identité nationale unique.

Les autorités ont renforcé la surveillance et l’intimidation à tous les niveaux, d’Internet aux quartiers en passant par les écoles, et ont rendu les manifestations – comme celles sur le déclassement de la langue minoritaire en Mongolie intérieure en 2020 – pratiquement impossibles dans les zones tibétaines.

Au moins huit prisonniers ou suspects tibétains ont été libérés pour raisons de santé, certains à la suite de tortures, et quatre d’entre eux sont décédés peu après, bien que la réalité de ces chiffres reste inconnue en raison de l’intensité du contrôle sur l’information au Tibet.

Covid-19

Les autorités ont continué à détenir ou à poursuivre des personnes pour avoir critiqué la gestion de la pandémie de Covid-19 par le gouvernement. Entre janvier 2020 et juin 2021, le compte Twitter SpeechFreedomCN a enregistré au moins 663 arrestations pour des propos liés au Covid-19. En mars, un professeur à la retraite, Chen Zhaozhi, a été jugé pour avoir « cherché querelle et provoqué des troubles » après avoir expliqué sur les réseaux sociaux que « la pneumonie de Wuhan n’est pas un virus chinois, mais un virus du Parti communiste chinois ».

En août, un tribunal de Pékin a condamné les militants Chen Mei et Cai Wei à 15 mois de prison après les avoir reconnus coupables d’avoir « cherché querelle et provoqué des troubles ». Ils avaient été placés en détention en avril 2020 pour avoir archivé des articles en ligne censurés et des messages publiés sur les réseaux sociaux concernant la pandémie. Le même mois, la journaliste citoyenne emprisonnée Zhang Zhan est tombée gravement malade après une grève de la faim. En décembre 2020, Zhang a été condamnée à quatre ans de prison après s’être rendue à Wuhan en février pour y documenter la pandémie. Le journaliste citoyen Fang Bin, qui a été placé en détention en avril 2020 à Wuhan, est toujours porté disparu.

En 2021, les autorités ont lancé une campagne de vaccination à l’échelle nationale. Bien que le gouvernement central insiste sur le caractère volontaire du dispositif, de nombreuses personnes se sont plaintes en ligne des tactiques abusives des autorités locales pour faire grimper les taux de vaccination. Dans certains cas, la police a maîtrisé physiquement des personnes pour les vacciner de force ; dans d’autres, les autorités ont annoncé qu’elles suspendaient les prestations gouvernementales pour toute personne refusant la vaccination ou qu’elles conditionnaient l’inscription à l’école des élèves à la vaccination de toute leur famille. La militante pour la sécurité des vaccins He Fangmei, placée en détention par les autorités du Henan en octobre 2020, est toujours portée disparue.

Défenseurs des droits humains

Les autorités ont continué de réprimer les défenseurs des droits humains. La police de la province du Hunan a arrêté l’activiste Ou Biaofeng en décembre 2020, puis l’a inculpé pour « incitation à la subversion ». Ou a ouvertement critiqué le gouvernement chinois et soutenu Dong Yaoqiong, détenue dans un hôpital psychiatrique pendant plus d’un an après avoir éclaboussé d’encre une affiche du président Xi en 2018. En février, Dong aurait de nouveau été internée en hôpital psychiatrique après avoir posté sur Twitter qu’elle faisait l’objet d’une surveillance policière.

En janvier 2021, un tribunal de la province du Guizhou a condamné l’ancien journaliste Zhang Jialong à un an et demi de prison pour avoir « cherché querelle et provoqué des troubles » après avoir critiqué la censure gouvernementale et exhorté les États-Unis à « abattre » la Grande Muraille pare-feu lors d’une rencontre avec John Kerry en 2014, quand celui-ci était Secrétaire d’État américain.

En avril, la police de Pékin a arrêté Chen Guojiang, un livreur et militant syndical, l’accusant de « chercher querelle et provoquer des troubles » après avoir tenté de syndiquer les livreurs. Son arrestation va à l’encontre des promesses du gouvernement d’offrir aux travailleurs indépendants des garanties contre les conditions de travail dangereuses.

En mai, la police de Guangzhou a arrêté le militant des droits humains et écrivain Wang Aizhong, qu’elle accuse d’avoir « cherché querelle et provoqué des troubles ».

En juillet, un tribunal de la province de Hebei a condamné le magnat de l’agriculture Sun Dawu à 18 ans de prison pour avoir notamment « provoqué des querelles et des troubles » et « rassemblé une foule pour s’attaquer à des organismes publics ». Sun était également un soutien de longue date des militants des droits humains et des avocats.

En août, un tribunal de la province de l’Anhui a condamné l’activiste Zhou Weilin à trois ans et demi de prison pour ses tweets critiques à l’égard du gouvernement et pour les articles qu’il a écrits pour le site Internet Rights Defense Network, basé à l’étranger.

En août également, Cheng Yuan, fondateur du groupe anti-discrimination Changsha Funeng, ainsi que Liu Yongze et Wu Gejianxiong, deux membres du personnel de ce groupe, ont été condamnés à des peines allant de deux à cinq ans de prison lors d’un procès secret. Accusés de « subversion », ces trois individus ont été placés en détention par les autorités en juillet 2019.

En septembre, deux célèbres avocats défenseurs des droits, Ding Jiaxi et Xu Zhiyong, ont été inculpés pour « subversion ». Les autorités ont détenu ces militants fin 2019 et début 2020, pour avoir participé à un rassemblement où les participants discutaient des droits humains et de l’avenir politique de la Chine. En février, la police de Pékin a placé en détention Li Qiaochu, militante des droits des femmes et du travail, et partenaire de Xu, l’accusant de « subversion ». Pendant sa détention, Li a été conduite à l’hôpital à plusieurs reprises pour y recevoir des soins de santé mentale et physique.

En septembre également, les autorités ont fait disparaître de force Huang Xueqin, journaliste et principale voix du mouvement #MeToo en Chine, et Wang Jianbing, un militant syndical. Le même mois, Chang Weiping, avocat des droits humains lui aussi détenu, a été autorisé par les autorités à rencontrer son avocat pour la première fois depuis sa disparition forcée en 2020.

Liberté d’expression

Les autorités ont harcelé, détenu ou poursuivi en justice de nombreuses personnes pour leurs publications en ligne et leurs messages privés critiques à l’égard du gouvernement, en portant contre eux des accusations forgées de toutes pièces, comme la « propagation de rumeur », les « querelles et provocation de troubles » et l’« insulte aux dirigeants du pays ». Un reportage du Wall Street Journal publié en 2021 a révélé que depuis 2017, quelques 58 internautes chinois ont reçu des peines allant de six mois à quatre ans de prison pour leurs publications sur Twitter, Facebook et YouTube – des plateformes qui sont toutes interdites en Chine.

Un nombre croissant de personnes ont été sanctionnées pour des discours jugés « antipatriotiques ». En février, au moins sept personnes ont été arrêtées pour des commentaires relatifs à l’affrontement avec des soldats indiens à la frontière avec l’Inde. En mars, le gouvernement a adopté une disposition stipulant que la diffamation des « héros et martyrs » pouvait être punie d’une peine allant jusqu’à trois ans de prison. L’ancien journaliste Qiu Ziming a été condamné à une peine de huit mois de prison pour avoir suggéré que le nombre réel de morts parmi les soldats chinois lors de l’affrontement à la frontière avec l’Inde était plus élevé que le chiffre officiel.

Les autorités ont continué de supprimer les contenus en ligne non conformes aux « valeurs socialistes fondamentales ». Elles s’en sont pris aux célébrités qui se « comportent mal » ainsi que leurs groupes de fans qui s’expriment en ligne, et ont interdit certaines émissions de télé-réalité. En avril, les censeurs ont supprimé de WeChat et d’autres sites Internet un article rédigé par l’ancien Premier ministre Wen Jiaobao, dans lequel il écrivait : « La Chine, selon ma vision, doit être un pays de justice et d’équité ».

En décembre 2020, la police de Pékin a placé en détention Haze Fan, une journaliste de Bloomberg News, soupçonnée de mettre en danger la sécurité nationale. En juillet, la Ligue de la jeunesse communiste a encouragé le harcèlement et la divulgation des données personnelles de plusieurs journalistes étrangers qui couvraient les inondations catastrophiques à Zhengzhou.

Liberté de religion

La loi chinoise n’autorise à pratiquer que les cinq religions officiellement reconnues, dans des locaux officiellement approuvés. Les autorités gardent le contrôle des nominations du personnel, des publications, des finances et des demandes d’inscription aux séminaires. Depuis 2016, quand le président Xi a appelé à la « sinisation » des religions – afin de faire en sorte que le Parti communiste chinois soit l’arbitre de la vie spirituelle de la population –le contrôle de l’État sur la religion s’est renforcé.

En 2021, la police a arrêté des personnes qui pratiquaient leur culte en dehors du cadre imposé par l’État. En mai, un tribunal de Shenzhen a condamné quatre employés d’une entreprise qui vendait des appareils audio diffusant la Bible à des peines allant de 15 mois à six ans pour « exploitation d’une entreprise illégale ». En juillet, cinq membres d’une « église à domicile » non autorisée dans la province du Shanxi qui s’étaient rendus à une conférence religieuse organisée en janvier 2020 en Malaisie ont été arrêtés car soupçonnés d’avoir « franchi illégalement la frontière ». En août, la police a placé en détention neuf personnes impliquées dans la Golden Lamp Church, une autre « église à domicile » non autorisée située à Linfen, dans la province du Shanxi.

Les autorités ont continué à modifier le style architectural des mosquées et des monuments afin de leur donner un aspect plus « chinois » dans tout le pays. Des activistes musulmans Hui ont déclaré que la police les avait harcelés pour avoir critiqué cette politique.

Surveillance de masse

Les autorités ont consacré des ressources à l’expansion des systèmes de surveillance de masse dans tout le pays, sans garanties significatives de protection juridique contre la surveillance gouvernementale illégale ou abusive. Les entreprises chinoises qui entretiendraient des liens avec le gouvernement continuent de faire l'objet de critiques dans le monde entier pour leurs pratiques de collecte de données.

Le Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire a adopté en août la Loi sur la Protection des informations personnelles, qui représente un progrès significatif dans la réglementation sur la collecte des données des consommateurs par les entreprises. Bien que cette loi puisse potentiellement permettre aux citoyens de demander des comptes aux entreprises en déposant plainte auprès du gouvernement ou en demandant à une organisation approuvée par le gouvernement d’intenter une action en justice, il est peu probable qu’elle permette de contrôler l’usage qui est fait par l’État des outils de surveillance de masse.

Droits des femmes et des filles

Le mois de mars a marqué le cinquième anniversaire de l’adoption d’une loi historique contre les violences domestiques, mais les victimes ont continué à lutter pour obtenir la protection des autorités et la reconnaissance de la responsabilité des agresseurs. En février, un article de l’ancienne journaliste Ma Jinyu sur les violences qu’elle a subies de la part de son mari a déclenché d’âpres échanges sur les réseaux sociaux sur l’incapacité persistante du gouvernement à poursuivre les auteurs de violences domestiques.

Les questions relatives aux droits des femmes ont continué de faire l’objet de censure en ligne. En avril, des dizaines de comptes de réseaux sociaux gérés par des militantes des droits des femmes, notamment ceux des célèbres figures féministes Xiao Meili et Liang Xiaomen, ont été brusquement fermés après avoir été attaqués et dénoncés par des trolls nationalistes en ligne.

En juin, le gouvernement chinois a annoncé qu’il allait encore assouplir les quotas de naissances dans le pays, en les faisant passer de deux à trois enfants, après que la précédente politique, très stricte, de l’enfant unique ait entraîné une crise démographique et un trafic d’êtres humains. De nombreuses femmes ont exprimé leur inquiétude quant à l’absence de mesures pour améliorer l’accès à un congé parental et à des soins équitables, qui pourrait exacerber davantage encore les inégalités entre les sexes. Les recherches de Human Rights Watch montrent que la politique des deux enfants, en vigueur de 2016 à 2021, a aggravé la discrimination sexuelle au travail.

En septembre, le Conseil d’État, le conseil des ministres chinois, a identifié, dans ses « Directives pour le développement des femmes chinoises » pour 2021-2030, la « réduction des avortements non médicalement nécessaires » comme une étape du développement des femmes. Nombreux sont ceux qui ont exprimé leur crainte que le gouvernement chinois ne restreigne davantage les droits reproductifs.

Le mouvement #MeToo a connu un nouvel essor en 2021, après que de nombreuses femmes se soient manifestées pour accuser des hommes connus de harcèlement sexuel. En août, la police de Pékin a arrêté le chanteur sino-canadien Kris Wu pour viol. Les autorités de Hangzhou ont enquêté sur un responsable du géant du commerce en ligne Alibaba après que des allégations de viol ont été révélées sur Internet. En septembre, un tribunal de Pékin a rejeté une plainte pour harcèlement sexuel déposée contre un célèbre animateur de télévision de la chaîne publique CCTV, après que le juge ait refusé d’accéder aux demandes de la plaignante qui voulait récupérer des preuves concordantes, notamment les images des caméras de sécurité.

Orientation sexuelle et identité de genre

Si la Chine a dépénalisé les comportements homosexuels en 1997, elle n’a toujours pas adopté de lois pour protéger les personnes contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, et les unions entre personnes de même sexe ne sont pas légales. Le gouvernement chinois a fait preuve d’une plus grande rigidité à l’égard des normes sur l’orientation sexuelle et le genre en 2021.

En février, un tribunal de la province de Jiangsu a donné raison à un éditeur qui avait décrit l’homosexualité comme un « trouble psychologique » dans un ouvrage universitaire. En juillet, la plateforme de réseaux sociaux WeChat a supprimé des dizaines de comptes LGBT gérés par des étudiants à l’université, en affirmant que certains avaient enfreint les règles relatives à l’information en ligne. En septembre, le gouvernement chinois a interdit les hommes efféminés (ou « sissy men ») et autres « esthétiques anormales » dans le secteur du divertissement. Il a appelé les médias à adopter des « normes de beauté appropriées » et à diffuser des « valeurs positives ».

Les nouvelles routes de la soie

Initiative annoncée en 2013, les nouvelles routes de la soie sont un programme gouvernemental d’infrastructures et d’investissements de mille milliards de dollars qui s’étend sur quelque 70 pays. Certains projets des nouvelles routes de la soie ont été critiqués pour leur manque de transparence, leur mépris des préoccupations des communautés locales ou leurs impacts environnementaux négatifs.

En août, Human Rights Watch a publié un rapport sur le Cambodge qui documente les violations des droits économiques, sociaux et culturels résultant du déplacement de près de 5 000 personnes dans le cadre de la construction du barrage Lower Sesan 2 entre 2013 et 2018 et les impacts qui en ont résulté sur les moyens de subsistance de dizaines de milliers d’autres personnes, en amont et en aval du projet. Le barrage était un projet des nouvelles routes de la soie, principalement financé par une banque appartenant à l’État chinois et construit par une société de production d’électricité appartenant à l’État chinois.

En avril, l’ONG China Labor Watch a signalé que des travailleurs chinois d’outre-mer qui travaillaient sur des projets d’infrastructures des nouvelles routes de la soie en Algérie, en Indonésie, au Pakistan et dans d’autres pays ont été victimes de traite d’êtres humains et de travail forcé. Ils ont notamment été poussés à travailler illégalement, retenus contre leur gré et forcés de travailler alors qu'ils étaient infectés par le Covid-19 au début et à la mi-2020.

Politiques et actions de lutte contre le changement climatique

La Chine est de loin le plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde et contribue largement à la crise climatique qui est de plus en plus néfaste pour les droits humains dans le monde. La Chine était responsable de près de 70 % des émissions mondiales en 2018, même si rapportées au nombre d’habitants, elle ne se classe que parmi les 40 premiers pays émetteurs. Une grande partie des formidables quantités d’énergie qui ont alimenté la croissance économique de la Chine provient du charbon, qui alimente ces émissions. La Chine produit la moitié du charbon mondial et est également le plus grand importateur de pétrole, de gaz et de charbon au monde.

La Chine est le plus grand bailleur de fonds et constructeur de projets d’exploitation de charbon à l’étranger, dont certains ont été initiés dans le cadre des nouvelles routes de la soie. Le président Xi a annoncé à l’Assemblée générale des Nations unies en octobre que la Chine ne « construirait plus de nouveaux projets de centrales électriques au charbon à l’étranger ». La Chine continue à développer des projets de charbon sur son territoire.

En septembre 2020, Xi a annoncé  que la Chine atteindrait la neutralité carbone d’ici à 2060, et le pic de ses émissions de carbone avant 2030. Malgré ces objectifs améliorés, le Climate Action Tracker juge l’objectif national de la Chine « très insuffisant » pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels.

La Chine est aussi le premier pays utilisateur d’énergies renouvelables dans le monde et le principal bailleur de fonds de projets d’énergies renouvelables à l’étranger, dont certains ont toutefois été associés à des violations des droits humains. La Chine dispose d’une grande partie de la capacité de production des matériaux nécessaires à une transition vers les énergies renouvelables au niveau mondial, notamment pour les éoliennes, les panneaux solaires et les minerais. Certains matériaux seraient fabriqués au Xinjiang, suscitant des inquiétudes quant au recours au travail forcé.

Les importations de produits agricoles de base de la Chine entraînent plus de déforestation au niveau mondial que celles de tout autre marché – même en comparaison des importations des 27 États membres de l’Union européenne. Cette déforestation est en grande partie illégale. En novembre, dans une déclaration conjointe publiée dans le cadre du sommet mondial sur le climat à Glasgow, la Chine et les États-Unis ont déclaré qu’ils contribueraient à éliminer la déforestation illégale dans le monde en appliquant leurs lois respectives qui interdisent les importations illégales de bois. La Chine n’a pas encore appliqué les restrictions sur les importations illégales de bois qu’elle a adoptée en 2019.

Acteurs internationaux clés

Le Canada, l’Union européenne, le Royaume-Uni et les États-Unis ont imposé des sanctions ciblées coordonnées et bilatérales à l’encontre de responsables chinois et d’entreprises chinoises responsables de graves violations des droits humains, et notamment de crimes internationaux au Xinjiang. Les États-Unis ont également imposé des sanctions à plusieurs hauts responsables de Hong Kong pour y avoir imposé la Loi sur la sécurité nationale. En août, les États-Unis ont accordé aux ressortissants de Hong Kong présents sur leur territoire un « refuge » temporaire de 18 mois.

En septembre, Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a exprimé son « regret » que les autorités ne lui aient pas donné un accès suffisant au Xinjiang et a déclaré que son bureau publierait une évaluation des droits humains dans cette région. Son annonce fait suite à une déclaration commune sur les préoccupations de 44 gouvernements lors de la 47ème session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Une déclaration similaire a été faite par 43 gouvernements à l’Assemblée générale des Nations unies en octobre 2021.

Les parlementaires de Belgique, du Canada, de la République tchèque, de Lituanie, des Pays-Bas et du Royaume-Uni ont tous adopté des résolutions accusant le gouvernement chinois de commettre un génocide contre les Ouïghours ; certains ont également demandé à leurs gouvernements de limiter la participation de leur pays aux Jeux olympiques d’hiver de Pékin en 2022. Le Parlement britannique a adopté une motion non contraignante soutenant un boycott diplomatique des Jeux. Les membres du Parlement européen ont bloqué l’accord global sur les investissements proposé par l’UE avec la Chine, invoquant des préoccupations relatives aux droits humains, et gelé l’examen de l’accord tant qu’ils feront l’objet de contre-sanctions de la part de Pékin. En septembre, ils ont également adopté une recommandation en faveur d’une nouvelle stratégie de l’UE face à la Chine, plus affirmée, mieux coordonnée et qui place les droits humains en son cœur.

Aux Nations Unies, le États membres de l’UE ont continué à condamner fermement les violations des droits humains commises par la Chine. En juillet, la Commission européenne a publié une note d’orientation pour aider les entreprises à lutter contre le travail forcé et, en septembre, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, s’est engagée à ce que l’UE introduise une législation interdisant l’entrée sur le marché européen de biens produits par le travail forcé.

Les multinationales ont subi des pressions accrues pour retirer leurs activités du Xinjiang en raison des préoccupations liées au travail forcé. Celles qui ont exprimé publiquement leurs inquiétudes à ce sujet, notamment H&M et Nike, ont par la suite fait l’objet d’un boycott de la part des consommateurs chinois.

Les entreprises technologiques internationales ont continué de faciliter la censure dans le cadre de leurs activités en Chine. Selon des informations publiées en mai par le New York Times, Apple a créé un mécanisme permettant de rejeter ou de supprimer de manière proactive les applications qui, selon la société, risquent de s’attirer les foudres des censeurs gouvernementaux. En juin, Apple a ainsi annoncé qu’elle ne proposerait pas sa nouvelle mesure de confidentialité, Private Relay, en Chine. (Apple a refusé de répondre officiellement à une lettre de Human Rights Watch à ce sujet). En juin toujours, le New York Times a publié un article sur le fait que le moteur de recherche Bing, propriété de Microsoft, ait bloqué les résultats des recherche d’images et de vidéos sur l’« homme aux chars » (« tank man ») dans des pays comme les États-Unis, l’Allemagne et la Suisse. Microsoft a attribué l’incident à une « erreur humaine accidentelle ». Le réseau LinkedIn, également détenu par Microsoft, a invoqué la nécessité de se conformer aux lois locales pour justifier le blocage des profils de certaines voix critiques du gouvernement chinois et de personnes associées à des organisations jugées critiques à l’égard du gouvernement, notamment un employé de Human Rights Watch. En octobre, LinkedIn a annoncé la fermeture de son service de réseau professionnel en Chine, invoquant un « environnement opérationnel difficile ».

Peu d’universités de pays démocratiques ont pris des mesures pour protéger la liberté d’expression de leurs étudiants et de leurs chercheurs lorsqu’ils critiquent le gouvernement chinois. En Australie, les recherches de Human Rights Watch ont démontré la faiblesse des efforts faits pour s’attaquer au problème. Dans le même temps, aucune des universités qui entretiennent des liens avec le monde universitaire à Hong Kong n’a publiquement contesté l’assaut manifeste des autorités de Hong Kong contre les libertés académiques sur le territoire – notamment le harcèlement des syndicats étudiants et le licenciement des professeurs pro-démocratie.

Politique étrangère

Le gouvernement chinois a confirmé son recours à la « diplomatie des otages » en libérant deux Canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor, quelques heures après que le Canada eut autorisé le retour en Chine de Meng Wanzhou, cadre chez Huawei, détenue pour des violations présumées de la législation américaine sur les sanctions.

Aux Nations unies, les autorités chinoises ont continué à rejeter les critiques concernant ses violations des droits humains. Le gouvernement a proposé une résolution sur la « lutte contre les séquelles du colonialisme » et a continué à présenter d’autres résolutions – donnant la priorité au développement économique, à la « coopération mutuellement bénéfique » et à la « réalisation d’une vie meilleure pour tous » (cette dernière a été retirée par manque de soutiens) – des résolutions susceptibles d’affaiblir les normes internationales en écartant la responsabilité de l’État en cas de violation des droits humains. La Chine a également bloqué l’accès aux forums de l’ONU à plusieurs groupes de la société civile qui considère Taïwan comme un pays indépendant.

En août et en septembre, le gouvernement chinois s’est empressé d’accorder son soutien au nouveau gouvernement afghan, contrôlé par les Talibans connus pour leurs abus, faisant clairement part de ses préoccupations quant au fait que l’instabilité dans ce pays ne devait pas compromettre la sécurité au Xinjiang, ou celle des nouvelles routes de la soie.

De nouvelles recherches montrent que les campagnes de désinformation du gouvernement chinois se sont étendues en termes de portée, de langues et de plateformes utilisées à travers le monde entier, notamment en 2021, s’agissant de la question de l’origine du Covid-19.

En réponse aux sanctions imposées à des responsables, entreprises et agences du gouvernement chinois, les autorités chinoises ont accusé, en mars, plusieurs responsables et groupes de la société civile de l’UE de « répandre malicieusement des mensonges et de la désinformation » et leur ont imposé des sanctions à caractère vague. En juillet, Pékin a annoncé une nouvelle série de sanctions à l’encontre d’individus et d’organisations basées aux États-Unis, dont Human Rights Watch.